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La révolution de mon père 32e partie
Publié dans Liberté le 30 - 10 - 2013

Résumé : Cachés dans les bosquets, nous nous sommes mis à tirer. Dérouté, l'ennemi riposte. D'autres tirs lui feront comprendre que nous étions en nombre assez important. Les militaires français reculèrent avant de remonter dans leurs jeeps et de quitter les lieux. Les villageois nous reçurent en héros. Désormais, on savait qu'ils n'étaient pas seuls.
Mon père acquiesce :
-Bien sûr. J'étais chargé de surveiller les environs et de veiller sur les villageois. C'était mon tour de garde. Quelqu'un nous avait avisés aussi sur la présence de quelques "hommes". Des harkis qui étaient intimes avec le défunt caïd. Nous étions alors obligés de nous rapprocher davantage du village pour les épier. Ils étaient trois ou quatre à vouloir reprendre les rênes. C'est-à-dire le rôle du caïd... Les Français les avaient sûrement chargés de certaines missions, et nous n'étions pas dupes pour croire qu'ils n'allaient pas réagir et venger la mort de leur prédécesseur... Un dilemme qui n'était pas sans conséquence sur le moral des pauvres paysans.
Ali maintenant faisait partie intégrante de notre groupe. Il passait nous voir régulièrement, nous ramener de la nourriture ; ses sœurs et sa mère lavaient nos vêtements. Elles s'étaient liées d'amitié avec Kheïra, Malika et Fatiha, au grand bonheur de ces dernières.
Trois ou quatre jours passent. On savait que des militaires français préparaient une offensive. C'était clair. Plus d'une fois, on nous avait signalé le passage d'un camion ou d'une patrouille. Pourquoi ne passaient-ils donc pas à l'action... ?
Da Belaïd ne cessait de nous recommander la prudence. Au moindre bruit, nous nous levions tous en même temps, l'arme pointée sur le portail de la grange ou dans la direction du village.
Un paysan attirera notre attention sur une "activité nocturne" dans les bosquets et la forêt environnante.
La sentinelle de garde relèvera aussi des bruits et des lumières de torches. Un autre indice sur la présence de l'ennemi. On nous cherchait, c'était sûr, mais on préparait aussi quelque chose au village. Peut-être même un bombardement...
Amar demande à Ali d'être plus vigilant. Il ne faut pas que quelqu'un le voie monter vers la grange ou en redescendre. Il devrait aussi nous informer sur tout ce qui se passait et nous renseigner sur le moindre indice révélateur d'une présence ennemie.
Ali était mûr pour son âge. à maintes reprises, il avait déjoué des plans militaires pour nous contacter. Nous pouvions aussi lui faire confiance, car il comptait aussi sur nous pour veiller sur le village, en particulier sur sa petite famille. Un petit bonhomme en somme, qui connaissait ses intérêts et les nôtres.
Quand il n'était pas avec son troupeau, il aimait discuter avec moi. Il était très curieux, et m'interrogeait sur les combats précédents, les blessés, les morts. Un jour, il me demandera même de lui apprendre à faire un pansement et à nettoyer une plaie.
Je me mets à rire. Moi-même je me sentais encore un novice. Si Ahmed lui assura que le métier en valait la peine, mais qu'il devrait attendre encore quelques années, et apprendre à lire et à écrire, avant de penser à faire du paramédical.
-Boualem avait l'avantage d'avoir déjà connu les bancs de l'école. C'était plus facile pour lui de comprendre comment procéder dès les premiers essais... Toi, tu es encore trop jeune, mais pourquoi pas... Un jour on aura peut-être aussi besoin de toi parmi nous...
Dans l'immédiat, Ali, tu es chargé d'une grande mission... Une mission que seul quelqu'un comme toi pourra effectuer : surveiller le village et nous rapporter tout ce qui s'y passe. Toi, tu passeras inaperçu... Et puis, il y a aussi ta mère et tes sœurs à protéger. Tu es bien le chargé de famille, non ?
Ali rougit de plaisir... Il bombe le torse et répondit d'une voix nette :
-Bien sûr...
-Alors petit bonhomme, sois digne de la confiance que nous te faisons, et continue à faire du bon boulot... Tu fais partie de notre grande famille maintenant.
Une autre journée passe. Un frère revient après un passage aux frontières. Il avait rencontré Si Lakhdar, qui lui avait remis plusieurs documents fort importants. Ces documents comportaient des plans, des noms et des adresses de certaines relations qui travaillaient dans des grandes villes.
Nous étions censés aussi recevoir du renfort. Si Kadour nous avait promis de recruter d'autres jeunes de son village. Kamel se proposera de partir à l'aube afin de rencontrer cet homme qui devait se demander de son côté où nous étions établis.
Belkacem qui venait de rentrer d'une énième mission se proposa de l'accompagner.
Je ne me faisais plus d'illusions... Rien n'était sûr dans ces montagnes qui nous abritaient et qui cachaient aussi les pièges de l'ennemi.
Comme dans un état second, je sentais que quelque chose allait arriver. Quand, pourquoi et comment ? Je ne pouvais le savoir. C'était un pressentiment qui me taraudait sans répit.
Je revoyais souvent Ali...
Notre petit Ali. Tout le monde l'appréciait, et les femmes le recevaient comme un pacha. Elles le gâtaient et lui proposaient ce qu'il y avait de mieux à manger. Il allait dans les pâturages avec ses chèvres et ses moutons, et surveillait du haut de sa position la grande route. Nous avions appris ainsi que des militaires isolés faisaient des rondes régulières, et que le fils du caïd, qui venait de rentrer de France, avait juré de venger la mort de son père. Appuyé par des officiers bien placés, il semait la terreur et appliquait la tactique de la terre brûlée.
(À suivre)
Y. H.
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