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Louisa 71e partie
Publié dans Liberté le 14 - 07 - 2012

RESUME : Louisa reprend ses activités auprès de ses frères combattants. Elle est plus décidée que jamais à aller de l'avant malgré les dangers qui planaient sur elle. Un jour, elle reçu la visite d'Eric. Le commandant est rappelé dans son pays... Il passe pour lui faire ses adieux. Louisa ne s'attendait pas à sa visite...
Il hoche la tête :
- Peut-être... mais c'est toujours l'armée... Je pourrais affronter d'autres situations. Il y a des missions qui incombent aussi à un officier... même s'il est chez-lui. Nous sommes appelés à répondre présent à toutes les sollicitations.
- Mais tu seras près de ta mère... Tu dormiras chez-toi, tu mangeras ce qu'on aura préparé à ton intention... Tu seras bien plus gâté qu'ici.
- C'est vrai (il prend ma main et la porte à ses lèvres). Assez parlé de moi... Et toi Louisa... que vas-tu devenir dans tout ce marasme ?
Je retire ma main :
- Moi ? Je suis chez moi. Je resterai telle que je l'ai toujours été. Je suis une paysanne qui aime son village et la terre de ses ancêtres.
- Tu ne m'apprends rien là-dessus, mais il est de mon devoir de te mettre encore une fois en garde. Là haut tu es mise à l'index... Pas plus tard qu'hier quelqu'un du village est venu nous parler de toi. Il ne connaît pas tes activités mais il te soupçonne de travailler avec les "hors-la-loi"...
- Quelqu'un du village... ? Qui est donc le traître, fils de traître, qui vend ainsi ses frères... ?
Il hausse les épaules :
- Je ne le connais pas personnellement. C'est un homme qui vient de temps à autre boire un coup avec le capitaine. Je ne me rappelle même pas de son nom.
- Tu te payes ma tête... ?
- Mais non... ! Crois-moi ma chère amie... je ne le connais pas. Et puis je n'aime pas trop les fréquentations de François... Le capitaine prend parfois des risques et s'amuse à ramener au Q.G des gens louches.
- Tu disais que cet homme est du village... donc tu le connais...
- Pas vraiment. C'est un homme de grande taille avec des moustaches en guidon.
Il pousse un soupir :
- Louisa, je ne viens pas pour ça... Heu... s'il ne tenait qu'à moi, je te proposerais de t'emmener en France où tu seras à l'abri de tout danger...
Je me mets à rire :
- Tu oublies que je pourrais repartir dans ton pays quand ça m'enchanterait. J'ai vécu à Paris de longues années avec mon mari. J'ai encore de la famille là bas mais je ne veux partir nulle part. C'est ici mon port d'attache Eric...
- Je sais... je sais Louisa. Je... je pense que je ferais mieux de partir. Je... je te souhaite beaucoup de chance et que Dieu te protège.
Eric avait les larmes aux yeux. Je sentis ma gorge se nouer. Cet homme était sincère et très émotif.
Je m'accroche à son bras :
- Merci Eric... Je n'oublierais jamais ce que tu as fais pour moi. Je me rappellerais toujours de toi. Qui sait... ? peut-être que cette guerre prendra rapidement fin, et qu'un jour tu reviendras passer des vacances dans ce village.
Il secoue sa tête :
- Cette guerre prendra sûrement fin un jour... mais je n'aimerais pas revenir dans ce village pour tout l'or du monde. Ni... ni te revoir Louisa.
- Pourquoi donc... ?
Il me regarde droit dans les yeux :
- Tu n'as donc pas compris... ? Tu n'as pas compris que je suis tombé amoureux de toi ?
Je demeure sans voix !
Eric remet sa casquette et ouvrit la porte avant de quitter les lieux sans un signe ni un regard derrière lui.
J'entendis la camionnette redémarrer. Je reste cloîtrée dans la maison le dos contre le mur, et ne ressortis dans la cour qu'une fois que le son du moteur devint inaudible.
Tassadite, qui était partie pour la cueillette des olives, ne revint qu'à la tombée de la nuit. Belaïd, Idir et Lounes fréquentaient une école qui se trouvait à deux kilomètres du village. Eux aussi ne rentrèrent que tardivement.
J'avais tenu à ce que mes neveux soient scolarisés. Ici, au village, on considérait le savoir comme un luxe destiné aux grands de ce monde. Les gens ne pouvaient pas aussi se permettre d'envoyer les garçons dans des établissements qui les retenaient pratiquement toute la journée alors qu'ils devraient s'intéresser davantage au travail de la terre et des champs afin de prendre un jour la relève de leurs parents. Les filles, elles, n'avaient pas droit de cité... elles sont élevées dans le seul but de fonder un jour un foyer et de donner naissance à une descendance masculine de préférence. Les femmes du village discutaient à voix basse lorsqu'il s'agissait d'une naissance féminine dans une famille, et hochaient la tête d'un air entendu ou se tenaient le menton. Une fille, c'est toujours une bouche supplémentaire à nourrir... un fardeau pour la famille. Par contre, un garçon, ce sont deux bras de plus pour les travaux des champs et les rentabilités agricoles. Mieux encore, ce sont eux qui assureront la longévité familiale. Mais penser à les scolariser, ne serait-ce que pour quelques années, serait une perte de temps pour tous.
C'est d'ailleurs pour cela que plusieurs villageois m'en faisaient la remarque... Mes neveux lisaient et écrivaient. Ils étaient sollicités souvent pour lire le courrier qui arrivait de l'étranger ou répondre aux missives des émigrés. C'était Belaïd et Idir qui pouvaient déchiffrer les mots, et lire entre les lignes. Les sages du village leur donnaient de la considération mais les exhortaient à retourner aux travaux de la terre et des champs... C'était là leur avenir...
(À suivre)
Y. H.


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