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La sécheresse aggrave la détresse des zones rurales
Maroc
Publié dans L'Expression le 14 - 07 - 2024

Des ouvriers agricoles rassemblés dans le centre d'un village au nord de Rabat attendent une opportunité de travail, de plus en plus rare dans les campagnes en raison d'une sécheresse persistante qui a fait bondir le chômage au Maroc à un niveau record. Parmi eux, Mustapha Loubaoui a parcouru 280 km jusqu'au douar agricole de Dar Bel Amri, dans la province de Sidi Slimane, pour offrir les services de sa moissonneuse-batteuse, sans succès.»Le travail s'est raréfié à cause de la sécheresse», confie ce quadragénaire. Les possibilités d'emploi, en particulier pour les petits agriculteurs, ont chuté avec la diminution de la superficie cultivée à 2,5 millions d'hectares contre quatre millions d'hectares pour une saison normale. Le taux de chômage au Maroc est passé de 12,9% à 13,7% au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023, a indiqué en mai le Haut commissariat au plan (HCP), notant que «la situation du marché de travail continue de subir l'effet de la sécheresse». Quelque 159.000 postes dans le secteur agricole ont disparu sur cette période, portant le nombre total des personnes sans emploi à plus de 1,6 million dans le pays, qui compte 37 millions d'habitants, d'après la même source. Ces chiffres confirment la tendance haussière du chômage enregistrée en 2023: le taux de 13% était alors le plus élevé depuis 2000, selon le HCP. Le marché du travail au Maroc reste lourdement tributaire de l'agriculture qui «emploie encore près d'un tiers de la population active bien que ce secteur ne contribue qu'à entre 11 à 14% au PIB les années pluvieuses», explique Abderrahim Handouf, ingénieur agronome. Pas loin du centre de Dar Bel Amri, l'agriculteur Chlih El Baghdadi dit passer tout son temps chez lui, la perte due à la sécheresse de sa récolte de céréales l'ayant réduit au chômage. Sa famille, qui compte cinq enfants, dépend dorénavant de son épouse, ouvrière agricole dans un grand domaine près de Meknès, à 70 km de leur village. Malgré une sixième année consécutive de sécheresse, de nombreuses grandes exploitations de la région, dont la production est principalement destinée à l'export, sont verdoyantes grâce à l'irrigation mais elles sont presque toutes la propriété des nouveaux «investisseurs» israéliens qui cultivent l'avocat, extrêmement gourmand en eau.
Le pays mise sur ce prétendu modèle agricole, depuis l'adoption du «Plan Maroc vert» (PMV) en 2008. Les revenus agricoles sont depuis passés de 63 à 125 milliards de dirhams en dix ans (environ six à 11,6 milliards d'euros), selon des données officielles. Dans la continuité du PMV, le pays a adopté «Generation green» (2020-2030) avec l'ambition de doubler les exportations agricoles pour atteindre les 60 milliards de dirhams (environ 5,6 milliard d'euros) en dix ans. Paradoxalement, cette croissance ne s'est pas répercutée sur l'emploi, qui reste tributaire des changements climatiques. «Nous disposons d'une agriculture moderne et sophistiquée, mais elle n'occupe qu'environ 15% de la surface cultivable. La majorité écrasante des agriculteurs restent à la merci des changements climatiques», note l'expert Abderrahim Handouf.»Si l'économie marocaine était capable de les absorber, ils auraient changé de vocation», ajoute-t-il. C'est le cas de Benaissa Kaaouan qui aurait «abandonné l'agriculture» s'il avait appris un autre métier.»Il n'y a plus de vie sans pluie», regrette ce sexagénaire au milieu de son lopin de terre parsemé de courgettes endommagées par la chaleur.
La montée du chômage s'explique aussi par le fait que l'industrie recrute peu alors qu'elle est le coeur battant de l'économie, avec par exemple des exportations record d'environ 13 milliards d'euros en 2023 dans l'automobile. Le secteur créé 90.000 emplois annuellement, alors que 330.000 nouveaux demandeurs d'emploi arrivent sur le marché chaque année, a affirmé le ministre de l'Industrie Ryad Mezzour, lors d'un entretien à la radio début mai.»L'emploi est le point faible du système économique», a-t-il concédé. Face aux critiques, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a souligné mi-juin au parlement que «la sécheresse est une réalité». Il a annoncé la création de 140.000 emplois après la signature d'accords d'investissement d'un montant de plus de 20 Mds EUR dans différents secteurs - industrie, énergies renouvelables, télécoms, tourisme et santé -, sans toutefois en préciser l'échéance. Un chiffre très loin de sa promesse électorale de créer un million d'emplois en cinq ans (2021-2026).


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