Le président russe, Vladimir Poutine, a menacé, jeudi, de frapper des centres de décision à Kiev avec le puissant missile Orechnik, utilisé pour la première fois la semaine dernière, après de nouvelles attaques massives sur le réseau électrique ukrainien. Ces frappes nocturnes, qui ont plongé dans le noir au moins un million d'Ukrainiens, sont une «réponse», avertit Poutine, aux récents bombardements menés par Kiev en Russie à l'aide de missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow. Les dernières frappes russes constituent une attaque «scandaleuse», a dénoncé le président américain sortant, Joe Biden, en soulignant «l'urgence et l'importance de soutenir le peuple ukrainien». Après une première frappe sur l'Ukraine avec le missile Orechnik, la semaine dernière, Vladimir Poutine avait averti que la Russie pourrait répéter ces tirs, voire bombarder des sites militaires des pays occidentaux qui arment Kiev. Depuis Astana, capitale du Kazakhstan où il participait à un sommet régional, Vladimir Poutine a répété «ne pas exclure» d'utiliser le missile Orechnik pour attaquer «des centres de décision, y compris à Kiev». «Si l'on utilise plusieurs de ces systèmes en une frappe - deux, trois, quatre - alors, du point de vue de sa puissance, c'est comparable à l'usage d'une arme nucléaire», a affirmé le président russe, comparant le missile à «une météorite». L'armée russe a annoncé, hier, avoir abattu dans la nuit 47 drones ukrainiens qui ont visé essentiellement la région de Rostov, frontalière de l'Ukraine, où un important incendie s'est déclaré sur un site industriel. «Les systèmes de défense antiaérienne russes ont détruit 47 drones aériens ukrainiens», dont 29 appareils au-dessus de la région de Rostov (sud) qui abrite le QG de l'opération russe en Ukraine, a indiqué l'armée dans un communiqué. L'armée russe continue d'avancer sur le front, après avoir engrangé d'importants gains territoriaux en Ukraine, notamment autour des villes de Pokrovsk, Kourakhové et Koupiansk, à moins de deux mois du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche aux Etats-Unis, vu comme un possible tournant. Très critique des milliards de dollars débloqués par Washington pour l'Ukraine, le Président élu a promis de régler le conflit avant même de prêter serment le 20 janvier. Jeudi, Vladimir Poutine, qui a côtoyé Donald Trump lors de son premier passage à la Maison-Blanche entre 2017 et 2021, l'a qualifié d'«homme intelligent» avec «beaucoup d'expérience», capable de «trouver» des solutions.