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«Rendez l'argent et quittez le pouvoir»
MOUSSA TOUATI, PRESIDENT DU FNA, AUX GOUVERNANTS
Publié dans L'Expression le 16 - 03 - 2011

Le président du Front national algérien (FNA), M.Moussa Touati, estime que les dernières mesures du Conseil des ministres sont de la poudre aux yeux. Il les considère comme étant des solutions de replâtrage qui n'auront aucune efficacité et qui ne sont pas à la hauteur des aspirations de la société. M.Touati qui nous a reçus au siège de son parti à Alger, conteste l'exclusion des élus dans l'élaboration du nouveau Code communal et menace de les appeler à un sit-in devant l'APN, affirmant qu'il est capable de mobiliser 5000 élus.
L'Expression: Toute la société algérienne est en ébullition. Les médecins, les étudiants, les chômeurs, les gardes communaux, dans les villages, etc., la contestation est au quotidien. A votre avis, à quoi est due cette situation?
Moussa Touati: Tout ce qui s'est passé, tous ces mouvements viennent après une pression continue et permanente générée par des promesses qui ne sont jamais tenues. Ces promesses ne peuvent pas être éternelles mais conjoncturelles. Cela est dû au fait que les gouvernements qui se sont succédé en Algérie depuis 1962 ont adopté la politique des promesses et des solutions momentanées et nous sommes arrivés à une étape où il y a plus de demandes qui ne peuvent plus être satisfaites par les ressources naturelles et les ressources déployées par l'Etat pour absorber les pressions des gens en colère. C'est comme si le responsable de la gestion des affaires de l'Etat était devenu uniquement préoccupé à voler plus d'argent, qu'à penser à sa mission dans cette société et cet Etat en lesquels il ne croit pas, et c'est ce qui a fait que ce sont les moyens matériels qui séparent les individus et les collectivités en Algérie. C'est cette gestion qui a provoqué cette ébullition et ces mouvements de protestation à cause de l'absence de la culture et de la politique d'Etat qui est censée être basée sur la protection des citoyens et des droits de l'homme.
Cette situation en Algérie, conjuguée aux révoltes dans les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, a produit une animation active de la classe politique nationale. Quelle en est votre lecture?
Je pense que nous sommes aujourd'hui en Algérie, qui est une partie inséparable de cette région du monde, où les responsables dans ces régimes n'ont pas su comment rejoindre la mondialisation et adhérer au concert des nations qui respectent les droits de l'homme. Ce monde est devenu sous contrôle de l'ONU dés lors que ces pays sont signataires des mécanismes garantissant les droits de l'homme et les libertés. Les régimes de ces pays se sont précipités à adhérer à la mondialisation dont la ligne est dictée par les riches de ce monde et non les régimes ou les pouvoirs en place. Les dirigeants des pays de cette région ont réussi à amasser des fortunes illégitimes et ont cru que ces fortunes leur permettaient de rejoindre le club des riches de la planète. Seulement, les riches de ce monde refusent de recevoir ces gens dont les richesses ne sont ni identifiées ni légitimes. Aujourd'hui, l'explosion n'est pas exclue dans toute cette région, étant donné que les dirigeants ne sont pas légitimes. Les régimes doivent se soumettre aux conventions onusiennes qu'ils ont ratifiées en matière de respect des droits de l'homme et des libertés, et ne pas utiliser la violence contre le peuple. Il est temps que ceux qui ont pris le pouvoir restituent l'argent volé et placé dans les banques des pays étrangers et ce, avant qu'il ne soit trop tard. C'est la meilleure issue pour eux, car les peuples se révoltent contre la spoliation de leur argent. Ils doivent rendre l'argent, quitter le pouvoir et rester dans le pays car ils n'ont pas d'autre pays que l'Algérie.
Toutes ces pressions sociales et cet activisme politique ont poussé le gouvernement à faire des concessions et à prendre des mesures inattendues aussi bien sur le plan politique, économique que social. Quelle appréciation faites-vous de ces mesures?
Je crois que le gouvernement n'a pas fait de concessions. Il a juste voulu absorber la colère de la rue car il est incapable de convaincre 35 millions d'Algériens et de trouver des solutions aux problèmes de chaque citoyen. Le gouvernement a dû étudier tout cela et instituer des lois pour protéger le citoyen et inciter les citoyens à se respecter les uns les autres. Mais que le Gouvernement vienne aujourd'hui solutionner ces problèmes dans le cadre d'une crise, je dis que ce qu'il fait est de la poudre aux yeux. Ce sont des solutions de rafistolage qui n'auront jamais des résultats à la hauteur des aspirations du peuple.
Justement, pour protester contre ces mesures, le FNA a décidé de geler les activités de ces députés à l'APN. Comment cette décision a-t-elle été rendue possible?
Vous savez, le FNA s'est toujours abstenu ou rejeté les projets de loi qui sont adoptés à l'APN. Nous avions déjà un problème lorsque le gouvernement a gelé la proposition de loi criminalisant le colonialisme, sous la pression de la France et le ministre des Affaires étrangères de l'époque (Bernard Kouchner), avait déclaré que le projet ne passera pas. Nous avions considéré que le régime algérien était faible devant les puissances étrangères. Du moment que ce régime composé d'un groupe d'intérêts, est sous la pression de la France, je crois qu'il est temps de dire notre mot et il faut qu'on se révolte pour la souveraineté de l'Algérie, car cette Algérie qui a renvoyé hier la France ne doit pas être gouvernée par des gens qui portent un autre habit. A partir de ce moment, nous avons commencé à penser qu'un Parlement ne peut exister s'il est incapable de s'imposer et d'imposer son existence. On avait commencé donc à penser comment retirer ou geler les activités de notre groupe parlementaire et ce, jusqu'à ce qu'un espace Parlement-Parlement, c'est-à-dire un député qui est au service de l'intérêt national et les intérêts du peuple et non au service de ses intérêts personnels, soit établi. C'est là que nous avions eu l'idée de poser la problématique à l'intérieur de ce Parlement qui est, à notre avis, composé de fonctionnaires choisis par l'administration pour la représenter et exécuter ses pouvoirs et ses décisions. Naturelle-ment, il y a plusieurs positions que nous avions enregistrées. Au FNA, lorsque nous avons remarqué que ce Parlement obéit plus au pouvoir de l'administration qu'à celui du peuple, on s'est dit qu'on doit définir notre position et geler nos activités mais tout en restant à l'intérieur de l'APN pour convaincre le maximum de députés de faire de même et c'est ce que notre groupe parlementaire fait actuellement pour paralyser ce Parlement et faire de lui un Parlement du peuple et non un Parlement administratif et gouvernemental.
Mais au Parlement, ça a toujours été comme ça. Pourquoi donc avez-vous attendu cette conjoncture pour le faire?
Vous savez, on n'a pas attendu ce moment. On a toujours été en train de chercher des solutions et des failles pour qu'on puisse protester et je pense que c'est le moment opportun pour s'exprimer et inviter l'ensemble des députés à adhérer à notre vision. Le FNA a toujours travaillé à l'APN par l'abstention ou le rejet. On n'a jamais adopté et on n'adopte pas les projets qui ne sont pas issus de l'APN. Etant donné qu'il n'y a pas une transparence des lois et des projets qui sont présentés à l'APN et qui sont sensibles, nous avons donné des instructions pour ne pas les adopter. Etant donné aussi que nous sommes une minorité au sein de ce Parlement, je crois qu'il va de soi d'y rester et de former un député et en quoi consiste son rôle.
Faut-il comprendre que vous êtes pour la dissolution du Parlement?
La dissolution du Parlement a été notre revendication depuis plus de deux années...
Pour élire une Assemblée constituante?
Non. Avant d'aller à une Assemblée constituante, il faut rendre le pouvoir au peuple par des lois. Il faut d'abord définir la nature du régime: est-ce un régime capitaliste ou un régime socialiste. Puis, on va vers une révision de la Constitution et pour avoir une stabilité, avant de rompre avec le système comme en Tunisie, nous allons de préférence préserver ce qu'on a à préserver et c'est l'ensemble du peuple qui choisira. C'est le peuple qui sera le juge. Il ne faut pas une Assemblée constituante car elle ramènera la déstabilisation comme cela se passe en Egypte. Il faut préserver ce qu'on a et aller vers un but déterminé.
Une deuxième République peut-être?
Il faut préserver ce qu'on a et aller vers un pacte national pour définir la nature du régime: parlementaire, présidentiel ou semi-présidentiel et organiser par la suite un référendum pour la révision de la Constitution et le peuple votera.
Aujourd'hui, on assiste à l'APN aux débats sur le projet de loi portant sur le nouveau Code communal sans tenir compte des propositions des élus. Les maires ne sont ni consultés, ni associés. Quel est votre avis?
Le FNA est en train de proclamer le retrait de ce projet, sinon le jour de l'adoption de ce code, nous serons obligés d'inviter les élus à observer un sit-in devant l'APN pour empêcher le vote de cette loi.
Les maires envisagent de démissionner collectivement pour protester contre ce code. Partagez-vous cette démarche?
Je crois que nous aussi, nous avons, des élus qui ont déjà démissionné. Dans le cas où le code serait adopté, nous appellerons nos élus ainsi que d'autres élus à venir au sit-in et je pense qu'on mobilisera plus de 5000 élus devant l'APN.
Mais les marches, sit-in et rassemblements sur la voie publique sont toujours interdits à Alger...
L'élu est considéré comme un magistrat et je ne pense pas qu'on va l'en empêcher. Si on empêche l'élu de faire ce sit-in, cela veut dire que la dictature règne toujours. Ça sera très grave d'empêcher un élu de s'exprimer, c'est un dépassement grave et c'est anticonstitutionnel.
Pourtant, des députés ont été empêchés de marcher, bousculés et même interpellés.
Je crois que cela est une autre chose, mais le policier n'a aucun droit de toucher un député, un maire ou un élu, car c'est l'élu qui le commande. Je crois qu'on doit être objectif. Il y a des dépassements des deux côtés. Il y a certains policiers qui ont été auteurs de dépassements et il ne faut pas généraliser et accuser toute la police. Celui qui n'a jamais été à l'école et celui qui y a été, ce n'est pas pareil. Donc, il ne faut pas accuser tout un ensemble comme il ne faut pas dire que les députés sont tous du même niveau politique, juridique ou culturel.
Plusieurs mouvements de jeunes naissent ces derniers jours. A titre d'exemple, le Mouvement des jeunes indépendants pour le changement (Mjic).
Ce sont des mouvements qui sont nés à cause de l'injustice qui règne. Il n'y a pas de démocratie et de transparence de gestion dans cet Etat et c'est pour cela que tous ces mouvements naissent.
En tant que parti politique, qu'est-ce que vous pouvez apporter à ces jeunes qui se révoltent?
Il faut les organiser et les encadrer en même temps parce qu'un jeune a un manque d'expérience et de vision, mais il souffre d'un manque de prise en charge.
Mais ces jeunes cherchent du soutien et non l'encadrement...
Le soutien moral est un encadrement. Je crois que l'Algérie appartient aux jeunes. Ils doivent s'armer de l'esprit nationaliste et de responsabilité. Ils ne doivent pas s'impliquer dans des choses où ils n'ont pas de fins.


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