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...SOUFFLES...
Chants de la vie, à Tunis !
Publié dans Liberté le 13 - 02 - 2014

Et si Abou El-Kacem Chebbi, le poète tunisien, revient ces jours-ci pour effectuer une ballade dans le boulevard Habib-Bourguiba ! Sans doute, avec tout ce qui se passe dans son pays et dans le monde arabe, le poète est heureusement réveillé dans sa tombe. Il est enchanté dans son sommeil, applaudi. Abou El-Kacem Chebbi (né en 1909 et mort en 1934 à Tunis), n'a vécu que vingt-cinq ans. Les génies meurent tôt, très tôt. Précocement, Rimbaud comme le Christ, comme Baudelaire, eux aussi sont partis jeunes, à l'aube de leur vie. En ces jours de chaos et de liesse, imaginons, juste pour quelques instants, Chebbi parmi nous, en tournée dans les ruelles de (S'ouika) la Médina de Tunis.
Comment réagit-il en écoutant son poème Iradat al-hayet (la volonté de la vie), 1933, hymne à la vie et contre la fatalité, chanté à voix haute par des milliers dans les rues tunisiennes, plutôt par des millions dans les rues des villes arabes, de Damas jusqu'à Nouakchott ? Dans Iradat al-hayet, Abou El-Kacem Chebbi nous a enseigné la grande leçon suivante : la fatalité n'est que le mur de lamentation pour les fainéants, les paresseux et les fanatiques. Dans son recueil de poèmes Les chants de la vie (Aghani el-Hayat), sur les traces de Gibran Khalil Gibran, auteur de Les âmes rebelles, livre interdit et brûlé par l'orthodoxie islamique Ottomane, Chebbi célèbre l'amour, la liberté et la création libre. À dix-huit ans à peine, le jeune Abou El-Kacem donne une conférence à Tunis sur «l'imagination poétique chez les Arabes». Ses idées nouvelles ont bouleversé le courant traditionnaliste et passéiste dans la critique littéraire. Accusé d'apostasie par les "foukaha" de Zitouna, le poète est chassé, interdit d'accès à toutes les institutions. Chebbi ne baisse pas les bras ; ainsi les grands créateurs ! Oublié, marginalisé, Chebbi a vécu en troubadour. Il fait son choix, celui de vivre libre parmi les membres de son groupe «Tahta Essour». Au pied du mur, une intelligentsia tunisienne marginalisée, mais debout. «Au pied du mur» (Tahta Assour), symbolisait la force rebelle contre la hogra, l'humiliation, l'injustice et la colonisation. Ils étaient entre autres: Chebbi, Abderazak Karabaka, Tahar Haddad, Mustapha Kheraïef, Abdelaziz El-Aroui, Med Laribi, Ali Daouadji, Bayrem Ettounsi... Une poignée d'écrivains, journalistes et syndicalistes qui ont préféré dire l'indicible. Les défenseurs de la raison. Si dans son recueil de poésie Les chants de la vie, Abou El-Kacem Chebbi a célébré la vie, voici, quatre-vingts ans après, c'est au tour de la vie de célébrer sa poésie. Si les Egyptiens, au milieu des années vingt, voyaient d'un œil de mépris les écrits de Abou El-Kacem Chebbi, voici un siècle après, le peuple égyptien chante la poésie de Chebbi en guise de chemin vers leur liberté. La nouvelle constitution de la Tunisie, une petite lueur de raison dans un monde arabo-musulman dominé par la pensée islamo-conservatrice, a été rédigée grâce au courageux patrimoine des Chebbi, Haddad, Karabaka, Douadji, Messadi et Benaachour, un patrimoine hautement conservé par les enfants de la nouvelle Tunisie entre autres, Choukri Belaïd, Mohamed Brahmi, Salah Garmadi, Hichem Djaït, Abdelwahab Bouhdiba, Taoufik Beccar, Albert Memmi, Ebdelwahab Meddeb, Ouled Ahmed, Habib Selmi, Mouncef Mezghenni, Abou Bekr Ayadi, Emna Belhadj Yahyia... En ces jours de la victoire tunisienne, les enfants de Chebbi sont fiers en accomplissant le pèlerinage à leur poète et criant haut et fort : "Voici la vie qui célèbre la poésie de Chebbi !"
A. Z.
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