L'Expression: Le Fdatic semble avoir enregistré quelque retard dans ses missions... Mohamed Hazourli: Installée depuis juin 2020, la Commission de lecture du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographique (Fdatic) a été opérationnelle le mois suivant, avec comme priorités, celles de faire avancer des dossiers qui, pour moult raisons, devraient être étudiés ou réexaminés par notre commission avant de s'ouvrir aux projets déposés récemment. Le retard est dû en grande partie à l'épidémie qui paralysa bon nombre de productions. Il faut aussi reconnaître qu'il fallait considérer les réserves formulées par l'ancienne commission et les recours déposés par certains producteurs. Des films en fin de tournage qui attendaient le dernier virement pour clore la réalisation et prétendre à l'aide à la post-prod. Quelles seront ses nouvelles prérogatives et comment sortir le cinéma de sa crise? Le Fdatic ne fait qu'aider les productions, souvent des demandes dépassant l'aide nous sont soumises. Nous avons dû, pour cela, lancer récemment le nouvel appel à projet 2021 où seront spécifiés les critères de dépôt. Oui il faudrait avoir toutes ces données pour mieux comprendre le fonctionnement d'une commission qui ne fait pas que «lire» des scénarios. Certes, la lecture est l'élément essentiel de notre mission, mais une production ne s'arrête pas à la lecture, mais commence à partir de l'étude scénaristique, pour, ensuite, au cas où le texte est retenu, procéder à l'évaluation financière sur tous ses aspects techniques et artistiques. Pour cela nous avons créé une Sous-commission des finances présidée pas le producteur-réalisateur Said Medaoui soutenu par deux autres membres, le Script Doctor Smail Soufit et le Prof. Ilies Boukhamoucha browsing Art by Author encadreur. Ceci dit, le montage financier doit répondre aux véritables besoins de la production. En ce qui concerne le programme chiffré depuis 2015, lors de la première rencontre avec une partie de la presse, le directeur de la Ddpa, a fourni un véritable compte rendu sur les travaux des précédentes commissions à nos jours. Il est aussi une nouveauté dans nos relations avec les porteurs de projets que nous considérons désormais comme partenaires qui peuvent prétendre à la coproduction avec le Cadc qui s'est taillé une expérience non négligeable dans ce domaine. En plus de son rôle de distributeur, le Centre accompagnera aussi les projets «Jeune Cinéma»: Premier scénario, première réalisation, court, documentaire ou même premier long métrage. Ceci pour encourager les jeunes talents qui aspirent à concrétiser leurs premières oeu-vres. Le Cadc et le Cnca ont déjà largement contribué à la promotion de notre cinéma, chacun selon ses attributions. Sans oublier l'apport qu'apporterait le CAC. L'équipement en DCP des salles de cinéma s'avère incontournable. La direction de la Cinémathèque a déjà présenté un dossier dans ce sens pour permettre aux salles qu'elle gère, de reprendre dans les meilleurs délais une programmation régulière à travers tout le territoire national. Souvent on estime qu'il faudrait ramener le public au cinéma, je pense que ce sont les salles de cinéma qu'il faille ramener au public. Là, c'est une autre problématique, que le ministère de la Culture et des Arts en a fait l'une de ses priorités. Les salles anciennes ou nouvelles, doivent répondre aux normes de projections modernes en exploitant les avantages de la nouvelle technologie. De nouveaux multiplexes sont sur le point de voir le jour, notamment à Oran, où un jeune privé s'est lancé dans la concrétisation d'un projet de grande envergure. Le Fdatic compte soutenir donc les jeunes cinéastes et partant, en renforçant son plan de communication envers eux. De quelle façon? Les porteurs de projets seront informés sur site du ministère de la Culture et des Arts, Fdatic, de toutes les opérations et pourront suivre l'évolution de leurs projets de la date de dépôt aux délibérations. Ils n'auront plus à «courir et à frapper aux portes» pour s'enquérir sur les résultats des délibérations. Bien sûr, chaque projet sera étudié en fonction de la date de son dépôt. Rigueur et transparence sont les maîtres-mots sur lesquels repose notre méthodologie. Un bon film prend naissance avec le bon scénario, qui exige une réalisation à sa juste valeur. Combien de bons scénarios ont donné des films inconsistants, il faudrait aussi se pencher sur cet aspect qui, à mon avis, est essentiel. Une réalisation s'articule autour de plusieurs compétences. Du tournage au montage à la post-prod. Chaque étape est essentielle. Qu'en est-il véritablement, du sort du Fdatic, sachant que le projet de loi de finances 2021 aurait comme visée sa dissolution. Est-ce vrai? Comment peut-on penser revenir sur l'existence d'un Fonds qui est à la base même de l'existence de notre cinéma. Ceci pour répondre à ta question et aux légitimes inquiétudes des cinéastes, qui ont déjà manifesté leur appréhension. Une inquiétude justifiée d'une corporation qui aspire à une vision plus adaptée à la réalité. Plus que jamais et c'est mon avis, l'Etat n'abandonnera jamais le cinéma pour lequel il a déjà consenti d'énormes efforts. Peut-être qu'une nouvelle stratégie s'impose et qui se fera avec les cinéastes eux-mêmes. L'avenir du cinéma doit se concevoir et se réaliser par ceux qui le font. C'est ainsi que les salles ne seront plus obscures, mais illuminées par des oeuvres intemporelles.. Vive le Cinéma.