Les chefs d'états-majors des armées des pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT, Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) ainsi que du Bénin, réunis à Niamey, ont décidé d'intensifier leurs actions pour en finir définitivement avec le groupe terroriste Boko Haram, rapportaient lundi dernier plusieurs médias locaux des pays concernés. C'est ce qui ressort d'un communiqué final de la rencontre trimestrielle du Comité de défense et de sécurité de la force multinationale mixte de la CBLT et du Bénin sur la situation sécuritaire «très préoccupante» ces derniers temps dans la région du lac. Au cours de cette rencontre, a précisé le texte, les responsables des armées ont, entre autres examiné la situation sécuritaire dans la région caractérisée par la recrudescence des attaques du groupe terroriste. Ils ont également fait le point sur l'opération militaire baptisée «Yakin Tabki» en cours dans la zone pour neutraliser Boko Haram. «C'est une guerre injuste qui nous a été imposée et à laquelle nous devons malgré tout, faire face avec détermination pour la gagner parce que je suis convaincu que nous la gagnerons», a indiqué le chef d'état-major des armées du Niger présidant la rencontre, le général de corps d'armée Ahmed Mohamed, cité par des médias. Selon les estimations des médias, plus de 20.000 personnes ont été tuées par Boko Haram, et plus de 2,6 millions de déplacés ont été recensés depuis 2009. Au Niger, c'est la région de Diffa (sud-est, frontalière du Nigeria) qui est le théâtre, depuis près de quatre ans, d'attaques meurtrières du groupe terroriste nigérian à partir de ses positions nigérianes, qui ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériennes et des milliers de déplacés du Niger et du Nigeria. La région du lac Tchad est le théâtre d'un regain d'attaques de Boko Haram depuis juin 2018: sept attaques de Boko Haram ont eu lieu en territoire tchadien, selon des médias. Mais le groupe qui s'est scindé en deux pour des questions de leadership et de stratégie continue de sévir plus particulièrement au Nigeria ainsi que, la semaine dernière, au Cameroun. Le président du Nigeria qui a été réélu cette année est fortement attendu sur ce sujet car il s'était déjà engagé, lors de la première mandature, d'en finir avec le groupe terroriste, essuyant de vifs reproches durant la campagne électorale.