Les relations bilatérales entre l'Algérie et l'Espagne connaissent un réchauffement progressif, depuis quelque temps déjà. La révélation nous vient du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni. En somme, c'est une interview impressionnante que celle accordée par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations à la télévision publique, le week-end dernier. Le ministre a fait état d'un retour progressif à la normale, concernant les relations commerciales et économiques avec l'Espagne. A priori, le réchauffement progressif des relations bilatérales avec l'Espagne est à imputer à la décision historique de ce pays vis-à-vis de la question palestinienne. «Nous ne pouvons pas faire des affaires avec des pays au détriment de nos principes et de notre philosophie diplomatique. L'Algérie est jalouse de ses principes immuables. Nous ne sommes pas de ceux qui laissent tomber leurs principes au profit de quelques sous», dira-t-il en insistant sur l'accord de bon voisinage qui lie nos deux pays. Toutefois, explique Zitouni, l'Espagne a failli à ses principes cardinaux, concernant la question du Sahara occidental et sa responsabilité historique dans ce dossier. Il expliquera, également, qu'entre «l'Algérie et l'Espagne, il y avait une entente et des accords tacites sur nombre de questions justes dans le monde». Il estimera, par ailleurs, que «le dysfonctionnement dans cette relation émane principalement de ce pays ami, qui est l'Espagne». Qualifiant les opérateurs économiques algériens de patriotes authentiques, Zitouni s'est dit fier de la position de ces derniers concernant les échanges commerciaux avec l'Espagne. «Ce sont des militants... quand ils ont vu ce qui se passait en Palestine, ils n'avaient pas besoin d'instructions politiques, ni d'injonctions de qui que ce soit... Il ont réagi spontanément et de leur propre chef», dira-t-il avant d'affirmer: «Il n'y a pas de décision politique qui instruit qui que ce soit de cesser les échanges commerciaux ou les affaires avec l'Espagne.» Il confiera, d'un autre côté, sur le retour à la normale avec ce pays ami, que «l'Espagne a retrouvé le chemin de la raison et a repris conscience en prenant cette décision souveraine de reconnaître officiellement la Palestine. Cela contribuera, sans nul doute, à renforcer l'état d'esprit des Algériens qui vont multiplier leurs échanges avec ce pays ami». Pour le ministre du Commerce, «les entreprises espagnoles sont des partenaires amies et les opérateurs algériens sont des militants aguerris. C'est normal qu'ils soient influés par pareils revirements». Poursuivant sur ce dossier, il laissera entendre que si l'Espagne venait à revoir ses positions, notamment pour le Sahara occidental, des mesures de normalisation et bien au-delà pourraient être envisagées. «Cela va nous permettre de revenir à nos principes fondamentaux sur lesquels se base la diplomatie algérienne, dans ses volets économiques et politiques. Nous avons nos composantes géostratégiques qui nous dictent notre conduite et notre réputation historique, concernant le soutien des causes justes dans le monde», dira-t-il. La décision de l'Espagne de reconnaître officiellement la Palestine, qualifiée de courageuse, peut être suivie de mesures importantes. Et d'annoncer, dans ce sillage, les prévisions d'exportation de fer annoncées par Tosyali qui ouvrent la voie à la prédisposition du gouvernement algérien quant «à répondre à toutes les sollicitations et les demandes». Il est à rappeler que les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Espagne sont descendus au plus bas, à la suite d'un revirement historique dans la position officielle espagnole concernant l'indépendance du Sahara occidental. Depuis les relations bilatérales ont pris un sérieux coup, au grand dam des échanges commerciaux entre les deux pays et, principalement, au détriment des entreprises espagnoles qui avaient réussi à tisser un grand réseau d'affaires en Algérie.