Comme le veut désormais la tradition, depuis déjà un an, hier encore, les étudiants ont été au rendez-vous! Ils étaient nombreux à réclamer le départ du système. La vague de la protestation se maintient et semble prendre racine. Les étudiants, venus des quatre coins d'Alger, ont entamé leur manifestation depuis la place des Martyrs pour sillonner les rues d'Alger. La marche a commencé vers 11h 30 du matin et pris fin vers 15heures. Mobilisés plus que jamais, ils ont crié leur colère et réclamé la libération immédiate des détenus arrêtés lors des dernières manifestations. Encadrés par les services de sécurité et évoluant dans une ambiance sereine, d'où ne se dégageait aucune tension particulière, les étudiants ont marché dans les rues du centre-ville d'Alger, accompagnés d'autres citoyens. Durant des heures, ils ont fait entendre leurs voix, dans un esprit démocratique, visiblement respecté par les services d'ordre qui n'ont procédé à aucune violence ou interpellation. Comme chaque mardi, des dizaines de slogans ont été au menu. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place: «Système dégage», «Pas de dialogue avec le reste de la mafia», «Vive l'Algérie», «Libérez les détenus d'opinion», et autres mots d'ordre hostiles au pouvoir, ont été scandés haut et fort. Les étudiants, ont encore montré une maturité et une conscience vis-à-vis des enjeux politiques. Pour eux, garder le caractère pacifique de la protesta est un signe de force et de résistance. Ils ont réaffirmé, encore une fois, pour le 54e mardi consécutif, qu'ils sont décidés à faire aboutir leur revendication légitime. «Nous sommes sortis réitérer nos revendications habituelles, à savoir l'indépendance de la justice et le changement total du régime en place», lance une jeune étudiante. Un autre manifestant partage entièrement les propos de sa camarade, il souligne: «Nous exigeons le départ des symboles du régime, pour que nous puissions construire un Etat démocratique.» On note dans ce sens qu'hier, la mobilisation était d'une grande ampleur, les femmes, les enfants, les vieux, les couples, les personnes en situation de handicap ont marqué cette protesta. Ils ont tous marché de la place des Martyrs à la place Maurice-Audin en passant par la rue Larbi-Ben M'hidi, l'avenue Pasteur et le boulevard colonel Amirouche. S'agissant du dispositif sécuritaire, on notait la forte présence des services d'ordre, mais aucun incident ni entrave policière n'a été signalé. Les agents des services de sécurité se sont juste contentés d'encadrer les marcheurs sans les disperser.