Des œuvres d'art hors du temps, traversant le passé, ressemblant à ces objets que l'on retrouve dans les fouilles archéologiques. C'est la première impression que l'on ressent quand on découvre l'exposition du plasticien algérien Kaci, qui vit et travaille en France, dans la vieille ville de Grasse. De renommée artistique internationale, l'artiste n'est pas à sa première, deuxième ou troisième exposition. Elles sont nombreuses, personnelles ou collectives ; en France, en Italie et même en Allemagne. Intitulée “Récits de voyages”, cette exposition dégage mystère et étrangeté. Pour rappel, le vernissage a eu lieu le jeudi 2 juin, à la salle d'exposition du Centre culturel français d'Alger, en présence de l'artiste, mais également d'autres plasticiens algériens et amoureux des beaux-arts, toutes disciplines confondues. Des socles de bois, nature, occupent tout l'espace de la salle d'exposition, se dressant tels des poutres et sur lesquelles sont posées des œuvres d'art. Il y a même une vitrine contenant de petits objets, rappelant ceux qu'on trouve dans les musées. Entre le bronze (solidité) et la terre cuite (fragilité), le choix n'a pas été difficile. Le plasticien Kaci utilise ces deux matériaux, qui correspondent à son travail. Ces socles, tel un fil d'Ariane, constituent un dédale, un itinéraire à suivre. Qu'importe par où la visité est commencée, l'essentiel est de découvrir ce travail minutieux, qui, sans conteste aucun, est révélateur d'un talent avéré, d'une créativité artistique sûre. Rien n'est anodin. Ces créations sont inspirées de l'Antiquité, de la civilisation romaine, grecque, indienne, c'est-à-dire des différentes civilisations du Soleil, comme l'a déclaré Kaci. Ces œuvres reflètent plus de vingt ans de travail, de recherche et surtout de technique. À les voir exposer, ces sculptures, de différents formats, dégagent une atmosphère spéciale où se mélangent différentes sensations. Chacune d'elle raconte une histoire, celle de l'Humanité. Elles portent en elles les stigmates du temps passé, détentrices de secrets, d'histoire. En un mot de vie. Elles sont là, tels des passeurs d'Histoire, attendant paisiblement de se dévoiler. Que le regard se pose sur le Passeur, la Porte, l'Exode, Transformations (un titre générique à plusieurs œuvres), Anima Animus ou Personna, on est aux frontières du présent et du passé. Plus qu'une (re)découverte des origines et de l'Humanité. Un retour aux sources sans brutalité ; la combinaison de deux temps, deux époques, l'ancienne et la nouvelle ; l'ambigüité de l'être humain… On peut également admirer la qualité. S'inspirant du passé dans lequel le plasticien refuse de s'y réfugier, “Récits de voyages” lèvent le voile sur la présence de l'Être, sa complexité, sa relation avec son environnement. l“Récits de voyages” exposition de sculptures du plasticien Kaci, Centre culturel français d'Alger, tous les jours sauf le week-end, jusqu'au 28 juillet 2011.