Devant l'aggravation de la situation sanitaire, et les nouveaux records de propagation du coronavirus, l'action et le rôle des walis et des élus locaux prend une importance plus que déterminante, dans la gestion de la pandémie. À l'heure où le pays est foudroyé par une 2e vague de Covid-19, le fonctionnement des collectivités locales n'a pas connu une grande évolution et ce malgré les constats et les directives émanant de la dernière rencontre gouvernement-walis, tenue en août dernier. Hormis quelques améliorations minimes, les orientations et les décisions du Premier ministère et de la présidence, ont du mal à être appliquées sur le terrain, notamment celles relatives à leur adaptation aux situations sanitaire et économique. Le relâchement dans le respect des gestes barrières et des mesures préventives, autant que la détérioration de la situation financière des franges moyennes de la société, durant les 3 derniers mois, ne sont que le résultat d'une faiblesse flagrante de la part des élus locaux à adapter leurs moyens de gestion à la conjoncture difficile que traverse le pays, comme cela leur a été signifié par le président de la République. Il était question précisément, de l'évaluation des étapes de la mise en oeuvre du développement des zones d'ombre, l'estimation, de la mise en oeuvre des mesures de prévention contre la propagation de la pandémie de Covid-19, le développement économique local, la numérisation, les statistiques et la lutte contre la bureaucratie. Il va sans dire que sans la rigueur et la discipline qui doivent émaner du comportement des citoyens, il est difficile de faire respecter ce programme. Mais il n'en demeure pas moins que l'action des élus s'est limitée à l'application des grandes décisions gouvernementales, en matière de lutte contre la pandémie, sauf pour quelques cas flagrants où il a fallu sévir davantage, alors que leurs actions d'adaptation à la situation avaient pour but d'établir des cartographies de la pandémie propre à chaque région, à chaque wilaya. Il est clair que toutes les wilayas n'ont pas les mêmes capacités et moyens pour affronter la crise sanitaire. D'où le travail colossal à fournir pour évaluer l'ampleur des dégâts et mettre en place les mécanismes adéquats afin de répertorier les urgences et les priorités, et y inscrire les mesures qui interviendront pour contenir les effets de la propagation. Par ailleurs, sur les plans économique et social, les collectivités locales, qui étaient censées connaître une profonde mue, pour acter le passage d'une gestion purement bureaucratique et administrative, à une gestion productive et créatrice de richesse, se sont retrouvées au début de la pandémie devant un double défi. D'une part, il était urgent de sortir des méandres de la bureaucratie et de la corruption, en vue d'assainir l'administration, et activer les leviers économiques locaux, dans le but d'atteindre une autonomie financière. D'autre part, il fallait faire face à une situation inextricable, où suite aux effets de la pandémie, des milliers de salariés, de travailleurs journaliers, et de sans-emploi, ont été plongés dans une précarité sans précédent. C'est précisément à ce niveau-là que réside toute la complexité de la situation actuelle, du fait que pour passer du rang d'exécutant à celui de décideur, il est impératif de connaître les secrets d'une gestion scientifique et méthodique où l'initiative, l'innovation, l'adaptation et l'efficacité ne s'improvisent pas.