A la belle étoile, nous allons chanter et danser au rythme des mélodies de Othmane Bali et du groupe Barrio Chino. Amoureux des notes et des mélodies à vous faire frissonner de plaisir, vous êtes tous conviés, vendredi prochain, à célébrer dans sa quintessence la Fête de la musique. A cette occasion, vous assisterez, sur initiative du CCF d'Alger, à de superbes concerts en plein air, emmenés à la gora de Riadh El Feth à partir de 19 h et ce, en première partie par le chantre des Touareg et de la musique tindie, Othmane Bali qui sera suivi du groupe marseillais qui revendique dans sa musique son identité méditerranéenne, Barrio Chino. Celui-ci va rendre un bel hommage au music-hall d'Algérie en revisitant ses vieilles chansons des années 50. Le sourire toujours affiché et le regard plein de malice, c'est à Othmane Bali d'entamer la soirée accompagné de sa troupe et son fidèle compagnon d'armes, l'Imzad, et d'entonner ses magiques chansons aux relents mystiques qui vous réchaufferont le coeur...Tel un aède des temps modernes, Bali est aussi un magicien des notes et des cordes qui manie ainsi avec originalité son instrument à vous en mettre plein la vue. De sa voix plaintive et modulée, il vous chantera l'amour et les peines, le mystère des dunes et l'immensité du Sahara, le vent au creux des palmiers, l'eau qui bouille dans la théière, la vie et ses secrets, il nous contera en tamacheq l'humilité des braves flanqués d'un grand coeur, il nous enseignera enfin la simplicité métamorphosée en philosophie de la vie. Après lui, ce sera au tour du groupe Barrio Chino de nous enchanter par son répertoire des années 40 à 60, celui du music-hall d'Algérie. Deux ensembles musicaux, en fait, vont s'unir sur scène. L'orchestre à cordes de la Radio algérienne, et le groupe Barrio Chino, pour faire revivre ensemble le vieux music-hall d'Algérie, toujours aussi captivant. Pour ce faire, il semblait indispensable qu'il y ait un travail en commun entre des musiciens français et d'autres algériens et d'autant plus pour asseoir une belle profondeur à cette création musicale. A cet effet, la Radio algérienne mettra à la disposition des musiciens français son orchestre à cordes composé de 9 musiciens qui apporteront leur maîtrise de la musique traditionnelle arabo-andalouse. Le groupe Barrio Chino se chargera du travail d'écriture des partitions, des arrangements, de relevés et de traduction des textes de l'arabe dialectal au français et à l'espagnol. C'est le résultat de ce travail qui sera présenté vendredi. Line Monty, Reinette l'Oranaise, Lili Boniche, Blaoui El-Houari, Ahmed Wahby, Lili Labassi, Cheikh El-Hassnaoui, Samy El-Maghrabi et tant d'autres artistes dont la formation va faire revivre, l'espace d'une soirée, leurs célèbres morceaux qui ont bercé l'enfance ou la jeunesse de toute une génération de personnes déracinées dans les années 50 en Algérie mais aussi les plus jeunes nés en France, les émigrés. Une musique qui, malgré la guerre à l'époque, s'attachera à rapprocher les communautés notamment pied-noir et arabe. Drôles, caustiques, fantaisistes et véhiculant des fables populaires ces chansons, nos grands-parents les connaissaient par coeur et le fredonnaient souvent. C'est d'une pratique savante associée aux rythmes venant de l'Occident comme le jazz, la rumba et les rythmes latinos qu'est né le répertoire du music-hall d'Algérie. On pouvait, en effet, entendre les gens le fredonner dans les années 40 à 60 et l'écouter à profusion à la radio, dans les cafés ou les cabarets. Il prendra enfin son accent nostalgique une fois que ces artistes sont partis en France. Ce qui rendra sa musique encore plus touchante auprès du public grâce à ces anciennes chansons. Nous pourrons à notre tour plonger dans nos lointains souvenirs tout en dansant gaiement puisque le but de la soirée est de s'amuser avant tout. Et si vous ratez le groupe le 21 juin, vous pouvez toujours vous rattraper le 23 puisque Barrio Chino animera un second concert au TNA cette fois-ci.
