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«Nous devons revoir notre politique d'exportation»
MENASRA PIQUE UNE COLERE BAGDADIENNE
Publié dans L'Expression le 28 - 03 - 2002

«Il faut bouger un peu !», lance notre ministre de l'Industrie et de la Restructuration aux sociétés algériennes.
Avant de quitter Bagdad pour Alger, le semaine dernière, le ministre algérien de l'Industrie, M.Menasra, a tenu une conférence de presse pour faire le bilan provisoire de cette première foire algérienne en Irak. Bien qu'il se soit montré optimiste quant aux perspectives du développement des échanges en quantité et en qualité, M.Menasra a avoué que les Algériens devront changer leurs approches vis-à-vis de leur politique d'exportation. «Les structures d'appui à l'exportation dépendant du ministère du Commerce sont insuffisantes», déclare-t-il en ajoutant que l'exportation est une activité qui touche beaucoup d'autres départements en citant les Affaires étrangères, les P et T, les Transports, etc. Et si l'Algérie compte réellement concrétiser son offensive économique dans des marchés étrangers, il faudra que l'effort diplomatique suive cette dynamique, affirme-t-il en allant jusqu'à dire qu' «il n'existe pas de vrais attachés commerciaux dans nos ambassades». Le rôle insuffisant de notre délégation aux Nations unies à New York, évoqué par M.Menasra, illustre bien son propos.
Il est à rappeler que l'ONU gère et contrôle les flux économiques vers l'Irak grâce à la commission 661. Plusieurs dossiers de contrats algériens sont bloqués au niveau de cette commission, et ce, «au profit d'autres compagnies ou pour minimiser l'importance de nos relations avec l'Irak», appuie M.Menasra. Une situation préjudiciable à l'Algérie qui a saisi l'ONU, selon le ministre, pour bénéficier des dispositions de l'article 50 lequel prévoit des procédures spécifiques pour des pays touchés, par des cas d'embargo ou de crise. Une rencontre entre des opérateurs algériens (Saïdal, Onaaph, Eriad-Sétif, etc.) et le ministre irakien de la Santé, M.Omeyd Medhat Moubrak, a démontré le déficit algérien en matière de concurrence et de démarche. «Votre action est trop officielle», a reproché le ministre irakien aux Algériens en enfonçant un peu plus le clou: «Voyez les Egyptiens, ils ont conclu les contrats et réglé le problème avec l'ONU en 15 jours ; et pourtant, ils étaient en retard par rapport à vous.» Et au représentant de Saïdal qui venait faire son offre pour de nouveaux médicaments, l'Irakien a rétorqué: «Nous fabriquons ici ces médicaments et nous avons atteint l'autosuffisance.» La séance s'est ainsi déroulée à coups de «voyez d'abord notre niveau de production» et de «faites vite» lancés par le ministre irakien qui tentait de garder un ton cordial. Alors que quelques opérateurs voulaient juste s'en sortir avec des promesses de facilités pour l'enregistrement des produits et des offres de service. Mais il est des initiatives à souligner: L'Enad (secteur public) et Cosmos (secteur privé) ont fait front commun pour arracher un marché de 20.000 tonnes de détergents (lessives essentiellement), soit 20% de parts du marché irakien.
Le contrat a été signé avec le ministère du Commerce irakien au troisième jour de la foire. Le directeur général de l'Onaaph, Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées, M.Benlouzzane Chadli, opte, lui, pour «la stratégie du transfert de savoir-faire». «Nous vendons l'engineering dans un domaine où nous sommes les pionniers du monde arabe» assure le DG qui indique que les Irakiens s'intéressent aux techniques de pointe comme les prothèses auditives digitales. «Il faut cibler très soigneusement les nouveaux sponsors, sinon pas la peine de venir jusqu'ici.» La concurrence est rude, les prix des produits trop bas et les paramètres techniques ne sont pas les mêmes entre l'Algérie et l'Irak. C'est ainsi que nos sociétés se retrouvent non seulement dans un marché qu'elles ne connaissent pas très bien, mais surtout, elles ont en face des interlocuteurs rodés aux négociations et qui savent, eux, très exactement ce qu'ils cherchent.
Le directeur des exportations de BCR, M.Belhacine, qui en est à sa troisième visite de l'Irak, ne se fait pas, lui, d'illusions: «Ce que les Irakiens cherchent c'est un produit d'excellente qualité à moindre prix. Ici les prix sont fixés d'avance quelle que soit la qualité et cela ne nous arrange pas. Alors, on patiente et on négocie. Mais nous devons impérativement bien nous placer sur ce marché tant que l'avantage politique existe.» Saddam Hussein himself n'avait-il pas déclaré que l'avantage international en termes de relations économiques irait aux Vietnamiens et celui arabe aux Algériens.
Tout au long des dix étapes du protocole d'accord, le chiffre d'affaires a plafonné à 480 millions de dollars. «C'est peu», estime M.Menasra qui a appelé les opérateurs algériens à faire des efforts afin de préserver les avantages que nous offrent les Irakiens... «Il faut le mériter», appuie-t-il. Les Irakiens donnent, en effet, corps à l'avantage algérien: Baticim, société publique algérienne des pylônes, présente en Irak pour la première fois, a bénéficié d'un exposé sur les prix de ces concurrents afin d'assurer la meilleure offre financière possible. Mais de visu, c'est avec la Syrie que les Irakiens travaillent le mieux.
La proposition de faire tran-siter les produits algériens par le port syrien de Tartos, énoncée par le ministre de la Santé irakien, n'en est qu'un indice. Les Irakiens vont même jusqu'à soutenir les taux syriens et au niveau de la foire de Bagdad, les Syriens bénéficient d'un stand permanent. D'ailleurs, les contrats de réhabilitation et de l'assainissement de la capitale irakienne devront être raflés par les «frères syriens» au grand dam des Egyptiens.
La logique d'une économie de guerre a vite eu raison des déchirements fratricides passés...et des conflits actuels.
«A cause de la détérioration de nos relations avec l'Irak, nous sommes présents à la foire de construction (tenue à la même période que la foire algérienne, ndlr.) à travers les Libanais», nous confie cet opérateur saoudien en ajoutant que le chiffre des échanges avec les Irakiens a atteint pour la seule année 2001 deux milliards de dollars... On est loin des 480 millions de dollars réalisés entre l'Algérie et l'Irak depuis près de dix ans.


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