Si dans certaines wilayas le Mouvement populaire a quelque peu diminué d'intensité, comme à El Tarf et Guelma, en raison des fortes chaleurs, à Annaba, l'épicentre du Hirak est toujours intact. En ce vendredi des centaines de manifestants, venus des différentes communes, ont convergé vers la place emblématique du 1er-Novembre, pour marquer de leur sceau leur position, relative au départ des figures du système et au changement. Comme chaque rendez-vous hebdomadaire, les Hirakistes ont réagi à l'évolution des évènements prévalant au pays, le discours du chef d'état-major de l'ANP et l'initiative de l'instance chargée du dialogue et de la médiation. Une fois de plus, la situation est restée la même. Rien n'a changé ni en maintien de la position, encore moins, en matière de revendications et de slogans. Outre, les slogans classiques, «Dawla madania machi askaria», «Echaâb yourid el istiklal» et «Djich Chaâb khawa khawa», ou encore «Silmya Silmya», les manifestants à Annaba ont appelé à la libération de Bouregaâ. Ils ont également mis en avant des slogans en rapport avec la désobéissance civile. «Awdjay Awdjay al issyane l'madani», «Elle arrive, elle arrive la désobéissance civile», pouvait-on entendre pour la deuxième semaine consécutive. Un slogan qui même s'il n'a pas fait l'unanimité à travers le pays, demeure néanmoins un recours dangereux… Sillonnant le Cours de la révolution, les manifestants ont dénoncé le dialogue initié par Karim Younès dont le nom a été malmené à travers des slogans de dégagisme, le qualifiant de «traître dialoguant au profit du même système», «Karim Younès à la poubelle», ont scandé les manifestants. D'un slogan à l'autre, les Hirakistes changeaient de slogan. Qui contre les symboles du système, qui contre le FLN. Entre les deux, les manifestants revenaient à leur revendication initiale, oui pour le changement, mais pas pour un dialogue avec la bande. «Makanche hiwarat maâ el issabete». Sous un flot de «dégagisme» à l'encontre de ceux qu'ils estiment être à l'origine de la situation chaotique prévalant au pays, les Annabis ont, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, manifesté, sous différents chants, leur détermination à poursuivre le Hirak jusqu'à ce que le pouvoir en place se résigne à libérer l'Algérie et le peuple.