Les étudiants sont revenus à la charge. Ils étaient nombreux, hier, à investir les rues de la capitale. Ils ont marché durant des heures pour faire entendre pacifiquement leurs revendications. Pour le 55ème mardi consécutif, les étudiants, venus des quatre coins d'Alger, ont entamé leur manifestation depuis la place des Martyrs pour sillonner les rues d'Alger. La marche a commencé vers 10h 30 du matin et pris fin vers 13heures. Déterminés et mobilisés plus que jamais, ils ont scandé haut et fort système dégage. Armées de drapeaux et de ses portables, la majorité des marcheurs filmait la manifestation. Certains partageaient les vidéos live sur les réseaux sociaux. Les jeunes usent des moyens et avancées technologiques pour faire entendre leur voix. «Je rejoins les marcheurs dès que je vois des vidéos postées sur facebook. Les réseaux sociaux ont vraiment soutenu le Hirak et l'ont accompagné», fait savoir un des jeunes présents. Et il n'est pas le seul à partager les photos et les vidéos sur les pages Facebook. Par ailleurs et comme veut la tradition, les jeunes étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en place: «Système dégage», «Pas de dialogue avec le reste de la mafia», «Vive l'Algérie», «Libérez les détenus d'opinion»... «Nos jeunes donnent des leçons aux hommes politiques. Ils ont montré une maturité et une conscience que beaucoup d'hommes politiques n'ont pas», souligne un enseignant présent parmi les étudiants. Fier et impressionné par la détermination des jeunes, il ajoute, que c'est vraiment rare dans le monde où des jeunes mènent des manifestations pacifiques qui ne virent pas à la violence ! «Les jeunes sont pacifiques et c'est impressionnant.» Les jeunes ont pu garder le caractère pacifique de la protesta durant plus d'un an et cela est un signe de force et de maturité. Avec leur comportement, ils ont réaffirmé, encore une fois, pour le 55e mardi consécutif, qu'ils sont décidés à faire entendre leurs voix et qu'ils ne s'arrêteront pas jusqu'à la satisfaction de toutes leurs revendications légitimes, à savoir le départ des symboles du régime. Il est important d'indiquer que la mobilisation était significative. Les femmes, les enfants, les vieux, les couples, les personnes en situation de handicap ont marqué cette protesta. Ils ont tous marché de la place des Martyrs à la place Maurice-Audin en passant par la rue Larbi-Ben M'hidi, l'avenue Pasteur et le boulevard colonel Amirouche. S'agissant du dispositif sécuritaire, on note qu'une forte présence des services d'ordre est constatée. Aucun incident ni entrave policière n'a été signalé. Les agents des services de sécurité se sont juste contentés d'encadrer les étudiants sans les disperser.