Ceci est la terrible histoire de Geronimo, un maure qui fut emmuré vivant en 1569 dans la maçonnerie du Fort des Vingt-quatre heures (aujourd'hui disparu), du côté de la plage de Padovani (Bab El-Oued). Geronimo ou le supplicié maure, comme on l'appelle, fut condamné en moins de 24 heures à être emmuré vivant, en 1569, dans une courtine. Selon l'historien espagnol Haïdo, Geronimo s'était converti à la religion chrétienne, mais refusa, après sa capture par un corsaire, d'abjurer sa foi. C'est la raison pour laquelle il fut enseveli vivant dans la maçonnerie du Fort des Vingt-quatre heures, alors en construction. Les années passèrent. Le Fort des Vingt-quatre heures ayant été déclassé par l'administration française, l'autorité militaire française ordonna sa démolition en 1854. Les travaux furent lancés. Un jour, un coup de pioche révéla une macabre découverte. Les personnes présentes sur le chantier n'en croyaient pas leurs yeux : un bloc contenant un squelette humain ! Une excavation qui leur donnera la chair de poule. Un artiste du nom de Berbrugger suivait les travaux. Il fit aussitôt couler du plâtre dans ce moulage, reconstituant ainsi le corps de Geronimo, dont apparemment les mains avaient été attachées derrière le dos. Ce moulage impressionnant fut exposé au musée des Antiquités (parc de Galland, aujourd'hui parc de la Liberté). On pouvait lire l'inscription suivante : “Moulage du corps d'un supplicié – Geronimo” ? Le gouverneur chargea le peintre Ernest Vacherot d'exécuter, d'après ce moulage et en s'inspirant des notes de Haïdo, un portrait de Geronimo. Celui-ci fut achevé en 1855 et exposé à l'église Notre Dame des Victoires en même temps qu'un buste de marbre taillé par le sculpteur Latour. Nadia Arezki