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La mort était sur le virage
Publié dans L'Expression le 04 - 08 - 2018

1510 morts et plus de 16.000 blessés en 6 mois, avouez que c'est un peu trop! Cela donne la disparition d'un village du pays!
Alors qui dit accident de la circulation, dit, deuil, pleurs, tristesse, amers regrets, chaudes larmes, blessures profondes et lourds handicaps. La salle d'audience était, ce mardi, pleine à craquer pour deux raisons: la première veut que les proches, amis et parents viennent suivre des débats poignants et souvent tristes.
La seconde va peut-être vous surprendre, mais c'est la vérité nue: la majorité vient se réfugier contre la chaleur et surtout l'insupportable humidité qui noie carrément la région et donc permettre aux gens de passer trois heures au frais et au calme qui prévaut dans toute salle d'audience en ces mois chauds. Après avoir entendu les parties autour de l'émission de chèques en bois, des adversaires se cogner dessus, des gus s'accrochant pour des bribes, la présidente de la section correctionnelle du tribunal appelle à la barre, deux familles concernées par un accident de la circulation survenu au niveau d'un virage qui n'avait rien d'anormal et pourtant qui a fait un mort et un blessé léger.
Le tout s'étant déroulé en plein centre-ville, à 19 heures, au mois de juin dernier, en plein jeûne et à quelques minutes de la rupture. C'est malheureux de le répéter, mais ce genre de catastrophe arrive tous les ans pour se répéter l'année suivante.
L'inattention, le laisser aller, le portable au volant peuvent effacer en une seconde, une vie, un sourire, un mot d'affection!
Le procès du jour met en scène un jeune de 26 ans tout rond, qui vient d'obtenir son permis et qui a pris la voiture familiale, «pour, dira-t-il à la présidente d'audience, goûter aux premiers moments de loisirs que procurent généralement, ces tours en ville, en attendant de manger après une journée de travail et de jeûne! Je roulais à 30 kilomètres par heure. Les policiers peuvent vous le confirmer et je...», s'arrêta-t-il net.
-Oui, nous le savons, le procès-verbal est sous nos yeux. Par contre, ce que le tribunal veut savoir, c'est l'endroit où vous vous trouviez au moment du choc avec la voiture conduite par le défunt Chérif B.qui vous a raté, et même de peu, d'après le rapport d'enquête de la police!»
La réponse de Lazhar H. l'inculpé est raide, franche et sans détour. Il regrette que le volant lui ait échappé au mauvais moment, présente ses sincères condoléances à la famille du défunt «qui était comme moi jeune et souriant à la vie, mais que voulez - vous, le destin a voulu qu'il rate le virage quand j'entamais mal le mien!». C'est tellement rare d'assister à ce genre d'explications au tribunal que la majorité des gens est restée bouche-bée tandis que l'inculpé s'expliquait lentement, sans paniquer et surtout sans mentir. Il a décidé de se déplacer à la salle d'audience, sur convocation du parquet, prêt à répondre à toutes les questions sans vouloir prendre des raccourcis nuisibles à l'établissement de la vérité.
La présidente est satisfaite du mea-culpa de l'inculpé qui n'avait d'autre choix que de raconter la vérité toute nue, car le bonhomme a montré sa bonne foi dès l'entame des débats et montré surtout qu'il assumait la moitié de sa responsabilité. On était loin de l'inculpé jurant, gesticulant et repoussant avec beaucoup d'énergie la faute commise lors du choc des deux automobiles en plein virage, pourtant pas si dangereux! Ce que savait aussi Lazhar H. du défunt, c'est l'état de la voiture avant l'accident, le rapport de police faisant foi!» Cette sortie de l'inculpé est en quelque sorte un préambule à sa défense, car il sait très bien, un accident où il n'y est pour rien pratiquement. Car, il faut vite le souligner, l'excès de vitesse du défunt a causé instantanément la mort du malheureux.
Le chauffeur ne connaissait probablement pas ce tronçon de la route, contrairement à Lazhar, qui, lui, était du quartier. C'est un point important durant la mise en examen de l'affaire qui a vu un célibataire quitter ce monde où les morts et disparus ne sont plus, hélas, regardés avec un oeil neutre. On aura beau se lamenter sur la disparition d'un être cher, on dira ce que l'on voudra sur et autour d'un mort, on fera notre deuil (quoique que cette expression ne nous appartient pas, nous les musulmans, qui, en général, avons l'expression consacrée depuis quatorze siècles qui veut qu'en cas de décès, nous ne pouvons que prononcer: «A Allah, nous appartenons, à Lui nous retournons». Et plus aucun mot, car, l'heure a sonné et plus personne n'y peut plus rien!
Chérif B. s'est éteint sur le coup suite au choc de la voiture contre le pylône qui a été complètement tordu, tellement la violence de l'impact était forte! Le sinistre a eu lieu et on n'y peut absolument rien. Reste maintenant à la justice de se prononcer, car pour la famille du défunt, il y a meurtre! C'est comme cela! Les gens n'y peuvent rien: un mort est forcément assassiné! Heureusement qu'il y a la justice qui est là, veillant à séparer le bon grain de l'ivraie.
La présidente pose les bonnes questions sans avoir les bonnes réponses, l'émotion étranglant les antagonistes. Pour ce qui est de ce nouveau drame, il faut surtout retenir la responsabilité partagée.
Les deux chauffeurs ont commis exactement la même faute! Ils ont raté de prendre le virage par une maladresse difficilement compréhensible.
La magistrate plane carrément d'entendre l'inculpé regretter le sinistre. Elle s'adresse de suite au procureur, ni plus ni moins que l'application de la loi, estimant que la responsabilité était partagée et donc, il a préféré laissé la présidente se débrouiller avec la sentence qui ne peut aller qu'avec l'application de la loi!
Sur ce, elle décide d'une mise en examen de 15 jours, le temps de bien réfléchir sur l'affaire qui a valu par la transparence des déclarations et une enquête menée rondement par la police judiciaire du coin.


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