C'est la préparation du mois sacré qui fait sa particularité et celle des familles annabies, mais à quel prix? Mois de piété et de partage, mais aussi de perpétuation des traditions millénaires. Une particularité du mois sacré et la spécificité de la société annabie. S'il est une ville d'Algérie où les signes du Ramadhan sont perceptibles un peu partout, c'est bien à Annaba, où l'on accueille le Ramadhan dans la coutume et la tradition. Dès le mois de Chaâbane on sent vite l'odeur du Ramadhan. Peinture et embellissement des maisons, renouvellement de la vaisselle, préparation de couscous, sont des indices annonciateurs du mois sacré. Durant les trois derniers jours de Chaâbane, c'est l'ambiance pesante de Ramadhan qui l'emporte, notamment dans le centre-ville, où le décor de circonstance s'est planté. Depuis les mosquées qui sont fin prêtes pour accueillir les pieux fidèles devant accomplir leur devoir religieux, jusqu'aux dizaines de restos du coeur, déjà au rendez-vous, pour offrir la possibilité de rompre le jeûne à des milliers de jeûneurs, parmi les démunis et les passagers (Aâbir Essabil). Entre les uns et les autres, ce sont les produits typiquement ramadhanesques, tels que la zlabia, kalbellouz qui ont pointé du nez. Les commerces sont également dans l'ambiance, ils se sont déjà mis à l'heure du mois sacré. Frik, épices, olives, feuilles de diouls, fruits et légumes, et toutes sortes de viandes, ainsi que tous les produits de large consommation, semblent bien disponibles pour ce Ramadhan, mais à quel prix? À Annaba on marmonne, mais on achète. Pour juguler la flambée des prix, la direction du commerce de la wilaya de Annaba a mis en place un plan d'action. Dans ce sens, Rabah Belhout annonce plusieurs actions, dont la visite et le contrôle des espaces. «On veille à la bonne qualité des produits dont la disponibilité est sans équivoque, mais surtout à la transparence de l'affichage des prix.» Belhout a fait état de la mobilisation de tous les moyens humains et matériels aux fins de cette mission qui selon lui, demeure une préoccupation majeure. «Nous assurons 2 fois 8, nos agents sont présents H24 et nous agissons dans le cadre du numéro vert qui signifie une permanence assurée à partir de 18 heures, pour la présence des doléances.» Ainsi, Annaba va se retrouver avec les deux inspections de Berrahal et d'El Hadjar, soit 90% des effectifs composant les 58 brigades mobilisées pour la circonstance. En attendant que le travail de ces brigades s'attaque aux sources de la hausse des prix, qui sont déjà élevés, une situation qui froisse cet homme, rencontré au marché de la Rahma de Annaba. «Je n'ai pas le droit de me laisser aller. Je n'achète que ce dont j'ai besoin, je ne peux, d'ailleurs, pas me permettre des dépenses au-delà de mes moyens», explique ce cadre d'une entreprise privée, marié et père de trois enfants. A noter que le directeur régional du commerce, Brahim Tiouilid, accompagné des directeurs respectifs du commerce, de la CCI Seybouse et du registre du commerce de la wilaya de Annaba, ont donné le coup d'envoi, hier, du marché Errahma de Annaba. Un espace devant atténuer un tant soit peu la flambée des prix, pour ce mois sacré, où tout est fin prêt ou presque pour Annaba qui, dans une ambiance de piété, a entamé le compte à rebours, pour amorcer le second pilier de l'islam, le jeûne, dont la nuit du Doute est fixée à mardi prochain.