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Un drame qui en rappelle d'autres
Publié dans Liberté le 21 - 10 - 2008

“La meilleure aide dont la famille Benchehida a besoin, c'est que l'Etat et les pouvoirs publics prennent conscience de la gravité de cette situation pourrie qui s'érige en porte-à-faux avec la mission noble de l'université, censée être le terreau de la formation de l'élite nationale !”
Cet hommage empreint de lucidité et de dignité est celui du frère du professeur assassiné par son étudiant à Mostaganem. Ce drame, loin d'être “un acte isolé”, découle d'une longue pratique de répression sélective de la violence et a, en fait, fini par la banaliser. La notion d'ordre public ayant été politisée : alors que la contestation, même pacifique, est réprimée, certaines violences, politiquement “neutres” ou neutralisées, ont fini par être de fait tolérées.
La retraite a débuté par les reculs devant l'avancée menaçante des troupes du FIS.
Devant cette retraite, la société, abandonnée à la pression islamiste, a adopté la même démarche de concessions cumulées. Elle cède peu à peu à des cerbères agressifs qui ont improvisé le soin d'organiser l'ordre moral et religieux : kamis, hidjab, piété ostentatoire… Plus tard, par leur accoutrement, ces cerbères deviendront incontrôlables quand ils étalent leur marchandise sur les trottoirs. Maintenant, quand nous passons devant un groupe d'adolescents, leur simple jeunesse ou leur simple nombre nous intimide.
Progressivement, le périmètre se rétrécit jusqu'à former des îlots identifiables aux barricades qui les entourent et aux agents qui montent la garde à leurs entrées. La société, restée dehors, redouble de pusillanimité.
Avec la “réconciliation nationale”, l'Etat a homologué le fait que la violence n'est pas nécessairement condamnable.
La morale du plus fort a peu à peu pris la place de la morale du plus sage. Dans le rapport jeune-adulte, responsable-subalterne, enseignant-enseigné et même parents-enfants, l'autorité se fonde de moins en moins sur la source traditionnelle d'autorité (la loi, l'aînesse, le savoir…) et de plus en plus sur la capacité de nuisance de l'un envers l'autre. Et le plus fort est rarement le plus âgé, le plus sage ou le plus savant. Cette inversion de normes n'est pas un processus souterrain ; il est observable à l'œil nu. Le frère du défunt professeur nous en donne l'illustration : “Est-il concevable qu'un professeur sollicite et attende une audience pour une entrevue, aussi urgente soit-elle, avec le recteur d'une université, alors que des membres d'organisations estudiantines se permettent de pousser du pied la porte de son bureau pour le consulter ?”
Certains, qui observent que l'effort n'est plus une condition de réussite et que la menace paie, finissent par être acquis à la logique de la violence, puis par passer à l'acte. Le drame de Mostaganem est consternant, mais inutile de faire semblant de découvrir la violence dans notre société. Ou dans notre université. Ce n'est pas le premier étudiant qui tue et ce n'est pas le premier professeur qu'on tue. Sinon, cela voudrait dire que la violence islamiste est déjà oubliée ou que ce drame est arrivé parce qu'à l'université comme ailleurs, nous, Etat et société, avons depuis longtemps choisi la solution de facilité, celle de la fuite en avant.
M. H.
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