Elle s'est présentée au tribunal en tant que victime, elle devient l'accusée principale. Une collégienne, âgée de 16 ans, qui prétendait avoir été violée par un de ses voisins, ne s'attendait pas à un tel sort. Les faits remontent à mai 2009 lorsque les responsables du collège de la commune de Ammal, dans la wilaya de Boumerdès, s'aperçoivent que l'élève présentait des signes de grossesse. Ils recommandent aux parents une consultation. Le diagnostic tombe comme un couperet. La jeune fille était enceinte de 5 mois et les parents étaient contraints à déposer une plainte pour viol. Sachant que la collégienne a même désigné son violeur. Un vendeur de cassettes audio installé face au CEM. Celui-ci avait nié les faits mais la jeune fille persiste et signe en accusant le jeune homme de lui avoir fait avaler des psychotropes avant de la violer. “L'accusé” qui n'a cessé de clamer son innocence est arrêté et placé sous mandat de dépôt. Mais le 24 août 2009, jour où la jeune fille donne naissance à un bébé, ni le juge d'instruction en charge du dossier ni les gendarmes ne sont informés. La jeune fille et sa mère avaient soutenu que le bébé était un mort-né. Ce faux pas a laissé planer le doute chez le juge et les gendarmes. Le juge d'instruction demande alors l'exhumation du corps du bébé et exige des analyses ADN. Ces analyses ont donc disculpé le vendeur de cassettes. L'enquête scientifique révèle par ailleurs que le bébé est né dans de bonnes conditions. Le procureur a alors ouvert un autre dossier mais cette fois contre la jeune fille et sa mère, toutes les deux accusées “d'homicide volontaire sur un bébé”.