"Nos relations avec l'Algérie sont excellentes. La coopération sécuritaire est idéale, les contacts sont quotidiens à tous les niveaux et la coopération est ouverte et globale, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme." C'est le chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomaâ qui parle. Le Premier ministre tunisien a animé une conférence de presse pour faire le bilan de l'action de son gouvernement, cent jours après son accession à la primature, période adoptée — traditionnellement — pour mettre le travail de tout gouvernement sous la loupe. M. Jomaâ qui n'affiche aucune appartenance partisane, a été franc et direct. La Tunisie traverse une crise économique qui la rend incapable — du moins à l'heure actuelle — de s'engager dans de grands chantiers, faute d'investissements. Aussi, a-t-il lancé un appel aux investisseurs, tant tunisiens qu'étrangers à manifester leur engagement au financement des nombreux projets qui réduiront le taux de chômage, surtout, des détenteurs de diplômes universitaires, maintenant que le climat sécuritaire est devenu favorable. Dans ce contexte, il a indiqué que la lutte contre le terrorisme a donné ses fruits, appelant tout le monde, y compris les familles à y contribuer en assurant l'encadrement adéquat de leur progéniture. Ainsi, aux terroristes, il a lancé un message clair. "Le terrorisme n'a pas de place en Tunisie", a-t-il affirmé rappelant qu'on n'attend plus qu'il sévisse pour réagir, mais, depuis quelque temps, on a décidé d'aller le chercher dans son fief. Les actions ne s'arrêtent pas là, puisqu'elles concernent, aussi, le crime organisé et la contrebande. M. Jomaâ a indiqué, par ailleurs, que son gouvernement œuvre au respect de la feuille de route que lui a confiée le "quartet" tant au niveau politique, qu'économique et social annonçant que les élections auront lieu, comme prévu, avant la fin de l'année 2014. Bien que le gouvernement ne soit pas responsable de leur organisation, il est tenu (et il le fait) de mettre à la disposition de l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) la logistique nécessaire. En relation avec cette question, il a indiqué que pour assurer la neutralité de l'administration et après avoir opéré un remaniement, au niveau des gouverneurs (walis), il sera procédé, incessamment, au remplacement de 120 délégués (chefs de daïra). Dans son intervention et ses réponses aux questions des journalistes, M. Jomaâ a abordé d'autres sujets relatifs aux volets social, économique et même culturel, indiquant que l'action de son gouvernement va au-delà de ce que lui a prescrit la feuille de route du "quartet". En effet, bien qu'il lui soit demandé de se limiter à la gestion des affaires du pays dans l'attente des élections, ce gouvernement, a-t-il dit, ne ménage aucun effort pour réfléchir sur l'avenir en procédant à l'élaboration de plans d'action à l'échéance de 2017. Cependant, pour atteindre les objectifs escomptés, il y a lieu de faire preuve de solidarité et de l'unité nationale, un concept concret. "C'est un défi et non une menace", a-t-il dit, affirmant qu'il n'obéit à une aucune pression quelle que soit sa nature et quelle que soit sa source. À une question relative à son avenir politique, M. Jomaâ qui dit n'avoir eu aucun contact, a affirmé que son gouvernement est là pour conduire le pays aux élections. Pas plus. À ce propos, on rappelle que les deux plus grands partis (Nida Tounes et Ennahdha) ont fait part de la bouche de leurs dirigeants qu'ils souhaitaient le maintien de M. Jomaâ après les élections. Selon les observateurs, ces déclarations traduisent le degré d'estime dont bénéficie, à ce jour, ce gouvernement apolitique et loin d'être intéressé par les prochaines élections, même si le chef du gouvernement est placé aujourd'hui, en tête des sondages concernant la course au palais présidentiel de Carthage. M. K Nom Adresse email