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Entre le deuil et l'espoir
SOIREES RAMADANESQUES À BAB EL OUED
Publié dans L'Expression le 04 - 12 - 2001

Les inondations demeurent le sujet de prédilection pour les Algérois.
Le Ramadan a quelque chose de pathétique cette année à Bab El-Oued. Les inondations ayant enseveli une partie de ce quartier un certain 10 novembre, a plongé la population dans la douleur. Même si la boue a été évacuée en grande partie des lieux du drame, les traces de la tragédie sont encore vivaces. Les photos des disparus, encore sur les murs, ravivent ce climat de deuil, et témoignent que le quartier a du mal à se réveiller de son cauchemar.
Les soirées ramadanesques de Bab El-Oued ne ressemblent guère à celles des années précédentes. Le contraire nous aurait surpris. Le chahut, qui caractérise les quartiers après le f'tour, a cédé la place aux bruits de gros engins de déblaiement dépêchés sur le terrain. L'Armée nationale, et la Protection civile aidées par les citoyens y travaillent quotidiennement jusqu'à une heure tardive de la nuit dans le but d'effacer rapidement les traces de la catastrophe.
Les rues de Triolet, d'habitude encombrées le soir, sont presque désertes, rares sont les conducteurs qui empruntent ce chemin, synonyme de mort.
Au niveau des Trois-Horloges, le coeur de Bab El-Oued, on remarquera que la population essaie de renouer avec la vie quotidienne. A l'approche de l'Aïd, plusieurs magasins ainsi que le Centre commercial du quartier ont rouvert leurs portes, mettant ainsi une ambiance plus gaie. Rompant avec le calme qui plongeait le quartier dans la tristesse, les cris et le dynamisme des enfants ont redonné l'espoir aux adultes. Une femme rencontrée dans un magasin de vêtements nous dira: «Le coeur n'y est pas, mais je dois faire plaisir à mes enfants à l'approche de l'Aïd. Ils ont assez souffert de la catastrophe.»
Au niveau de Rachid-Kouache, des jeunes se rassemblent après la prière de tarawih par petit groupe face à quelques immeubles encore debout du quartier. Les inondations demeurent leur sujet de prédilection et chacun y va de sa version. «Je remercie Dieu que ma voiture soit tombée en panne», explique un jeune. «Moi j'allais prendre la route menant vers Triolet et c'est mon frère qui m'en a dissuadé», lance un autre. On parle aussi des amis proches, voisins que les crues ont charriés. Les vidéothèques sont prises d'assaut par les citoyens, non pas pour louer un film, mais pour se procurer des cassettes vidéo filmées par les amateurs durant le déluge. Tout le monde voudra en faire une copie. Histoire de garder un souvenir, même terrible, de ce qu'a été ce samedi noir. Une journée qui marquera à jamais leur existence. «Rien ne sera plus comme avant, khlass Bab El-Oued Yaw dah el oued», nous lance un habitant d'El Kettani. Cette déclaration en dit long sur le climat qui y règne.
Sur un autre chapitre, la visite du Président Chirac, qui l'a mené dans les zones sinistrées de Bab El-Oued, est au centre des discussions des citoyens. Le geste du président français semble avoir été apprécié par la population. Mais le réalisme prend très vite le dessus. Chirac n'a pas ramené avec lui une baguette magique, d'ailleurs quelques heures avant l'arrivée du cortège présidentiel, les citoyens semblaient plus préoccupés par la vie quotidienne que par autre chose. «J'espère qu'après cette visite, il décidera de faciliter la délivrance des visas pour les Algériens», déclare cet étudiant en 3e année de médecine.
A Bab El-Oued, la visite n'est pas passée inaperçue et tout le monde y va de sa version. Pour les uns, ce passage entre dans le cadre de la campagne électorale présidentielle en France pour gagner les voix des émigrés. Pour les autres, c'est la poursuite de l'élan de solidarité qui s'est instauré entre les deux pays après la catastrophe. On dit aussi que cela traduit la volonté française d'intensifier ces relations politique et économique avec l'Algérie.
Mais le plus important c'est que cette visite a permis aux habitants de Bab El-Oued de rompre, même pour une courte durée, avec la routine des discussions habituelles les orientant beaucoup plus vers l'avenir, un avenir que tout le monde espère meilleur. Un rêve suspendu jusqu'à nouvel ordre.


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