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La politique de Sharon contestée en Israël
PROCHE-ORIENT
Publié dans L'Expression le 06 - 02 - 2002

Sans état d'âme, Sharon poursuit, imperturbable, la destruction de tout ce qui a été laborieusement construit ces dernières années. Mais tout a une limite, et celle-ci semble sur le point d'être atteinte.
Le président de l'Autorité autonome palestinienne, Yasser Arafat, a attribué au chef du gouvernement israélien, Ariel Sharon, l'assassinat de quatre militants du FDLP, dont le véhicule a sauté, lundi, sur une bombe à Ghaza où par ailleurs, une usine de produits métallurgiques a été bombardée par l'aviation israélienne Ainsi, Sharon continue une politique délibérée de la terre brûlée, assassinant responsables et élites palestiniens, détruisant ce qui pouvait rappeler, ou avoir un rapport avec tout ce qui a été réalisé depuis Madrid et Oslo par les Palestiniens et les Israéliens, fermant de la sorte toute issue susceptible de rétablir les ponts entre les deux parties. Et c'est cette politique, contre laquelle de plus en plus d'Israéliens s'insurgent, qui est curieusement soutenue par l'administration du président Bush. De fait, ce dernier recevra demain, à la Maison-Blanche, pour la quatrième fois, en moins d'un an, le Premier ministre israélien principal responsable de la détérioration de la situation au Proche-Orient
Aujourd'hui, il faudra bien que Sharon et ses soutiens américains disent ce qu'ils attendent en fait de M.Arafat, un homme mis «hors jeu» par Sharon et dédaigné par les Américains. Comment Américains et Israéliens peuvent-ils, sans mauvaise foi, réclamer d'un homme mis «hors jeu», «muselé » «désarmé» et finalement assigné à résidence «100% d'efforts» pour neutraliser le «terrorisme». Lequel? En territoires palestiniens occupés, il n'y a qu'une résistance populaire à une occupation étrangère.
Coincé à Ramallah, Yasser Arafat a beau renouveler les gestes d'apaisement, cela demeure sans effet pour ceux qui, une fois pour toutes, ont décidé de se passer du président de l'Autorité autonome pour rechercher une éventuelle sortie de crise. Ses dernières déclarations sur sa «vision de la paix» entre Palestiniens et Israéliens ont été froidement rejetées par les Israéliens et les Américains. La conseillère présidentielle américaine pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, a ainsi affirmé de manière peu diplomatique, fleurant le mépris, que «les idées de M.Arafat n'aident en rien à une relance des négociations. Ce que le président Arafat doit faire, c'est s'en prendre au terrorisme au sein de son camp».
Cependant, le vent tourne, et si Sharon peut encore compter sur le soutien des Américains, partout ailleurs dans le monde, on voit bien que l'obstacle à la paix entre Israéliens et Palestiniens a un nom: le chef du gouvernement israélien Ariel Sharon. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, n'a pas mâché ses mots dans une interview au quotidien espagnol El Pais. «Une politique qui cherche l'élimination de l'Autorité palestinienne sous quelque prétexte que ce soit, est une mauvaise politique», indiquant: «Il n'y a pas d'autre solution que de créer un Etat palestinien à côté de celui d'Israël: c'est une perspective que craint l'actuelle majorité au pouvoir en Israël, mais c'est une nécessité qui s'imposera à nouveau.»
En Israël même, de plus en plus de voix s'élèvent contre les actions que mène l'armée israélienne en territoires palestiniens occupés. Ainsi, le mécontentement va crescendo parmi la population, et beaucoup de soldats et d'officiers israéliens ne se sentent plus en phase avec la répression soutenue du gouvernement israélien contre la population palestinienne. De nombreux soldats et officiers israéliens ont ainsi refusé ces dernières semaines de servir dans les territoires occupés. Dans une déclaration à la télévision, le général de réserve Ami Ayalon, ancien chef du Shin Beth (service de sécurité intérieur) a averti: «Il y aura une tragédie, si nous poursuivons cette guerre, à cause du coût moral qu'elle aura si on veut la gagner.» Avant lui, le président de la Knesset, Avraham Burg, a également dénoncé devant les députés israéliens l'occupation des territoires palestiniens affirmant: «Un peuple d'occupants, même s'il a été amené à occuper (...) contre sa volonté, finit par être changé et défiguré par les tares de l'occupation», assénant à ses collègues: «En d'autres termes plus durs, messieurs les députés, l'occupation corrompt.» Si ce n'est pas encore la révolte, le mécontentement est patent, d'autant qu'à son élection Sharon avait promis la sécurité aux Israéliens Or, jamais il n'y eut autant de morts d'Israéliens que depuis son arrivée voici bientôt un an au pouvoir.
Le fait même que des prises de positions opposées à la politique de l'actuel gouvernement, soient diffusées en «prime time» par la télé et prises en compte par les médias israéliens, situe quelque peu le malaise qui est celui de l'intelligentsia israélienne face aux exactions répétées de Sharon contre le peuple palestinien.
Des franges importantes de l'armée n'acceptent plus d'obéir à des ordres qui, à l'évidence, n'ont plus de rapport avec la sécurité d'Israël. De son côté, la société civile commence à bouger. Ainsi, Didi Remez, porte-parole du mouvement pacifiste «la Paix maintenant», affirme: «Sharon a été élu depuis bientôt un an, et la situation a notablement empirée. Il y a un courant de mécontentement qui a atteint un point critique il y a trois semaines», estimant que «les incidents de Rafah ont été la goutte qui a fait déborder le vase».
En fait, aujourd'hui tout le monde a compris que Sharon n'a jamais essayé de concilier les positions des deux parties, mais a plutôt cherché le clash entre Israéliens et Palestiniens. Même les Etats dont le soutien à Israël est indiscutable, mettent aujourd'hui en doute la volonté de Sharon d'aboutir à un consensus avec les Palestiniens.


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