Mona Djabali est membre de l'association «El Amel» pour la prise en charge des enfants autistes. Cette association a lancé une initiative pour venir en aide aux familles dans le besoin en cette période de crise. Le Covid-19 ayant privé beaucoup de familles de leurs revenus. à la veille du mois sacré de Ramadhan, on met la lumière sur ce type d'actions de solidarité. Appréciez-plutôt... L'Expression: Bonjour, vous venez de lancer l'initiative «un don pour El Amel». Parlez-nous-en. Mona Djabali: Bonjour à vous et à tous vos lecteurs. «Un don pour El Amel» est une campagne solidaire organisée pour récolter des denrées alimentaires et produits d'hygiène pour aider des familles nécessiteuses à passer cette période difficile et le Ramadhan, qui accentue leurs besoins, dignement. Le slogan est quant à lui plein de sens: «Aidez l'espoir à subsister en ces temps difficiles; c'est après tout presque tout ce qu'il nous reste, l'espérance que demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Et quoi de plus beau que d'apporter sa pierre à l'édifice?» Cette action de solidarité touche une catégorie «oubliée», mais aux besoins spécifiques et importants. Décrivez à nos lecteurs la détresse de ces familles. Combien sont-elles concernées? En effet, on parle d'une frange de la population qu'on peut qualifier d'oubliés de par leur discrétion et la marginalisation que notre société oblige... Les enfants aux besoins spécifiques trouvent difficilement des prises en charge complètes aujourd'hui. Entre la non-inclusion de ces enfants dans le système scolaire classique obligeant l'un des parents à rester à la maison à leurs côtés, et les professionnels majoritairement localisés dans les grandes villes obligeant ces familles à déménager en abandonnant souvent tout ce qu'ils ont pour se permettre cette nouvelle vie dans des conditions très difficiles, je vous laisse imaginer le quotidien et l'état moral de ces enfants et de leurs familles. On parle de familles avec enfants autistes, trisomiques, aux besoins spécifiques en général, mais sans oublier de familles qui peuvent être uniparentales suite au décès de la mère ou du père qui ne facilite rien psychologiquement comme physiquement... On compte plus d'une centaine de familles dans cette situation au sein même de notre action, mais il est légitime de faire rappeler à vos lecteurs que beaucoup de familles dans ces situations ne sont pas recensées parce qu'elles ne savent pas vers qui se tourner... C'est un peu ça aussi notre action, redonner de l'espoir et dire à ces familles qu'on est là pour les aider du mieux qu'on peut, tous ensemble. Donc ceux qui sont dans une situation précaire ou passent par une phase difficile, peuvent nous contacter Comment vous contacter? Que ce soit ceux qui veulent aider ou ceux dans le besoin, ils peuvent nous contacter via les réseaux sociaux sur la page Facebook: «Club espoir équestre» ou sur notre numéro de téléphone: 0549 94 58 73 Comment peut-on aider? Tout le monde peut aider, vraiment tout le monde et chacun à l'échelle de ses moyens. Un paquet de pâtes, une bouteille d'huile, un pack d'eau, des légumes, une bouteille de savon liquide... et si jamais on veut aider plus encore, le partage de l'info à tous ses contacts pour mobiliser le maximum de monde dans cette action! Plus on aide, mieux c'est. Et ce qui est important de souligner c'est qu'il n'y a pas de petit don. Tout peut aider et donc tout a une valeur exceptionnelle! Votre association a-t-elle organisé d'autres actions durant cette période de crise? Oui, nous avons mis en place un groupe sur Facebook pour les familles de l'association afin de leur donner des idées d'activités réalisables avec leurs enfants à la maison pour les maintenir occupés durant ce confinement. Ce groupe a aussi l'avantage de compter sur quelques professionnels de la santé que l'on remercie d'ailleurs pour leur disponibilité. Ils sont un soutien supplémentaire pour ces familles qui en cas de crise peuvent trouver vers qui se tourner plus rapidement. Ce groupe permet à tout le monde de partager anecdotes, activités et doutes. D'autres actions sont-elles au programme? Dans un futur proche, on espère venir en aide à toutes les familles citées plus haut avec les couffins de denrées alimentaires et produits hygiéniques. Ensuite nous pourrons entamer notre seconde action de récolte de vêtements neufs ou en bon état pour l'Aïd. C'est très difficile pour nous tous de gérer ces campagnes dans de telles conditions mais on espère vraiment arriver à remplir nos objectifs. Sur les réseaux, nos sympathisants peuvent, s'ils le souhaitent nous contacter directement via Instagram où plusieurs campagnes de sensibilisation et d'information se dérouleront tout au long du mois du Ramadhan pour profiter de ce mois pour apprendre ensemble! Des quizz et jeux s'y dérouleront! Qui compose votre association? L'association El Amel pour enfants et jeunes adultes aux besoins spécifiques est formée de jeunes pleins de volonté, qui participent à l'évolution de cette catégorie de la population. Des bénévoles souvent diplômés dans le domaine de la psychologie ou l'orthophonie, qui ont ou pas un membre de leur entourage ayant des besoins spécifiques, mais qui veulent être acteurs du changement! Comment jugez-vous la solidarité des Algériens en cette période difficile? Nous avons eu d'excellentes surprises face à nos demandes. Une Algérie bienveillante, généreuse et altruiste. Des participations de tous les genres. C'est cette nouvelle Algérie que l'on se promet depuis plus d'une année, qui fait doucement, mais sûrement surface. Cette période est en effet difficile pour tout le monde, mais il faut croire que l'égocentrisme dont on s'est si souvent accusé disparaît et chacun veut voir l'herbe de son voisin plus verte que la sienne. Cela donne chaud au coeur! Avez-vous un appel à leur faire? Oui. Aujourd'hui on appelle tout le monde à participer à son échelle, à faire vivre l'espoir et à donner. Mère Teresa disait: «Moins nous possédons et plus nous pouvons donner.» Cette phrase prend tellement de sens à ce jour car alors même que nous sommes tous dans des conditions de vie bien difficiles, où l'un se retrouve sans revenus parce qu'il ne peut plus travailler, l'autre voit sa santé se détériorer, le don est là pour tous nous lier, tous nous aider à avancer, et à croire à un lendemain meilleur.