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Hadj Benyettou, le “soufi mélomane"
Le moqadem de la zaouïa El-Alawiya n'est plus
Publié dans Liberté le 30 - 09 - 2012

L'homme a laissé une trace indélébile dans la mémoire des Relizanais, notamment ceux qui étaient en âge de fréquenter les bancs des établissements scolaires durant les décennies 1970-1980.
Libraire érudit et amoureux des belles lettres, Hadj Benyettou savait orienter les potaches en mal de lecture ou d'un exposé particulièrement vers l'ouvrage recherché, car contrairement aux libraires actuels, il ne se contentait pas de faire commerce des livres qui garnissaient les rayonnages de sa librairie située à l'intersection de la rue de l'hôpital et de la rue Larbi-Tebessi.
La capitale de la Mina a commémoré, jeudi dernier, le 40e jour de la disparition, à l'âge de 90 ans, de Hadj Benyettou Benaouda, moqadem de la zaouïa El-Alawiya de Relizane, décédé mardi 21 août 2012.
Lors de ses funérailles, une foule immense l'avait accompagné à sa dernière demeure. Composée d'anonymes qui ont voulu lui rendre un dernier hommage, de proches et d'amis, de fouqara (disciples), ainsi que de l'ensemble des moqadems de la tariqa El-Alawiya du pays. Le chef de la tariqa El-Alawiya, cheikh Khaled Bentounès, avait fait le déplacement d'Europe pour diriger la prière mortuaire. Un hommage à la mesure du disparu qui avait depuis son accession à la tête de la zaouïa locale, en 1970, fini par devenir un repère pour les Relizanais en quête de spiritualité. Son petit-fils Benhalima Mohamed, que nous avons sollicité pour les besoins de cet article, a bien voulu nous retracer les grandes lignes de la vie de cet homme aux multiples facettes, qui fut un témoin du siècle à l'échelon local. Fils de Mohamed Benyettou et de Tyaïba Fatma, et membre d'une fratrie de 5 enfants, Hadj Benyettou aimait à préciser à ses disciples que son premier contact avec la tariqa El-Alawiya avait eu lieu durant les années 1930, du fait de son amour pour le cyclisme.
Son frère Abdelkader, qui suivait les cours de fiqh (théologie) de cheikh Hadj Bendimred à la zaouïa El-Alawiya, lui demanda un jour alors qu'il était malade d'aller justifier son absence auprès du cheikh. Sachant l'amour de Hadj Benaouda pour la “petite reine", il lui avait suggéré d'emprunter son vélo, ce que le jeune garçon fit volontiers. S'étant acquitté de sa mission auprès du cheikh, ce dernier lui répondit qu'il excusait l'absence du frère aîné à condition que le messager occupe sa place durant la leçon de fiqh dispensée. “Ce que mon grand-père fit, et depuis, il ne quitta plus les murs de la zaouïa, car il avait été subjugué par l'aura et l'étendue des connaissances de cheikh Bendimred qui lui avait ouvert une porte sur le monde de la spiritualité en islam", indique notre interlocuteur.
Devenu faqir (disciple), Benaouda fréquenta les cours de la zaouïa avec ses condisciples dont certains ne sont plus de ce monde, tels Hadj Djillali El-Antri, Hadj Mohamed Fekir, Hadj Alaoui Benserray, Hadj Aoued Belkhodja, Si Djillali Khedim et Hadj Benaouda Zerouali. Disciple de cheikh Adda Bentounès, successeur à la tête de la tariqa El-Alawiya de cheikh El-Alawi, le père fondateur, cheikh Benyettou a traversé les turpitudes du siècle. Durant la guerre de libération, il prend la tête d'un réseau de fidaïyin sous le nom de guerre de “Kheireddine". Selon notre source, le cheikh n'était guère prolixe sur cette étape de sa vie suivant à la lettre la recommandation de cheikh Mehdi Bentounès, chef spirituel de la tariqa, à ses disciples moudjahidine, à l'issue de l'indépendance de retourner à leurs occupations et de ne rien réclamer en contrepartie du devoir accompli. Au début des années 1970, grand tournant dans la vie de Hadj Benyettou, il devint le moqadem de la zaouïa de Relizane et ouvrit sa fameuse librairie qui finit par devenir, au fil des ans, le lieu de passage incontournable des bibliophiles et des étudiants. Son accession au titre de maqadem et son activité débordante coïncidèrent avec l'inauguration du nouveau siège de la zaouïa El-Alawiya qui devint rapidement un lieu de savoir et de rayonnement culturel à l'échelle locale.
Son petit-fils aime à rappeler qu'il était mélomane et grand amateur de chant andalou et de châabi, le cheikh était également un violoniste accompli qui aimait à accompagner, lors de la commémoration du “Mawlid ennabaoui", les istikhbarate où Hadj Djilali El-Antri était passé maître, durant les séances de “samâa", à l'aide de son violon datant de près d'un siècle, acquis pendant les années 1930. Le “soufi mélomane" n'est plus...
M. S


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