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Un an après sa chute
Les Tunisiens courent toujours après les richesses spoliées par Ben Ali
Publié dans Liberté le 16 - 01 - 2012

L'an un de la révolution du Jasmin, version tunisienne du Printemps arabe, a été célébré samedi dans la joie certes mais pas dans l'allégresse. Les biens spoliés par Ben Ali réfugié en Arabie Saoudite ne sont toujours pas récupérés et le pouvoir de transition, après l'euphorie des premiers jours, commence à montrer ses limites face aux multiples difficultés qui frappent la Tunisie. Les autorités post-Ben Ali s'échinent à récupérer les biens accaparés par l'ex-président et son clan qui avaient échafaudé un système mafieux, affectant tous les secteurs de l'économie. En 23 ans de pouvoir absolu, Ben Ali et sa femme Leïla avaient tissé une sorte de toile d'araignée d'un bout à l'autre de l'économie tunisienne. Une famille à l'appétit insatiable, comme celle des Moubarak en Egypte et dans bien d'autres contrées arabes. Et depuis le 14 janvier 2011, jour de la fuite de Ben Ali vers l'Arabie Saoudite, terre d'exil de plusieurs dictateurs, des commissions explorent encore les entrailles de ce système mafieux benalien qui n'avait rien épargné. Aucun secteur n'a échappé à la prédation explique-t-on sans arrêt à la Commission nationale d'investigations sur la corruption et la malversation (CNICM). Le rapport, bien que partiel, que celle-ci a rendu public le 11 novembre 2011, donne force détails sur les pratiques frauduleuses employées : sociétés-écran, participations forcées dans le capital d'entreprises, marchés publics truqués…Un vrai guide de la prédation avec utilisation de moyens ultrasophistiqués qui demanderaient des années d'investigations. Outre les plus grosses affaires qui concernent quelques poignées d'individus, proches de Ben Ali, le rapport a établi “l'existence d'une corruption présente à tous les échelons du pouvoir”, depuis l'officine de base du RCD, le parti de Ben Ali, au palais de Carthage. Selon la CNICM, des restitutions spontanées de terrains et de nombreux redressements fiscaux ont déjà permis à l'Etat post-Ben Ali de récupérer plusieurs millions de dinars. Une goutte d'eau néanmoins, la prédation ayant été estimée à des dizaines de milliards de dollars.
Un Comité présidé par le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie a été chargé du recouvrement des avoirs et des biens mal acquis à l'étranger, gelés après la chute du régime. Deux avions et une villa auraient pour l'instant été restitués! Le nouvel Etat comptait sur cette récupération mais il na rien vu venir malgré les promesses de Washington, New York, Paris, Londres, Berlin, Rome et Berne de restituer les biens déposés chez eux à son vrai destinataire, le peuple tunisien. Au point où pour composer son budget 2012, le gouvernement d'union mené par Ennahda a annoncé son intention de recourir aux emprunts internationaux, au FMI notamment. Le travail de la commission de confiscation dont la mission était de permettre à l'Etat de renflouer ses caisses a néanmoins confisqué quelques biens mal acquis par 114 membres du clan Ben ALI : près de 250 titres fonciers, une centaine de véhicules et des participations dans 116 entreprises. La CNICM a transmis quelque 400 dossiers au ministère public. Plusieurs condamnations ont été prononcées contre l'ex-président. Mais les Tunisiens regrettent qu'elles ne l'aient été que par contumace : Ben Ali est toujours l'hôte de la famille royale saoudienne qui prétexte l'hospitalité musulmane pour ne pas l'extrader dans son pays. Le jour de la célébration de sa destitution, Ben Ali a annoncé par l'entremise de l'un de ses avocats qu'il contestait la saisie de ses biens et comptait porter plainte devant le comité des droits de l'homme de Genève ! L'ex- dictateur compte jouer sur le moral d'une coalition au pouvoir qui est très fragile, selon des analystes.
Il y a d'abord de sérieuses inquiétudes liées à la situation économique. Le tourisme a fortement baissé, jusqu'à n'être plus qu'un petit ersatz. Les investissements extérieurs aussi, les promesses du Qatar sont au stade de promesse et l'oxygène que doit constituer la reconstruction du voisin libyen ne dépend pas que du bon vouloir des nouveaux maîtres de Tripoli. L'Otan n'a pas fait assassiner Kadhafi pour les beaux yeux des Tunisiens. Et en plus, les conflits sociaux se multiplient dans ce premier pays libéré par le Printemps arabe. Les populations l'ont fait savoir samedi, elles ont besoin certes de dignité mais aussi et surtout de travail. Sur le plan politique, c'est le wait and see et l'espoir n'est plus le même que celui de décembre dernier. Il y a eu l'élection propre d'une Constituante, une leçon en la matière pour les autres pays arabes. Reste à savoir maintenant comment vont se comporter les islamistes.
La coalition qu'ils forment avec les nationalistes arabes et avec une partie de la gauche est très fragile. Et les salafistes, même s'ils ne sont pas très nombreux, font ouvertement de la surenchère.
Les Tunisiens ont tout de même la satisfaction de s'être débarrassés d'un régime à l'autoritarisme policier brutal et harcelant et sous le signe de l'affairisme. La recette de sa chute : Ben Ali avait fini par fédérer tous les opposants politiques contre lui et, d'autre part, abrité derrière son clan de plus en plus vorace, il s'était coupé de toutes les classes sociales, y compris celle qui l'avait porté.
D. B


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