Réagissant avec une rapidité éloquente aux accusations sionistes contre les douze employés de l'Unrwa, présumés avoir participé à l'opération inédite du Hamas contre les forces israéliennes le 7 octobre dernier, treize pays conduits par les Etats-Unis ont suspendu leurs financements en guise de première sanction contre l'institution humanitaire onusienne. Le gouvernement Netanyahu, acculé par la plainte devant la Cour Internationale de justice (CIJ) n'a pas trouvé mieux que d'accuser mardi l'Unrwa d'avoir « laissé le Hamas utiliser ses infrastructures » pour ses activités militaires, un argument spécieux mais qui a encouragé ses alliés à décréter le boycott de l'agence. Le même jour, la majorité des pays membres du Conseil de sécurité de lONU ont manifesté leur « profonde inquiétude » face à la situation humanitaire critique que subit la population palestinienne assiégée au sud de la bande de Ghaza, privée d'eau, de nourriture, de médicaments et de carburant par une armée d'occupation rompue dans la technique de l'apartheid et du génocide déclaré. Depuis des semaines, de nombreuses ONG n'ont pas cessé de lancer des cris de détresse sur une situation catastrophique, notamment dans les hôpitaux à moitié détruits par les bombardements incessants de l'aviation sioniste tandis, qu'hier, l'ONU et ses principales organisations dont l'OMS ont souligné, à contre-courant des pressions occidentales, l'urgence « d'élargir le flux d'aide » à l'enclave martyre. « Le retrait des fonds à l'UNRWA est périlleux et entraînerait l'effondrement du système humanitaire à Ghaza, ce qui aurait des conséquences considérables sur le plan humanitaire et des droits humains dans le territoire palestinien occupé et dans l'ensemble de la région » ont averti leurs responsables dans un communiqué commun. Intervenant dans une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour la Palestine, Sigrid Kaag, a souligné qu'aucune organisation ne pouvait « remplacer » l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dont Israël réclame la disparition. « Il n'y a en aucune manière d'organisation capable de remplacer ou se substituer à la capacité énorme, au tissu de l'Unrwa, et à leur connaissance de la population de Ghaza », a-t-elle indiqué à la presse au siège de l'ONU. Ces propos sont venus en écho à un rassemblement palestinien devant le siège de l'Unrwa à Beyrouth pour protester contre la décision des 12 pays, majoritairement occidentaux, de suspendre leur aide financière. Une vingtaine d'ONG internationales elles aussi ont été « révoltées » mardi par l'annonce, déplorant la « catastrophe humanitaire » actuelle à Ghaza où l'effondrement du système onusien accompagne celui de l'enclave. Eles ont mis en garde contre les « conséquences considérables » que va engendrer l'injustice internationale pilotée par Israël. Les pays qui ont suspendu leur financement à l'UNRWA sont les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Finlande, l'Allemagne, les Pays-Bas, la France, la Suisse, le Japon et l'Autriche.