Le temps des décisions qui prennent des lustres pour être appliquées est désormais révolu. Faisant suite à la Conférence nationale pour la relance économique, la réunion présidée par le Premier ministre, mercredi dernier, est venue mettre en place un agenda précis d'exécution des recommandations adoptées lors de la Conférence nationale, selon le communiqué des services du Premier ministère. Un agenda qui s'articule autour de trois axes, en l'occurrence «les mesures urgentes à mettre en oeuvre avant la fin de l'année 2020, les mesures de court terme pour l'année 2021 et les mesures de moyen terme dont la mise en oeuvre devra intervenir durant la période de 2022-2024». Un plan d'action qui se décline en parfaite harmonie avec les défis et les enjeux de l'heure, dans la mesure où le traitement d'urgence des situations chaotiques héritées de l'ancien régime et des conséquences de la crise sanitaire, s'impose comme une phase incontournable pour redonner à la relance économique toutes ses chances d'imbriquer les nouvelles stratégies pour remédier aux multiples dysfonctionnements qui ont affecté l'ensemble des secteurs. Un passage obligé pour rendre possible la concrétisation des deux autres phases qui représentent la confirmation de la mise en place d'une vision efficiente à même de mettre définitivement en place les jalons d'une économie nouvelle, en adéquation avec les principes de la nouvelle République. Loin des affres de l'opacité, de la corruption et de la bureaucratie. Il faut dire que la tâche s'avère plus qu'ardue, dans la mesure où le mal est profond et les ramifications et les extensions de la bande de mafieux qui a orchestré le chaos du pays, semblent avoir la peau dure. Il est indéniable que le travail d'assainissement entamé par le président de la République, à travers les vagues de licenciements, et les mouvements opérés dans les corps de gestion tels que les walis et secrétaires généraux, imposent un effet de dissuasion à l'adresse de ceux qui s'accrochent aux anciennes chimères et convoitises qui ont ruiné le pays. Mais il n'en demeure pas moins que, le chemin vers une gestion efficiente pour remettre l'économie nationale sur les rails, reste étroitement lié à l'implication des forces vives et intègres du pays. Pour ce faire, le gouvernement mise sur la transparence, le suivi et l'implication des compétences: «Il demeure entendu que le gouvernement veillera d'une manière permanente au suivi de l'état d'avancement de ce plan de relance, ainsi que de son évaluation en réunions du gouvernement et en Conseils interministériels et rendra compte au président de la République, d'une manière périodique en Conseil des ministres, de son exécution» précise le communiqué. Un point de démarcation des gouvernances du passé, où les plans quinquennaux autant que leurs suivis, étaient enfouis dans une bulle ou seuls les privilégiés avaient accès, mettant en front de force, l'alliance de l'argent sale avec la politique. D'où l'émergence d'une oligarchie qui n' pas tardé à assouvir sa voracité au détriment du peuple, dont les droits et libertés ont été sacrifiés, sans scrupules, sur l'autel de la trahison et de la «hogra». A contrario, la nouvelle stratégie de relance économique repose sur des actions ciblées et assignées à un calendrier de réalisation précis pour chaque secteur, «ce plan d'action sera décliné en actions opérationnelles quantifiables et mesurables dans le temps, selon un planning de mise en oeuvre, à court et moyen terme pour chaque secteur, en fixant les urgences et les échéances. Il s'agit de mettre en place au niveau de leurs départements ministériels respectifs un dispositif de suivi permanent et rigoureux de ce plan de relance», souligne le même document. Dans ce sens et afin de renforcer le principe de transparence, le Premier ministre a chargé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, de «mettre en oeuvre un plan de communication à l'effet de rendre compte à l'opinion publique du niveau de réalisation des actions inscrites à l'indicatif de chaque département ministériel». D'une importance capitale, informer les Algériens de l'évolution de la situation économique et des actions qui devraient avoir une incidence directe sur le quotidien, représente l'axe le plus déterminant pour évoluer positivement vers la réhabilitation de la confiance entre le citoyen et l'Etat.