A l'occasion de la reprise de la production au niveau de la cimenterie de Sour El Ghozlane, laquelle unité relève du Groupement des cimenteries d'Algérie (Gica), un groupe qui englobe 12 cimenteries réparties à travers le territoire national. Le directeur de la cimenterie de Sour El Ghozlane, unité qui alimente une grande partie de la région centre, Brahim Bibi a rencontré la presse et révélé les principales décisions prises par le groupement dans son effort pour répondre à la demande nationale en matière de ciment. Sur ce plan et financièrement parlant, le groupe a consenti selon le directeur pas moins de 880 millions de DA avec l'achat d'équipements pour le montant de cinq millions d'euros. Revenant sur la crise qui a frappé le produit, le directeur précisera que l'arrêt technique de l'usine est une nécessité absolue pour d'abord permettre la maintenance de l'appareillage mais aussi pour permettre l'installation des filtres, une nécessité pour la sauvegarde de l'environnement. Concernant la durée de l'arrêt qui s'est prolongé comparativement aux années écoulées, le premier responsable se justifiera en disant: «De gros investissements ont été consentis au niveau de l'usine, afin que nous puissions être performants», a-t-il dit. Et d'expliquer: «Nous avons procédé à la rénovation de nos installations, durant les mois de décembre et janvier, et à l'installation du filtre à manches qui a complètement révolutionné les anciens filtres électrostatiques, en n'émettant aucune poussière polluante pour l'environnement et pour les riverains.» Ce retard sera l'un des facteurs qui aura augmenté la crise qui a caractérisé l'été et le début de l'année en cours. «La crise a été accentuée par un concours de circonstances. Le choix de la période, le mois de décembre, n'est pas fortuit. Habituellement, les chantiers connaissent un ralentissement en raison des intempéries. Cette année et comme chacun le sait, les pluies ont tardé à arriver et les bâtisseurs ont continué à travailler au même rythme d'où une plus forte demande en ciment. Après épuisement des stocks de réserve de l'usine, la spéculation a trouvé un terrain propice pour accentuer et aggraver la crise. Pour rappel et comme rapporté dans nos précédentes éditions, le ciment a atteint les 2000 DA le quintal. Pour les perspectives le directeur précisera qu'actuellement, l'usine tourne à 100% de ses capacités de production en produisant 3000 tonnes/j, ce qui est, selon les initiés, suffisant pour alimenter le marché et la demande de la région centre du pays. La tendance, selon le directeur, est à la baisse et les jours à venir permettront de revenir à des coûts conformes. Le directeur du commerce de la wilaya a de son coté invité les citoyens à dénoncer les spéculateurs qui tenteront encore de tirer des profits. Le coût du ciment à sa sortie d'usine est fixé à 350 DA le sac de 50 kg. L'autre bonne nouvelle reste l'installation de nouveaux filtres à manches dont le rôle consiste à réduire les émissions de particules poussiéreuses très fortement toxiques. Par le passé, il faut rappeler que toute la région environnante a subi les affres de la pollution engendrée par les rejets de cette usine. Même les vergers de Bicouche dont les amandes étaient réputées mondialement ont fini par disparaître sous l'effet néfaste des poussières. Les nouvelles installations, en plus d'être plus économiques en matière de consommation d'énergie, sauvegardent l'environnement en permettant 0% d'émission de poussière. Concernant le fonctionnement, le directeur résumera la situation: «Les particules traversent un champ électrique et se chargent; puis elles sont déviées par le champ et recueillies sur les électrodes de collecte. L'air chargé de particules traverse le médium poreux. Les particules sont captées par le médium et le gaz épuré traverse le médium.» Cette technique est de loin plus performante que celle des électrofiltres fonctionnant à l'eau placés par les constructeurs danois tout au début. Pour joindre l'acte à la parole, les présents ont eu droit à une visite des installations et à constater de visu les nouveautés.