Filialisation et ouverture du capital

L’avenir des EPLF

“L’on s’est retrouvé dans une situation où il était devenu difficile de gérer la multitude de projets… On n’arrivait plus à cerner les projets rentables, les coûts… De créer des structures, des filiales par projet est une bonne chose, une bonne expérience…�.
L’appréciation a été faite par le PDG de l’Entreprise de promotion du logement familial (EPLF) en poste depuis peu à Oran.
La formule de filialisation de l’EPLF, qui a été rendue possible, il y a à peu près un an, permet aux pouvoirs publics d’amorcer leur retrait progressif et de favoriser une ouverture du capital au privé, qu’il soit national ou étranger, comme cela vient de se faire à l’ouest du pays. En fait, une amorce d’une privatisation qui a été récemment présentée par le SGP Ouest comme étant la perspective attendue, alors que le chiffre d’affaires de l’EPLF à Oran a été, pour l’exercice 2003, de 15 milliards de centimes et qu’il pourrait atteindre les 20 milliards en 2004.
Ainsi, trois filiales ont vu le jour à Oran, dénommées Oran Prime, Medi Prim et la troisième Belvédère. L’avantage, dira notre interlocuteur, c’est que “ces filiales sont créées autour de projets qui peuvent être ouverts à des privés. Pour nous, l’EPLF mère, nous pouvons être minoritaire mais l’essentiel c’est que nous gardions la minorité de blocage pour ne pas risquer de voir le projet détourné. Même si au départ c’est l’EPLF mère qui finance la filiale, celle-ci est par la suite autonome. Et dans l’ensemble, cette procédure nous permet d’éviter les lourdeurs administratives dans la gestion et la prise de décision…�.
L’une des filiales, Medi Prim, dont il est beaucoup attendu, est celle qui gère le projet de l’extension de la frange marine à l’est d’Oran, soit 15 hectares à aménager. L’option d’un partenaire étranger dans le capital de cette filiale est déjà arrêtée au vu de l’importance du projet sur un site unique. Un avis d’appel d’offres a déjà été lancé avec la manifestation de deux promoteurs immobiliers, l’un de Suisse, l’autre d’Espagne, croit-on savoir. Bien que ces promoteurs n’aient pas confirmé leurs intentions, les contacts sont toujours maintenus et pour peu que la situation politique s’éclaircisse, on peut rester optimiste du point de vue de l’EPLF quant à la concrétisation de ce partenariat. Pour situer le projet d’aménagement, il faut savoir que ce sont 25 milliards de DA qui seront investis. Le programme prévoit une centaine de logements semi-collectifs, des logements de haut standing avec R+2, R+8. Des équipements éducatifs, crèches, écoles, lycées, planétarium, salle de cinéma, centres commerciaux et des services banques etc. La banque Baraka ayant déjà émis le vœu d’y installer l’une de ses succursales, nous a-t-on annoncé.
La deuxième filiale ayant ouvert son capital à un privé algérien est la filiale Belvédère, le nom donné à la tour qui devrait voir le jour sur le Front-de-mer d’Oran. Pour ce faire, on a créé une société civile immobilière sous la forme d’une Sarl au capital de 15 milliards de centimes. L’EPLF est majoritairement à 60%, ce qui n’était pas le cas au début du projet qui a connu beaucoup de problèmes, un lancement des travaux éphémères, des contraintes techniques et de choix d’entreprises. Depuis un an, l’EPLF mère semble avoir repris les choses en main pour tenter de concrétiser son projet de construire une tour résidentielle de 22 étages avec des ensembles de bureaux, des logements de haut standing, une salle des conférences, etc.
Notre interlocuteur nous signale encore que pour ce projet, c’est une entreprise étrangère qui sera retenue pour la réalisation, compte-tenu des contraintes techniques liées à la nature du sous-sol avec cet impératif désormais incontournable de respecter les normes sismiques, surtout qu’il s’agit d’un immeuble de 22 étages.
La troisième filiale qui a démarré ses activités, Oran Prim, a un capital de 20 millions de DA. En effet, son capital vient tout juste d’être augmenté, il n’était lors de la création de la filiale que de 1 million de Da. Celle-ci a pour projet l’extension du boulevard de l’USTO à l’est d’Oran où se trouve également le nouvel hôpital. Ce sont 500 logements, dont des F6 et des F7 qui seront réalisés avec tous les équipements qui doivent les accompagner, annonce encore notre interlocuteur. Pour l’heure, il n’est pas question de créer à Oran d’autres filiales.
À charge dès lors pour tous les patrons de ces filiales de trouver d’autres projets rentables pour assurer leur survie et celle de leurs travailleurs. C’est là un aspect qui n’a pas encore été abordé par les pouvoirs publics.
F. B.