La Tunisie, menacée par l'essor des groupes terroristes responsables de plusieurs attaques contre les forces tunisiennes, fait face actuellement aux risques d'infiltration terroriste et de la prolifération des armes. La Tunisie a procédé cette année à une révision profonde de sa stratégie de défense pour faire face au terrorisme, rendue nécessaire par les changements géostratégiques dans la région, a déclaré un officier de la mission de défense de l'ambassade de Tunisie à Washington. «Une étape charnière a commencé cette année qui a nécessité une révision majeure de notre doctrine de défense», a déclaré l'attaché militaire adjoint, le colonel Abderrahim Makri au cours d'un forum sur les relations américano-méditerranéennes organisé par le think tank américain Center for transatlantic relations. L'officier tunisien qui s'exprimait au cours d'un débat sur la sécurité et la coopération militaire en méditerranée, a précisé que la nouvelle doctrine «se focalisait essentiellement sur l'acquisition des équipements pour s'adapter aux changements résultant de la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays». Il a expliqué que la nouvelle révision est «compatible avec les changements géostratégiques intervenus dans la région et sur la scène internationale». Les mesures futures du gouvernement porteront, entre autres, sur l'augmentation du budget militaire, l'acquisition de systèmes d'armement et des équipements appropriés aux besoins de la lutte contre le terrorisme, s'est-il limité à dire. L'effort sera axé sur «le renforcement du système de renseignement tunisien qui se fera en coordination avec des pays amis», a-t-il ajouté. L'officier tunisien, a souligné, par ailleurs, que la coopération militaire avec l'Algérie était «étroite et effective». «Il y a une vision partagée, selon laquelle, la sécurité d'un pays est partie (intégrante) de la sécurité de l'autre», a-t-il déclaré. Sollicité au cours de ce débat pour donner des précisions sur la coopération militaire entre les Etats-Unis et la Tunisie, M.Makri a relevé qu'elle portait essentiellement sur la formation. Le statut d'allié majeur non membre de l'Otan accordé par Washington à la Tunisie lui permet d'accéder à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis notamment dans le développement et l'achat d'armement. Les Etats -Unis ont octroyé près de 250 millions de dollars en assistance sécuritaire à la Tunisie depuis la chute de l'ancien régime en 2011 pour l'aider à faire face à l'essor des groupes terroristes, selon des chiffres révélés en mai dernier par le département d'Etat américain. Le Pentagone avait également déployé des drones de surveillance en Tunisie qui ont mené des missions de reconnaissance en Libye pendant plusieurs mois. La Tunisie, menacée par l'essor des groupes terroristes responsables de plusieurs attaques contre les forces tunisiennes, fait face actuellement aux risques d'infiltration terroriste et de la prolifération des armes, a relevé M.Makri en indiquant que son pays «ne pouvait faire face seul à cette multitude de défis». Il a, par ailleurs, expliqué que les nombreux tunisiens, recrutés par l'Organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» (EI/Daesh) n'ont pas encore trouvé l'environnement propice pour revenir en Tunisie, même s'il a reconnu que les conditions sociales difficiles pourraient inciter certains jeunes tunisiens à rejoindre les groupes terroristes. «Nous pensons positivement: ce nombre important de Tunisiens recrutés par Daesh n'ont pas encore trouvé l'environnement (propice) en Tunisie pour y revenir», a-t-il soutenu.