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Au trot, les plaidoiries...
21E JOUR DU PROCÈS SONATRACH 1
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2016


Les avocats au four et au moulin
Il reste huit accusés et inculpés à défendre et plus d'une vingtaine d'interventions d'avocats pointilleux à suivre.
Jeudi toute la journée, ce fut un flot d'émotions à la barre. Il est vrai que les talentueux, dans l'ordre de passage à la barre tels Me Benabbas, Me Radia Iguedad, Mounis Lakhdari, Me Amine Boulanouar d'El Bahia à qui avait succédé le non-moins talentueux Saddek Chaïb, Me Menouar Abdelmalek, Me Benamar Aïd bon jovial avocat à la queue de cheval bien tressée qui avait si bien plaidé et d'une manière organisée, étudiée, propre, technique, structurée et surtout déchirante tant l'émotion avait pris le pas à telle enseigne que dans l'assistance, il y avait des gens en larmes tout comme la grosse majorité des accusés et inculpés, dans le box compris, un box triste, triste... Il faut préciser que la quasi-totalité des intervenants avait réclamé l'acquittement ou la relaxe, car s'écriera une avocate «des aveux avaient été arrachés, nous étions en 2010». Un autre avocat attirera l'attention du juge en ces termes: «Je vous rends hommage pour votre doigté et votre neutralité. Continuez les délibérations en réfléchissant au démarrage de l'enquête et en ce 2016 béni le climat n'étant plus le même!».
Dimanche matin, la fatigue avait «fondu», mais la lassitude de trois semaines d'inlassables activités fait la différence. Il est prévu qu'aujourd'hui, une dizaine de plaidoiries soient attendues. Et si certains confrères qui se trouvent à quatre pour un seul accusé, deux d'entre eux feront probablement court. Et on pourrait aller à 12, Me Khaled Dhina l'avocat principal de El Ismaïl Djaâfar qui risque 15 ans de réclusion, se remet d'une méchante angine, mais pas tout à fait rétabli pour pouvoir casser «la baraque», a déjà préparé un plan B en l'occurrence, charger son jeune confrère de plaider la cause autour des axes savamment mis en place par ses soins... Ce qui est plaisant à relever, c'est que chaque plaideur a eu sa «petite phrase», ce qui a dégagé un peu le ciel bleu des plaidoiries des lourdeurs des mots pour ce qui est des dépassements commis en 2009, 2010 et 2011 et autres faits ignobles dénoncés à la barre par les robes noires qui auront fait leur possible pour sensibiliser le tribunal criminel (et pas forcément les deux jurés minoritaires lors des délibérations de la semaine prochaine sur ce qu'il y a lieu de retenir dans et ce qu'il y a lieu de «balancer» du dossier et donc de l'arrêt de renvoi qui a balisé le jeu des membres du tribunal criminel.
C'est dire et il est même utile de le signaler pour l'histoire de notre justice. Ce procès restera dans les mémoires de ceux et celles qui l'ont suivi, comme un modèle de correction, de droiture et toutes les parties ont joué le jeu du respect dans tous les domaines. Le premier à féliciter est Mohamed Regad le président qui a été, selon une trentaine d'avocats abordés, excellent sur toute la ligne. Il fallait l'écrire. Nous le faisons sans peine.
C'est pourquoi au moment où Me Marouane Medjhouda le premier plaideur de ce dimanche, avait, comme s'il avait compris qu'il était temps de passer à la vitesse supérieuse et donc, ne pas jouer au pédant et entra donc dans le vif du sujet face à Nadia Bouhamidi, Mohamed Regad et Mansouri plutôt frais et disposés à écouter jusqu'à midi...
Me Medjhouda abordera son intervention par réaffirmer que l'islam religion de l'Etat pousse à la raison: «Pour ce faire, pourquoi donc la raison a voulu qu'il y ait deux sortes d'inculpés - physiques et moraux - Et je m'étonne que ma cliente Nouria Miliani soit poursuivie, entendue et risque une peine d'emprisonnement Oui! Qu'a-t-elle fait comme délits? Elle a marché sur la ligne droite du gré à gré. Elle a effectué un travail qu'elle a estimé à tant de dinars!» «articule le sympathique plaideur qui continue ses questionnements autour de l'octroi de pseudos privilèges, cadeaux et autres gratifications. Et alors que l'avocat brun s'enfonçait dans le couloir des questionnements, Me Chnaïef s'affairait à peaufiner sa plaidoirie face au tribunal criminel alors que la salle est quasi vide. Il n'est que 9h40.
Me Mokrane Aït Larbi, et Me Khaled Bergueul entrent pour prendre place aux côtés de Me Med Bachi et à deux pas du pupitre du parquet où Abdelaziz Halim Boudraâ tient sa jolie face à deux mains en suivant Me Medjhouda qui en était à sa quarantième question autour du deux poids, deux mesures à propos du gré à gré. «Je vais vous remettre un dossier où il est question de la constitution d'une commission rogatoire internationale qui a abouti au versement dans le compte de Nouria Miliani, d'honoraires versés par des entreprises avec lesquelles elle a bossé. Il n'y a ni blanchiment d'argent ni d'abus de quoi que ce soit, encore moins de trafic d'influence!» conclut l'avocat qui cède sa place à Me Fatima Chnaïef qui débute très lentement son intervention par le comportement du tribunal criminel qui a été digne et à la hauteur de sa mission.
Les éloges balancés, l'avocate aux cheveux argentés entre alors en force sur l'autre comportement, celui des avocats avant de bien plaider en faveur de sa cliente «brûlée» par une détention de 20 mois ronds! Après quoi, elle aborde l'évolution de Sonatrach et la pose de pipe-line. Elle ouvre même une carte de 1,20 m où il y a des croquis de tracés de poses de conduites d'évacuations de carburants. Tout ceci pour expliquer l'oeuvre de longue haleine de Sonatrach qui ne se limite pas au siège de Ghermoul. Puis elle rend hommage à feu Henrico Mattéi de l'ENI à qui la Révolution du 1er Novembre 1954 doit énormément pour sa précieuse aide. A 10h30, l'avocate de Miliani en était encore à l'étalement des explications en vue d'obtenir la relaxe, car cette affaire ne peut s'achever que sur la relaxe, uniquement... Me Mokrane Aït-Larbi,lui, ne tient pas en place, en entendant autour de lui les éloges lancés en direction du tribunal criminel: «De quoi s'agit-il? C'est le train qui arrive à l'heure ou encore défoncer un portail ouvert. Si cette composition criminelle ne s'est pas honorablement comportée depuis le 27 décembre 2015, ce serait tout simplement ridicule», ricane le jovial Mokrane qui s'asseoit pour écouter ses confrères...
Maître Azouakou de la partie civile vient d'entrer aux côtés de Maître Hamza Khamis du Conseil de l'ordre d'Alger, alors que les accusés et inculpés suivent sans broncher les plaidoiries en attendant les 27 autres à venir. Et voilà Me Miloud Brahimi qui s'asseoit. Me Aït Larbi se lève, lui serre la main ainsi que celle de Me Mouiness Lakhdari que vient de saluer l'autre Me Brahimi Azziz. Me Med Bouaïchaoui de Chéraga ne quitte pas un instant des yeux l'assistance, toujours maigre à 10h50, alors que Me Chnaïef regrette que l'on n'écoute pas nos experts, dont certains bossent avec les entreprises étrangères. «Le pain fait maison est croqué par l'étranger!» dit le proverbe. Puis, elle rend hommage à Boudra, lequel au tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) déplore le nombre élevé de jugements exécutés à l'étranger en faveur d'étrangers déboutés. «Je suis triste et en deuil devant cette association d'opprimés, pas de malfaiteurs. La crème des cadres piétinée! J'ai honte pour Zenasni qui a bien servi son pays. En retour, il a purgé six ans de détention préventive! Un comble! Il n'a pas assisté au mariage de sa fille. Aucune pitié. Pas la moindre autorisation!» dit-elle à 11 heures après avoir demandé l'acquittement et la relaxe de Miliani et Zenasni.
Me Khodja Hamidi, en vieil avocat rompu aux plaidoiries, va faire l'essentiel au cours d'une émouvante intervention où il a mis en valeur les règlements de comptes commencés juste après la mort de Houari Boumediene. On a commencé par Bouteflika et la Cour des comptes. Messaoud Zougar, Mimouna décédé en détention et j'en passe comme boucs-émissaires et surtout le démantèlement des entreprises et l'emprisonnement des cadres, dont le responsable s'enorgueillit d'être celui par qui les sales oeuvres arrivent. Au nom de tous les maux, on n'a pas fini de traîner d'honnêtes cadres et je suis l'un des rares témoins de ces procès fabriqués de toutes pièces. Quel Etat de droit? Et Maître Hamidi de parcourir une note de rappel à l'ordre de Med Adami, alors garde des Sceaux: «Je vous rappelle (aux procureurs généraux, qu'il a été porté à mon attention que certains juges d'instruction se permettaient le luxe d'accorder la liberté provisoire à certains suspects de délits et crimes sans en référer au ministère...»
Et alors que l'avocat continuait de lire la note, Boudra, le procureur général, lance: «Cela fait 20 ans! Elle relève de l'époque coloniale! si l'on veut comprendre!»
Regad se fâche et réitère la liberté à la barre: «Chaque avocat défend son client comme il l'entend en respectant le tribunal!»
Boudra rentre ses serres et «s'éteint» par respect aux procédures en vigueur. Mais il a eu le temps de riposter. Il respecte la police de l'audience.
En tout cas, si Adami avait réellement envoyé cette note, bonjour l'Etat de droit et bonne route à Tayeb Louh qui doit se remémorer cette date! Et Me Hamidi d'effectuer une chute inattendue: «Amar Saâdani a dit et redit. Et le secrétaire général du FLN ne dit jamais autre chose que ce que dit. ou déclare le président du FLN. Bouteflika qui a décidé de l'indépendance de la justice et de l'édification de l'Etat de droit.»
Regad sourit avec beaucoup de tolérance, estimant que le droit de la défense est sacré, tout comme l'indépendance du juge, qu'il est Me Med Bachi succède à Me Hamidi-Khodja lequel, s'il devait être noté, aurait eu le maximum pour sa belle intervention fouillée, blindée et surtout accrocheuse. Avant que Me Fatima Ladoul pour Saïpem ne plaide, les gens avaient en tête l'idée de Me Hamidi-Khodja qui a évoqué le FLN, son secrétaire général et son président, mais a omis de parler du membre actif du bureau politique, Tayeb Louh qui ne cesse de balancer à chaque intervention, l'édification de l'Etat de droit et la protection de la vie privée des Algériens ainsi que la présomption d'innocence. C'est tout dit. Me Ladoul, elle, entra dans les dédales du gré à gré des appels d'offres, du marché, des prix à arrêter entre les entreprises étrangères qui ont, chacune, leur prix. Le prix! Voilà où nous en sommes! Chaque partenaire est libre de fixer les prix qu'il veut!» dit-elle en douceur...


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