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La nouvelle mafia de l'automobile
ELLE FAIT MAIN BASSE SUR LA PRODUCTION NATIONALE
Publié dans L'Expression le 08 - 03 - 2018

C'est la mode du moment: des voitures vendues sur les trottoirs à prix fort. Un phénomène qui s'explique par le manque de disponibilité chez les vrais concessionnaires. Mais comment se fait-il qu'elles soient disponibles au niveau des «trottoirs showrooms»? Suivez-nous, vous allez tout comprendre...
«Dacia Sandero Stepway restylée 2018. Catégorie: Citadine. A vendre 9500 km. Energie: Diesel Moteur: 1.5 dCi 85 c. Boîte: Manuelle. Couleur: Bleu Gauloise. Carte Grise (safia).225 Millions de centimes négociable.» Voilà le genre d'annonces qui pullulent ces derniers temps sur les sites marchands tels que Ouedkniss.com. Une situation des plus paradoxales quand on connaît le prix de ce véhicule en concession qui est de 186 millions de centimes. 39 millions de différence! Ce n'est pas rien, «si tu réussis à en avoir une de chez Renault, tu me la vends à 210 millions de centimes», soutient un père de famille qui attend depuis plus de 9 mois sa Stepway. Effectivement, après un petit tour chez le concessionnaire on déchante très rapidement. Vous vous inscrivez sur la liste d'attente sans que les commerciaux ne puissent vous donner une date exacte pour la livraison. «ça dépendra de l'offre, de la demande et des désistements. C'est chacun son tour», explique gentiment un jeune commercial de Renault Oued-Semmar, à Alger. «On fabrique 60.000 véhicules par an. Renault est une marque très appréciée par les Algériens, l'arrêt des importations a fait que l'offre soit faible par rapport à la demande, d'où la situation actuelle», ajoute-t-il avec beaucoup de courtoisie. En sortant en dehors du showroom, l'un de ses collègues nous suit et nous interpelle discrètement. «Vous cherchez une Stepway? Ce n'est pas la peine d'attendre. Surtout la Stepway, vous risquez d'attendre pour rien», soutient-il avant de nous conseiller de l'acheter au marché parallèle. «Vous la payerez un peu plus cher, mais vous n'avez pas le choix. C'est ça ou rien», assure-t-il, non sans proposer gentiment le numéro d'un revendeur qu'il connaît. «Vous lui direz c'est moi qui vous envoie (en nous donnant son nom). Il vous fera un bon prix», soutient-il avec un large sourire. On ose quand même lui demander comment se fait-il que les véhicules soient disponibles sur les «trottoirs-showrooms» et pas dans les vrais showrooms? «Ils ont leurs réseaux...», répond-il avant de couper court à la discussion. «Vous voulez une voiture, je vous ai donné un tuyau mais d'où et comment ils se procurent les voitures cela ne nous avancera en rien», poursuit-il.
Près de 400.000 dinars de bénéfice!
La réponse de notre commercial nous pousse à penser qu'ils sont complices avec ces fameux revendeurs. On décide alors de mener notre petite enquête. On va à la rencontre de ces jeunes qui pratiquent un métier, apparus lors des années fastes de l'automobile en Algérie, avant de disparaître avec la crise financière de 2014 pour revenir par la grande porte avec l'interdiction de l'importation de véhicules décidée par le gouvernement. Un petit tour sur les sites Internet, qui sont devenus leur carte de visite virtuelle, suffit pour entrer en contact avec eux. Après quelques minutes de recherche, on appelle l'un d'eux qui nous donne rendez-vous dans un quartier de la banlieue d'Alger. Et là, première surprise c'est un véritable vendeur multimarques que l'on rencontre. On y trouve tous les modèles «made in bladi» avec bien évidemment les fameuses Sandero Stepway et la Renault Symbol. Il y a également les Hyundai du groupe TMC avec les I10, Accent et même les I20 et Elantra qui sont en rupture de stock depuis plusieurs mois déjà. Tout comme les Skoda Octavia et la Volkswagen Caddy qui sont également en rupture depuis quelques mois. Bien évidemment, elles sont beaucoup plus chères que leur prix de sortie à l'usine. Il y a un minimum de 100.000 dinars de plus sur chaque voiture. Seule la KIA Picanto et la Seat Ibiza sont presque au prix de l'usine. «On a fait de mauvais calculs avec ces deux véhicules. Ils sont très demandés, on pensait qu'ils allaient vite être en rupture. Or, ça n'a pas été le cas. Elles sont toujours disponibles, il y a même une promotion sur la Picanto», souligne notre vendeur de voiture d'un autre genre, tout en espérant une prochaine rupture qui lui permettrait de vendre ses Ibiza et ses Picanto au prix fort. «Je ne les ai pas toutes mises en vente. J'en ai six, mais je vais en vendre deux pour récupérer de l'argent que je vais réinvestir dans d'autres modèles. Les autres seront vendues quand ces modèles ne seront plus disponibles chez le concessionnaire», précise-t-il. On essaye de l'interroger sur comment il arrive à avoir ses voitures qu'il expose sur les bords de la chaussée avec un écriteau portant l'inscription: «A vendre», il change vite de ton. «Vous êtes là pour acheter ou pour m'interroger?», s'énerve-t-il en nous priant de revenir le jour où l'on sera vraiment décidés à acheter.
On poursuit notre enquête! Après moult tractations, on arrive à entrer directement en contact avec ce que l'on peut qualifier de gros bonnet du métier. Car, en plus des marques «made in bladi», lui, propose d'autres modèles qui ont disparu de la circulation depuis un bon moment déjà, à l'exemple de la Volkswagen Polo ou d'autres grosses cylindrées. Ce sont des voitures de luxe importées de l'étranger avec «mes propres devises». Elles sont immatriculées à Dubaï et en Belgique. «Pour ce type de véhicules le problème ne se pose pas. On les importe avec notre propre argent, on paye les droits de douane le plus normalement du monde. Même si avec un peu de piston ou quelques petits cadeaux, on arrive à baisser la facture des droits de douane», assure-t-il, en précisant que ces voitures étaient destinées à une certaine catégorie qui va mettre le prix fort, d'où le fait que payer les importées normalement ne pose pas de problème. Quoi qu'il faille justifier la provenance des devises.
L'achat groupé et la...complicité
C'est pour cela que notre ami a opté pour Dubaï et la Belgique, où il a des frères qui y vivent. Néanmoins, il avoue que pour Dubaï les prix sont plus intéressants, même en comptant les frais d'expédition. «En plus, aux Emirats il y a des bureaux spécialisés dans l'exploration de véhicules.Vous payez, ils s'occupent de tout», atteste-t-il en continuant de tourner autour du pot. On relance alors notre question: et pour les voitures made in bladi «il y a une complicité avec les commerciaux?», demandons-nous.
«Les commerciaux ne peuvent rien vous faire, mis à part fermer les yeux sur le fait qu'une seule personne achète plusieurs voitures à la fois», répond-il. «Je vais vous expliquer, il y a en fait plusieurs méthodes pour nous ravitailler. Il y a la plus simple qui est la plus utilisée, à savoir prendre d'assaut les concessions dés que l'on entend parler de l'ouverture des commandes pour un modèle», raconte-t-il. «On y va à plusieurs, et on essaye d'acheter le maximum de voitures comme cela a été le cas le mois dernier chez Cima Motors avec la promotion qu'ils ont fait sur la I10 boîte automatique. On a pris d'assaut cette concession, en 2 jours il ne restait plus rien. Ils sont en rupture de stock, nous on reçoit petit à petit nos commandes que l'on revend à prix fort», réplique-t-il en indiquant que selon des échos qu'il a eus, suite à cet épisode, Mahieddine Tahkout aurait remonté les bretelles à ses employés, leur interdisant de vendre plusieurs voitures à la même personne. «J'espère que c'est faux», rétorque-t-il avant d'avouer que la deuxième méthode était d'avoir de bonnes entrées chez les concessionnaires. «Ce ne sont pas des petits commerciaux ou des cadres, mais des haut placés dans ces entreprises qui travaillent avec nous en contre partie de leur part. Tout le monde est gagnant», conclut-il en refusant de donner plus de détails de peur que leurs patrons ne découvrent le pot aux roses. C'est tout ce commerce «exempt d'impôts» qui est en jeu...


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