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Cette tradition qui refuse de mourir
AMAGGER N TAFSUT À TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2017

La fête vient de commencer et Tafsut sera accueillie sur ce site avec tout ce qui peut représenter la joie de vivre
La fête vient de commencer et Tafsut sera accueillie sur ce site avec tout ce qui peut représenter la joie de vivre.
En cette matinée ensoleillée du 10 mars, une foule nombreuse composée d'enfants, de jeunes filles et de femmes en tenues traditionnelles, s'est rassemblée sur la placette de Tarihant, un des plus grands villages de la commune de Boudjima (Tizi Ouzou). De loin, des chants d'enfants se faisaient entendre. En s'approchant, le refrain qu'ils répètent devient de plus en plus compréhensible: «Tafsut, Tafsut, an nedjoudjough am tafsut, a netnarni am tagut» (Printemps, printemps, nous fleurirons comme le printemps, nous grandirons comme un nuage), chantonnent-ils avec une immense joie que procure une fête traditionnelle ancestrale célébrée en Kabylie à chaque arrivée du printemps. «Amagger n tafsut» où l'accueil du printemps est la raison du regroupement de cette immense foule qui se prépare pour prendre le chemin des champs en cette matinée propice à... l'aventure. Vers 9h30, les organisateurs parmi les adhérents de l'Association écologique Garoura, annoncent le départ de la caravane. Au milieu des ruelles ornées de jaune et de vert des genêts et de la blancheur des marguerites qui égayent l'oeuil et reposent l'âme, les marcheurs descendent vers Sahel, un site naturel situé en contrebas des villages qui gardent encore toute leur splendeur naturelle et leur beauté époustouflante. Le trajet est une occasion pour se ressourcer et prendre de l'air frais tout en profitant de la beauté des parcours traversés. Des oliveraies, des champs verdoyants agrémentés de couleurs diverses de fleurs multiples, créant ainsi une véritable fresque naturelle. Les enfants, quant à eux, continuent à chanter, à cueillir des fleurs et à courir derrière des papillons qui traversaient leurs regards. Les jeunes filles qui se sont faites belles pour la circonstance, s'arrêtent, de temps à autre, pour prendre des photos et immortaliser ce moment agréable de partage dans la communion. Aux chants des oiseaux qu'on entend au milieu de cette nature, des adolescents avec des guitares et un bendir accompagnent les enfants qui continuent à fredonner l'arrivée du printemps avec leurs voix douces et innocentes. Au bout d'une quarantaine de minutes de marche à pied, le site se prête enfin aux regards. Une large étendue de verdure teinte essentiellement du blanc des marguerites dont l'odeur se fait sentir à des centaines de mètres. Les vieilles femmes, ne pouvant pas parcourir une si longue distance, sont transportées par un fourgon. A l'arrivée du reste des fêtards, elles sont déjà installées et commencent à réciter des tibougharin (des chants traditionnels de femmes kabyles). La fête vient de commencer et Tafsut sera accueillie sur ce site avec tout ce qui peut représenter la joie de vivre. Amagger ntefsut n'est pas seulement ce patrimoine immatériel qu'il faudra préserver et perpétuer, à travers sa transmission aux jeunes générations. Ce rendez-vous que les jeunes adhérents de l'association Garoura ont fait revivre, est aussi une occasion de tisser des liens entre la nature et ces enfants qui partent rarement à la découverte des richesses naturelles du pays. Répartis en groupes, les petits sont emmenés dans la forêt pour planter des arbres mais aussi pour découvrir et connaître des plantes qu'ils n'ont pas eu l'occasion de voir auparavant.
De retour, ces jeunes sont tous décorés de couronnes de branches d'oliviers et de fleurs. «La branche de l'olivier c'est pour la santé et la longue vie, tandis que les fleurs c'est pour espérer un avenir florissant et de la réussite.
Je fête le printemps pour sa beauté et toutes les belles choses qu'il nous apporte», confie Rayan, âgé à peine de cinq ans. Toute heureuse, Alicia, âgée de 10 ans, les cheveux lâchés, un bouquet de fleurs à la main, porte une belle robe kabyle aux couleurs éclatantes et une couronne de fleurs sur la tête. «J'ai cueilli ce bouquet pour le prendre à la maison et j'ai monté cette couronne en branches d'olivier et d'autres plantes pour que je réussisse dans ma vie», confie-t-elle. Pendant ce temps, des jeunes femmes rejoignent leurs ainées pour organiser un véritable «ourar» ou «qaâda». Le bendir et les chants de fête interrompus par des youyous rendent la fête beaucoup plus agréable. Fatiguée, Nna Ouiza, septuagénaire, s'isole pour chercher un peu d'ombre et reposer sa tête et sa gorge héritée par tibougharin qu'elle récitait depuis la matinée. «Autrefois, pour marquer le début du printemps, les femmes enduisaient les maisons fabriquées en pierres et en terre avec une nouvelle couche d'argile et recouvraient le canoun (brasier) avec de la terre mélangée au sable. Les foyers sont ainsi nettoyés et embellis en prévision de cette saison à laquelle une grande importance est accordée», relate-t-elle.
Dans la journée, les femmes sortent dans les champs, cueillent des fleurs qu'elles vont mettre à l'intérieur de la maison pour marquer le début de la saison et augurer la paix, la stabilité et le bonheur, ajoute Nna Ouiza, précisant que le repas essentiel de cette journée d'accueil du printemps est tahrirt, un plat préparé à base de semoule de blé et d'huile d'olive pour présager une bonne santé et une longue vie.
L'arrivée du printemps, ce n'est pas uniquement pour souhaiter la prospérité du foyer et des membres de la famille, mais aussi celle du cheptel qui est la principale source de revenus des villageois. «Pour que celui-ci soit préservé des maladies, une branche de genêt est coupée puis attachée au niveau de l'étable des animaux», explique-t-elle.


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