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Ce patrimoine qu'on nous envie
Couscous, raï, chaâbi et karakou
Publié dans L'Expression le 25 - 01 - 2022

Quoique n'étant pas récentes, des tentatives d'appropriation de la part de pays tiers, du patrimoine culturel de l'Algérie, ont pris des allures accélérées, ces derniers temps, tournant souvent à de vives polémiques sur les réseaux sociaux.
Du couscous, héritage commun de l'ancienne Numidie, à la musique raï, née dans l'Ouest algérien, en passant par le chaâbi et le «karakou» algérois, la liste des biens culturels immatériels, dont la paternité est disputée à l'Algérie, ne cesse de s'allonger pour intégrer à chaque fois de nouveaux éléments de son vaste patrimoine. Si des richesses comme la datte (Deglet Nour) et l'huile d'olive locale sont souvent revendiquées par des tiers qui s'approprient également l'aura de Saint-Augustin dans le cadre du tourisme cultuel, des individus sont passés à une vitesse supérieure, en s'adjugeant tout ce qui peut représenter un intérêt particulier, et ce, au mépris de la vérité historique.
Attaques sur la Toile
«J'ai même entendu dans un marché de Rabat, un commerçant décliner à des touristes étrangers la croix du Sud comme étant l'oeuvre d'artisans touareg du Maroc sachant que ces derniers n'existent pas au Maroc», témoigne à l'APS Salwa, ayant séjourné dans ce pays. Mais c'est sur la Toile que l'on prend la pleine mesure de cette «bataille» maghrébine autour du patrimoine, les commentaires virant aux attaques «vénéneuses», au mépris de la bienséance et de la courtoisie. «Il a suffi que je dise que l'argan existe en Algérie pour que ma page Facebook soit bloquée», témoigne une internaute, évoquant, en outre, le récent «incident» ayant suivi la déclaration de la «Miss Maroc 2021» relative à ses origines algériennes et qui lui ont valu une pluie d'attaques virulentes de ses concitoyens.
La concernée ayant déclaré que sa grand-mère «a transmis à des Marocaines l'art de la broderie». En plus du patrimoine immatériel, l'Algérie est de plus en plus la cible de tentatives d'appropriation de ses grandes figures historiques, à l'instar des souverains berbères.
Une propension qui s'est tellement exacerbée que des passionnés du patrimoine algérien ont jugé utile de réagir en créant, entre autres, des pages et des groupes sur les réseaux sociaux dédiés à sa sauvegarde, en y publiant articles et images corroborant la paternité de l'Algérie sur celui-ci. «Nous pouvons nous enorgueillir d'avoir eu des personnalités de premier plan, nées sur le sol algérien, comme Massinissa, Syphax ou encore Juba II.
Ce dernier qui fut un roi savant dont le musée à Cherchell démontre la richesse artistique de sa capitale Caesarea de Maurétanie. Et que dire de la personnalité de Saint Augustin qui fut une des lumières de l'église chrétienne!», souligne l'historien Abderrahmane Khelifa, rappelant des noms historiques liés à la résistance, à l'instar de Jugurtha et de Takfarinas qui «soulevèrent l'ensemble de l'Afrique du Nord», ainsi que la Kahina, pour la période ayant marqué l'avènement de l'islam dans le Maghreb.
Massinissa, Syphax, et Juba II
Dans le registre de la musique, le directeur de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), Abdelkader Bendaâmache, déplore que les pratiques des voisins n'aient pas épargné le style «chaâbi», soutenant que ce style est «propre à l'Algérie et est issu de la poésie religieuse fondée par le grand poète Sidi Lakhdar Ben Khellouf». Et de poursuivre C'est grâce à l'académicien Boudali Safir que le répertoire algérien a été classé, pour la 1ére fois en 1947, en 5 genres musicaux, dont le «madh», mais ce n'est qu'après l'indépendance du pays, que l'orchestre musical du «madh», dirigé par El Anka, a pris l'appellation de «chaâbi», avant de dénoncer les «visées tendancieuses» ayant entouré la production du film El Gosto, retraçant l'histoire du châabi, car «éloigné de la véracité des faits». Si bien, fait-il savoir, que sa projection en Algérie a été empêchée. Abordant la richesse du répertoire musical algérien, ce chercheur en littérature bédouine assure, par ailleurs, que le «hawzi» et le «aâroubi» ont été créés en Algérie avant de passer chez les voisins de l'Ouest, précisant qu'avec le «gharnati», associé à la ville marocaine de Fès, ces genres musicaux font partie du «large héritage andalou».
Patrimoine maghrébin commun
De son côté, la chercheure au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah), Ouiza Gallèze, cite la large variété du chant féminin algérien représenté dans les troupes appelées les «meddahate» à l'Ouest, les «fqirat» à l'Est, «Lamsamaâ» à Alger, «achouiq» en Kabylie et les «srawi» dans les Aurès. Interpellée, par ailleurs, sur le patrimoine de la fantasia, elle rappelle que celui-ci est inscrit sur la liste de l'Unesco par l'Algérie dans le cadre du dossier Pèlerinage du rakb de Ouled Sidi Cheikh (2013), tout autant que le caftan, souvent objet de «tiraillements» avec les voisins de l'Ouest, dans le cadre du dossier Le costume nuptial de Tlemcen, la chedda (2012). Souvent attribué au Maroc, le caftan y a été «ramené d'Algérie vers le XVIe siècle durant la période ottomane, lorsque le sultan Abou Abbas Ahmed El-Mansour l'y a découvert la première fois et en fut ébloui», soutient Bendaâmache.
Pour Abderrahmane Khelifa, cet habit n'est nullement l'exclusivité de ces derniers: «Il suffit de lire les auteurs du Moyen Âge qui évoquent des vêtements dans les cours ziride, hammadite, almoravide, almohade, mérinide, zayyanide, hafside, etc. Ils étaient quasiment les mêmes à Tlemcen, Fès ou Tunis». Ceci, au moment où le chercheur en patrimoine, Abdelhamid Bourayou, considère qu'il s'agit d'un «patrimoine maghrébin commun», notant son origine «turque» ou «andalouse», tandis que des écrits la situent en Asie (Mongolie, Perse), où à la base il était masculin.


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