Les 47 membres du Conseil des droits de l'Homme votent aujourd'hui pour désigner le prochain président, entre l'Afrique du Sud et le Maroc, un candidat au bilan douteux en matière des droits de l'Homme qui ne répond à aucun critère requis pour maintenir l'intégrité institutionnelle du Conseil et son travail, selon des experts. Le représentant à Genève de l'ONG africaine DefendDefenders, Nicolas Agostini, a déclaré au site suisse, Geneva Solutions, que «le pays du futur président doit être en mesure de démontrer un bilan décent en matière des droits de l'Homme «. De ce fait, la candidature du Maroc a suscité les vives condamnations de plusieurs groupes de défense des droits de l'Homme, en particulier les militants du Sahara occidental occupé depuis 1975. Les Sahraouis soutenant leur droit à l'autodétermination «ont fait l'objet de sévères mesures de répression de la part des autorités marocaines, allant du gel de leurs avoirs à la torture, en passant par les arrestations arbitraires et l'expulsion de leur pays d'origine», écrit Geneva Solutions. Les experts de l'ONU ont dénoncé les violations commises à l'encontre des défenseurs des droits humains sahraouis et le royaume est également régulièrement mentionné dans le rapport annuel du secrétaire général de l'ONU comme l'un des pays commettant des actes d'intimidation et de représailles contre des individus engagés avec l'ONU.»En tant que pays au bilan épouvantable en matière de droits humains, qui occupe militairement le territoire du Sahara occidental et réprime violemment ses habitants chaque jour, le Maroc ne parvient manifestement pas à répondre aux critères minimaux requis pour maintenir l'intégrité institutionnelle du Conseil et son travail», a affirmé le directeur exécutif de la fondation suédoise Right Livelihood, Ole von Uexkull. Le Sud-Africain Nkosi a affirmé que son pays, avec ses antécédents en matière de promotion des droits de l'Homme, est le «seul candidat légitime». La militante sahraouie, Ghalia Djimi, disparue pendant plus de trois ans en 1987, a précisé que «le principal reproche est la violation de l'article Un de la Charte de l'ONU qui stipule que tous les peuples ont droit à l'autodétermination». «Si le Maroc réussit à ce que son candidat devienne président, cela ne fera que l'encourager à continuer de commettre des violations des droits de l'Homme», a abondé la présidente de l'Instance sahraouie contre l'occupation marocaine (ISACOM), Aminatou Haidar.