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Le chanteur poète Medjaoui Mazigh (Jimmy) à “Liberté"
“Je suis une empreinte indélébile"
Publié dans Liberté le 26 - 01 - 2013

L'Algérie profonde risque d'être sans grande signification si l'on ne connaît pas l'Algérie recluse ou dans d'autres termes “thamurth" (le pays natal en berbère). C'est dans ces régions que des artistes toutes disciplines confondues ont pris sur eux la protection et la valorisation d'un patrimoine matériel et immatériel inestimable, sans attendre récompense et anoblissement. Bien au contraire, ils ont subi et ils subissent l'anonymat et l'ingratitude. Le chanteur poète Medjaoui Mazigh dit Jimmy fait partie de ce genre d'auteurs-interprètes qui ne répondent pas à certaines normes (prendre racines sur les plateaux de télévision, émissions radio...). Lors d'une rencontre dans son élément, c'est-à-dire chez lui, il nous a reçu chaleureusement, en dépit du froid qui soufflait sur les hauteurs de Markunda, pays des Aïth Soltane.
Liberté : Pourquoi ne pas venir à Batna pour nous faciliter la tâche ?
Jimmy : (large sourire), mais vous êtes chez vous ici et cela vous donne une idée de la vie d'un montagnard. Franchement, je n'aime pas beaucoup la ville, j'y vais seulement quand j'ai des obligations, sinon je préfère rester ici.
Cette “marginalisation" vous rend méconnu du grand public et des médias...
Je ne le pense pas. D'ailleurs ici chez les Aïth Soltane, on n'apprend pas à chanter à un âge donné. Dans mon cas, je ne peux pas vous dire avec exactitude quand je me suis mis à chanter. Je suis né ici et j'ai grandi dans un milieu où on chante et récite des poèmes spontanément en roulant le couscous ou en labourant la terre. L'absence des médias comme vous le dites n'est pas chose nouvelle.
Cependant, c'est la télévision qui semble avoir fait son choix et une grande partie des chanteurs chaouis (je précise chaouiphone), restent dans l'anonymat. Mais, celles et ceux qui emprunte uniquement le rythme chaoui sont plus au devant de la scène.
Et qu'attendez vous pour répondre aux normes, pour pourvoir bénéficier d'une couverture médiatique afin de faire connaître votre répertoire ?
(Rires), je préfère rester inconnu que devenir méconnaissable. “L'arc en ciel (anzar en berbère), sans l'une de ses couleurs, ce n'est plus un arc en ciel", dit l'adage berbère.
Il paraît que l'une des plus grandes ONG au monde (Greenpeace) a choisi ce proverbe comme leitmotiv. Vous êtes en train de me dire : “Ne soyez plus vous-même, pour que l'on vous considère." Croyez-moi, cela ne ramène que mépris et moquerie.
Dieu Lui-Même nous a créés avec nos différences.
Alors, si je dois édulcorer, comme le prétendent certains, afin d'être compris, je préfère chanter pour une centaine de personnes et être spontanément compris que faire semblant.
Comment faites-vous pour vivre ?
J'ai produit mon premier album Melmi ? (Quand ?), en 2000 et depuis je suis convaincu que je ne chante ni pour passer le temps comme le dit le poète ni pour m'enrichir.
J'ai l'impression d'être une empreinte indélébile : autour de moi et dans tout le massif auressien, des empreintes parlent, des pierres racontent, c'est un miracle comment expliquer qu'une langue qui n'a pas profité de supports existe encore depuis 300 ans ! Je pense que mon énergie vient de ce miracle et de cette joie de pouvoir encore parler la langue des ancêtres et êtres compris par les grands et les petits.
Parlez-nous de vos textes ?
Je chante sur la diversité de mon pays multiple. Sans quitter les Aurès. J'assume cette diversité aussi bien linguistique et qu'écologique. J'ai appris à partager et à aller vers l'autre. Notre pays est comme une mosaïque. Je ne fais aucun effort, aucune simulation, les mots viennent d'eux-mêmes. J'ai appris qu'un chanteur libyen à repris l'une de mes chansons, cela m'a fait énormément plaisir, la poésie n'a pas de frontières. “Si tu es mon frère", “Un homme grâce aux hommes", “Patience", “La douceur", ce sont quelques titres de mon répertoire. Je ne vous cache pas que je suis fort inquiet pour la chanson chaouie à cause de plusieurs facteurs comme la diffusion et la distribution musicale, mais surtout de faire passer des crooners de dimanche pour des chanteurs chaouis.
Il faut préserver notre patrimoine.
R. H.


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