Après des mois de campagne, la présidentielle américaine entre dans le vif du sujet: l'un des Etats les plus disputés du duel entre Donald Trump et Kamala Harris prévoit de lancer ses opérations de vote par correspondance. La Caroline du Nord doit débuter dans l'après-midi l'envoi de plus de 100000 bulletins de vote à ceux qui ne souhaitent pas se déplacer en personne pour l'élection du 5 novembre. Une étape d'autant plus cruciale que cet Etat du sud-est du pays fait partie des six ou sept qui pourraient déterminer le vainqueur de la présidentielle. Donald Trump a remporté l'Etat sur le fil face à Joe Biden en 2020. Mais Kamala Harris compte sur les Afro-Américains et les jeunes, deux électorats remotivés par sa candidature, pour l'emporter face au milliardaire républicain. Les deux candidats à la Maison-Blanche sont actuellement au coude à coude dans les sondages. L'ancien président républicain, qui a perdu l'avance dont il jouissait face à Joe Biden, défriche le terrain avant son débat très attendu face à Kamala Harris, le 10 septembre. Le septuagénaire s'exprimera à 12h00 (16h00 GMT) lors d'une conférence de presse à New York, puis partira en Caroline du Nord pour parler dans l'après-midi devant un puissant syndicat de policiers, avant un meeting de campagne samedi dans le Wisconsin, un autre Etat très disputé de ce scrutin au suffrage universel indirect. Sa rivale s'est, elle, rendue jeudi en Pennsylvanie, son camp de base pour préparer la confrontation avec son adversaire républicain, organisée par la chaîne ABC à Philadelphie. La vice-présidente, qui n'a accordé qu'une seule interview depuis qu'elle s'est lancée dans la course, accordera également un entretien à une radio hispanophone en milieu de journée. La quinquagénaire, qui a remplacé Joe Biden au pied levé après son retrait spectaculaire fin juillet, va s'appuyer sur un précieux butin de guerre pour convaincre les Américains de sa candidature au cours des 60 prochains jours. L'équipe de campagne de Kamala Harris a annoncé avoir levé 361 millions de dollars en août, soit «trois fois plus» que le camp adverse, assure-t-elle. Cela porte le montant récolté depuis l'entrée en campagne de la vice-présidente, après le retrait de Joe Biden le 21 juillet, à 615 millions de dollars, selon un communiqué. La démocrate a une réserve d'argent frais de 404 millions de dollars, à moins de deux mois d'une élection qui s'annonce extrêmement serrée, et qui occasionne des dépenses pharaoniques de part et d'autre. Ce sont ainsi pas moins de 370 millions de dollars qui seront dépensés du côté de Kamala Harris en publicités diffusées à la télévision et sur Internet, entre le 2 septembre et l'élection du 5 novembre. L'équipe de campagne de Donald Trump avait, pour sa part, fait état, mercredi, de 130 millions de dollars levés en août, et d'un bulletin de guerre de 295 millions de dollars disponibles immédiatement. Dans ce sillage, la juge au procès de Donald Trump pour tentatives illicites d'inverser les résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 a fixé, jeudi, de nouvelles échéances pour les deux mois à venir, y compris au-delà du jour du scrutin de novembre. La juge, Tanya Chutkan, a ainsi pris acte de l'impossibilité pratique de fixer, à ce stade, une nouvelle date pour ce procès, prévu initialement à partir du 4 mars 2024, après la décision inédite de la Cour suprême, le 1er juillet, reconnaissant une large immunité pénale au président des Etats-Unis. Lors des débats jeudi, les premiers depuis qu'elle a recouvré le contrôle de ce dossier en août, la magistrate a reconnu qu'il serait «futile» de sa part de décider d'une nouvelle date du procès. Le calendrier publié en fin de journée porte donc sur les dates auxquelles l'accusation et la défense devront remettre leurs arguments écrits sur les différentes questions et les recours pendants. Sur la question centrale des limites de l'immunité présidentielle, elle a accepté que l'accusation lui présente sa position d'ici le 26 septembre, avec une réponse des avocats de Donald Trump dans les trois semaines, puis un contre-argumentaire du parquet pour le 29 octobre.