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La révolution de mon père 23e partie
Publié dans Liberté le 19 - 10 - 2013

Résumé : Nous quittons le camp. Pour plus de précaution, nous nous sommes scindés en trois groupes. Trois jours durant, nous avons marché sans répit avant d'arriver dans un village où Si Lakhdar nous avait précédés. Amar nous a demandé de l'attendre dans les bosquets et se rendit dans le village. Il revint accompagné de Si Lakhdar et du chef du village, Si Kadour.
Si Kadour hoche la tête :
-Très bien... vous êtes nos hôtes, je vais vous répartir dans le village, afin que vous puissiez vous relaxer et prendre des forces... Mes hommes vont vous accompagner. Ils sont au nombre de dix mais je me charge de «recruter» encore des volontaires pour les initier au combat avant de les envoyer au front...
Nous déposons enfin nos sacs à dos et nos armes. La semelle de mes pataugas s'était décollée... Je marchais en boitant, et Mustapha, qui était derrière moi, me taquinait :
-Les femmes seront plus prévenantes avec toi... Elles te prendront sûrement pour un blessé.
-Tais-toi donc. Tu vois bien que ma semelle est détachée.
-Moi, je le sais mais les femmes de ce village...
-Arrête Mustapha...
Nous ne sommes pas ici pour nous amuser...
Rappelle-toi notre mission.
Il hausse les épaules :
-Je n'ai pas à me la rappeler... À la guerre comme à la guerre...
Mais cela ne nous empêchera pas de penser à nous amuser quand l'occasion se présente.
Amar, qui nous précédait, avait saisi quelques bribes de notre conversation. Il se retourne vers moi et lance :
-Si tu peux t'amuser entre deux éclats de bombes, fais-le, Boualem...
Mustapha a raison. La guerre est une ogresse qu'il faut savoir mater.
Si Ahmed, qui fermait la marche, nous rejoint :
-Alors les jeunes... vous tenez le coup pour cette fois à ce que je vois !
-C'est le métier qui rentre..
-À la bonne heure... Heu...
Amar..., tu as pensé j'espère à instruire nos sentinelles.
-Bien entendu, Da Belaïd arrivera avec le prochain groupe. Nous serions fixé alors sur le prochain itinéraire. Espérons qu'il n'y aura aucun grabuge d'ici là. Nous nous partageons en équipe de cinq hommes, avant de rejoindre les familles d'accueil. Tout le village voulait nous héberger, nous nourrir, et nous prendre en charge. Nous étions comblés. Il y avait à manger, à boire et à se détendre.
J'enlève enfin mes chaussures et je me mets à les nettoyer, avant de recoller la semelle. Le dîner ressemblait à un festin. Les villageois s'étaient ruinés pour nous assurer un repas riche et varié. Il y avait de la galette, des œufs, du couscous, du petit-lait, des friandises.... Après le repas, nous nous allongeons pour prendre quelques heures de repos. Hélas ce ne sera pas le cas. Quelqu'un venait de donner l'alerte. Un camion militaire était visible du haut du village. Les sentinelles se refilèrent le mot d'ordre, avant de nous alerter. Le cri du loup s'élèvera encore une fois dans l'obscurité de la nuit.
Pris au dépourvu, nous enfilons rapidement nos affaires, avant de nous saisir de nos armes. Cette fois-ci, il n'était pas question pour moi de rester en arrière. Kheïra et Fatiha pouvait aisément me remplacer auprès des blessés. Heu... je pensais déjà aux blessés alors que je n'avais même pas tiré une première balle de ma mitraillette.
-Boualem, tiens-toi auprès de moi, je vais tenter de te couvrir. Il va falloir que tu fasses état de beaucoup d'adresse... la mitraillette est lourde et tu n'es pas encore habitué au combat. C'était Amar qui me parlait. Il était déjà prêt à l'assaut et je suivais tous ses gestes d'un air admiratif.
-Vite ! Quittons le village. Ne laissez rien qui pourra renseigner sur notre passage. Allez les gars, tahya El-Djazaïr. Le mot d'ordre était donné. Nous nous empressons de nous mettre en rang pour quitter le village à pas de loup. Kadour avait réuni ses éléments et les avait sommés de nous rejoindre.
Nous reprenons la marche à travers les bosquets puis les bois. La nuit était fraîche. Nous grelottions dans nos treillis. Malgré notre volonté, nous savions que la partie ne serait pas facile. L'ennemi allait sûrement nous repérer. Nous sentions déjà sa présence. Des chiens aboyaient, des bergers allemands au flair infaillible. Mustapha et Mohamed, qui fermaient la marche, parlaient à voix basse. Si Ahmed me tenait par le bras, et Amar, qui marchait devant, guettait le moindre bruit. Fatiha et Kheïra étaient restées au village. Elles ne devaient quitter les lieux sous aucun prétexte jusqu'à nouvel ordre. Malika, leur hôtesse, avait déjà eu maille avec les militaires français. Suspectée d'avoir hébergé et traité un blessé, on l'avait interrogée puis torturée, avant de la relâcher. On l'avait compris, Malika ne lâchera jamais le morceau... Cependant, elle était mise à l'index. Alors, elle avait cherché refuge dans ce village où elle continuera sa mission sans crainte.
(À suivre) Y. H.
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