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Les 8 conditions pour la rentabilité
Usine de voitures en Algérie
Publié dans L'Expression le 15 - 08 - 2020

Les contraintes internationales sont là et face aux mutations mondiales, la filière automobile connaît des restructurations, des fusions et des délocalisations des grands groupes, avec des capacités de production élevées avec un nouveau modèle de consommation énergétique déclassant carburant classiques et cela concerne toute la filière transport. Aucun, pays dans le monde n'a 20 ou 30 constructeurs, c'est une aberration unique dans l'histoire, les USA ou les pays européens et asiatiques entre trois et cinq constructeurs. Aussi, plusieurs questions se posent auxquelles toute politique économique cohérente doit répondre afin d'éviter à terme la faillite de bon nombre de constructeurs qui auront entre-temps engrangé des profits énormes (transfert de rente) au détriment du Trésor. Dès lors plusieurs questions stratégiques se posent pour éviter une dérive économique
1.- Se focaliser uniquement sur le taux d'intégration est une erreur de politique économique dans la mesure où l'important est d'avoir un prix compétitif fonction du coût où selon les normes internationales de 2019-2020, il faut atteindre 150000/200000 usités par un minimum et 100000 unités pour les camions pour être rentable et concurrentiel. Une stratégie d'usine de voitures/camions ne peut se comprendre sans l'insérer dans le cadre d'une vision globale du développement concernant l'intégration des entreprises publiques et privées ne dépassant pas 15%, assistant depuis de longues années au dépérissement du tissu productif notamment industriel, moins de 6% du PIB et 95% des unités étant des PMI/PME et unités personnelles peu innovantes. Car on ne construit plus actuellement une usine de voitures pour un marché local, l'objectif du management stratégique de toute entreprise étant devenu régional et mondial afin de garantir la rentabilité financière face à la concurrence internationale, cette filière étant internationalisée avec des sous- segments s'imbriquant au niveau mondial.
2.-. La comptabilité analytique distingue les coûts fixes des coûts variables quel est donc le seuil de rentabilité pour avoir un coût compétitif par rapport aux normes internationales et aux nouvelles mutations de cette filière, devant distinguer dans la structure des coûts la partie devises et la partie dinars (notamment les salaires). La majorité des inputs (coûtant plus cher avec le dérapage du dinar côté à plus de
150 dinars un euro en août 2020) seront presque importés. Sans compter le manque à gagner de l'Etat de toutes les exonérations fiscales et bancaires qui, actuellement, n'ont pas permis la baisse des prix, devant dresser la balance devises de ces exonérations. La carcasse représentant moins de 20/30% du coût total c'est comme un ordinateur, le coût ce n'est pas la carcasse (vision mécanique du passé), les logiciels représentant 70/80%, ces mini projets seront -ils concurrentiels en termes du couple coûts/qualité dans le cadre de la logique des valeurs internationales?
3.-Comment ces unités souvent orientées vers le marché intérieur, réaliseront-elles le taux d'intégration prévu de 40-50% au bout d'environ trois à cinq années, sous réserve de la maîtrise technologique et leur adaptation au nouveau contexte du marché mondial (voitures hybrides, électriques, risquant de fermer (faillite ne pouvant faire face à la concurrence internationale) après avoir perçu tous les avantages qui constituent des subventions supportées par le Trésor public? Et le marché local a-t-il les capacités d'absorption et ces opérateurs, seront- ils capables d'exporter pour couvrir la partie sortie de devises?
4. Qu'en sera-t-il de l'incidence sur le pouvoir d'achat avec la baisse des recettes provenant des hydrocarbures dont les réserves se calculent en termes de rentabilité économique et non de découvertes physiques sur le pouvoir d'achat des Algériens? Dans ce cas par rapport au pouvoir d'achat réel, (alimentaires, habillement notamment plus les frais de loyer et téléphone) et avec le nivellement par le bas des couches moyennes, que restera-t-il en terme de pouvoir d'achat réel pour acheter une voiture, le niveau d'endettement ayant une limite?
Le pouvoir d'achat dans les années à venir, notamment des couches moyennes, risque de diminuer avec le processus inflationniste.
5.-Quelle est la situation de la sous- traitance en Algérie pour réaliser un taux d'intégration acceptable dans le domaine technologique, le nombre d'entreprises recensées actuellement insignifiant dominé par des petites entreprises (TPE) avec moins de 10 employés, rappelant que bon nombre de constructeurs mondiaux mutualisant certaines charges par l'externalisation, et pour pouvoir être rentable, la production de pièces doit dépasser plusieurs centaines de milliers d'unités, parfois dépassant le million d'unités, fonction des marques pour attirer le consommateur.
6.-Quelle sera l'impact sur la création d'emplois, une politique industrielle sans la maîtrise du savoir est vouée inéluctablement à l'échec avec un gaspillage des ressources financières. Or, l'industrie automobile est devenue capitalistique, (les tours à programmation numérique éliminant les emplois intermédiaires) et en ce XXIème siècle crée peu d'emplois directs, mais des emplois indirects et dans ce cadre quelle sera le coût et la stratégie des réseaux de distribution pour s'adapter à ces mutations technologiques?
7- Ces voitures fonctionneront-elles à l'essence, au diesel, au Gplc, au Bupro, hybride ou au solaire, devant assister entre 2021-2030 à une profonde modification du modèle de consommation qui touchera d'ailleurs toute la filière transport au niveau mondial, étant impossible d'exporter sans adaptation à ces mutations et renvoyant d'ailleurs à la politique des subventions généralisées dans les carburants qui faussent l'allocation optimale des ressources.
8-Il y a urgence de publier le cahier des charges et les décrets d'application concernant la modification partielle de la règle du 49/51%, pour les segments non stratégiques car aucune firme étrangère de renom ne pouvant accepter cette règle rigide dans le cadre des exportations mondiales avec le risque que l'Algérie supporte tous les surcoûts conduisant à l'endettement d'autant plus que l'Algérie risque de connaître des tensions budgétaires entre 2011-2023.
Quelle conclusion? Sans une vision, stratégique cohérente, la politique industrielle amène au gaspillage des ressources financières sans favoriser le développement avec le gaspillage des réserves de change.
Ne faut-il pour le cas précis des voitures, sélectionner trois ou quatre constructeurs maximum dans le cadre d'un partenariat gagnant/gagnant maîtrisant les circuits internationaux avec un cahier des charges précis leur donnant des avantages fiscaux et financiers en fonctions de leur capacité. Il ne s'agit pas d'être contre ou pour la mise en place d'une industrie mécanique, mais cette dernière doit être menée avec cohérence, pragmatisme et réalisme, existant un seuil de rentabilité pour avoir des prix compétitifs. Il semble bien que certains responsables algériens oublient que les nouvelles mutations de cette filière dominée par sept à huit grands constructeurs qui contrôlent les circuits de commercialisation et les innovations technologiques et avec une concurrence acerbes. En voulant perpétuer un modèle de politique industrielle dépassé des années 1970-1990 cela ne peut que conduire le pays à une impasse comme par le passé et aux transferts de devises sans garantir le développement interne.(voir nos analyses sur ce sujet www.google.com 2008/2010). Je ne rappellerai jamais assez que le moteur de tout processus de développement réside en la recherche- développement, que le capital argent n'est qu'un moyen et que sans bonne gouvernance centrale et locale, l'intégration de l'économie de la connaissance, aucune politique économique n'a d'avenir, en ce XXIème siècle, face à un monde turbulent et instable où les innovations technologiques sont en perpétuelle évolution. L'Algérie doit investir tant dans les institutions démocratiques que dans des segments où elle peut avoir des avantages comparatifs. Aussi, l'avenir de l'économie algérienne est intimement lié à une véritable stratégie tenant compte des nouvelles mutations mondiales impliquant forcément, une nette volonté politique d'approfondissement de véritables réformes macroéconomiques, macrosociales, micro-économiques et institutionnelles solidaires, loin de tout replâtrage, les tactiques pour paraphraser les experts militaires, devant s'insérer au sein d'une fonction objective stratégique ce qui fait cruellement défaut actuellement. Une nouvelle gouvernance tant centrale que locale autour de grands pôles régionaux, favorisant une société participative et la mobilisation générale de toutes les composantes de la société en faveur des réformes peuvent faire émerger une économie diversifiée. Sans réformes, au-delà de 2021, il sera impossible de maintenir le niveau des réserves avec le risque d'aller vers le FMI courant 2022. Existant un lien dialectique entre sécurité et développement, toute récession économique de l'Algérie aurait des incidences sociales et politiques internes, posant la problématique de sa sécurité intérieure, mais également déstabilisatrices, géostratégiques au niveau de la région méditerranéenne et africaine renvoyant à sa sécurité extérieure.


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