«le musée d'Ifri s'est trouvé plusieurs mois sans lumière pour une facture d'électricité impayée à temps Ce lieu a été gratifié des statues des héros, dont Abane Ramdane, Krim Belkacem, Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi, Lakhdar Bentobbal et Amar Ouamrane. L'Algérie s'apprête à célébrer demain l'une des dates phares de son histoire récente. Ifri Ouzellaguen devenue un haut lieu de mémoire avec notamment le musée du Moudjahid qui y est implanté, sera encore au rendez-vous. Bâti en 1984, le musée du Moudjahid reste historiquement le lieu le plus attractif de la wilaya, gagnant un surcroît d'intérêt au fil des années. Un intérêt aujourd'hui orienté vers son statut et son appartenance administrative. C'est le cheval de bataille du député indépendant Braham Benadji, parti hier à Alger pour interpeller à ce sujet le ministre des Moudjahidine. «La situation des deux musées se caractérise par de nombreuses lacunes auxquelles ils sont confrontés actuellement et qui revêtent une importance particulière, eu égard au rôle et à la place considérable de la wilaya de Béjaïa durant la révolution, dont notamment la tenue du congrès de la Soummam ainsi que les nombreuses victoires militaires remportées par les moudjahidine face à l'armée coloniale, lesquelles figurent parmi les principaux évènements qui ont marqué l'histoire de la Guerre de libération algérienne». Benadji a estimé que «les problèmes que rencontrent ces deux musées de Béjaïa sont d'ordre matériel et structurel» et cite comme exemple «le musée d'Ifri qui s'est trouvé plusieurs mois sans lumière pour une facture d'électricité impayée à temps par le musée de Tizi Ouzou dont il dépend administrativement». Par ailleurs, «ces deux musées sont dans une situation administrative inadaptée et indigne de leur valeur historique, vu qu'ils sont classés comme annexes rattachées au musée de Tizi Ouzou», ajoutera le député. Le député, comme beaucoup d'autres observateurs, estime que «c'est la meilleure manière de rendre hommage en ce 64e anniversaire du 1er Novembre à tous les chahids de la Wilaya III historique, notamment aux 1500 chahids de la commune d'Ifri Ouzellaguen». Des milliers de visiteurs à chacune des dates historiques du pays. Demain ils seront encore des milliers à s'y rendre. Aux habitués, notamment les délégations des partis politiques, celles de la wilaya et des services concernés de l'Etat, des anonymes, dont les acteurs de la société civile iront à Ifri et comme chaque année, ils parleront de ce musée et de son statut. Il sera encore une fois question de son rattachement au musée de Tizi Ouzou, mais également de son statut d'«annexe», qui ne lui permet guerre de bénéficier de moyens financiers conséquents à même de représenter dignement ce haut lieu de la Guerre de Libération nationale. Exigu pour accueillir les grandes foules, la route y menant très étroite, incapable d'absorber tout le trafic qui y converge, le site, qui est situé à 8 km du chef-lieu, Ighzer Amokrane, mérite plus de considération que seul un statut digne de ce nom peut lui offrir. Si le choix de l'implantation du musée près de la maisonnette, participe du souci d'illustrer aussi tout le génie qu'il a fallu pour l'organiser dans des conditions de sécurité optimales, il reste que les moyens mis pour l'instant restent en deçà des attentes, comparés à la hauteur du lieu, mais également au sacrifice de la population locale. Outre un imposant mémorial, placé au milieu du site, le musée se compose d'une immense esplanade, surmontée par des gradins et au-dessus desquels s'offrent à la vue, singulièrement, deux maisonnettes qui avaient fait office de salles des congrès en 1956. Ces dernières années, ce lieu a été gratifié des statues des héros, dont Abane Ramdane Krim Belkacem, Zighoud Youcef, Larbi Ben M'hidi, Lakhdar Bentobbal et Amar Ouamarane, tous réunis comme pour rappeler que le 1er Novembre 1954 est indissociable du 20 Août 1956 et du 5 Juillet 1962.