Ouyahia invente la “République des journaux�

A Aïn Benian

La ville de Aïn Benian, connue comme le fief du FFS, du RCD et du MDS, semble indifférente au meeting de la permanence électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika de la wilaya d’Alger, vendredi 26 mars. C’est à 16h que le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, se pointe, avec une heure et demie de retard, accompagné du président du MSP, Boudjerra Soltani. Il lui cède la parole. Soltani ne peut pas placer un mot, car les esprits sont surchauffés. Les organisateurs se dépêchent de demander au groupe zorna présent sur la grande estrade de jouer l’hymne national. Le leader du MSP reprend la parole mais ne s’attardera pas longtemps. Il appellera à “voter pour Bouteflika, la réconciliation nationale, la relance économique et une Algérie unie�. “Nous sommes avec Bouteflika�, répétera-t-il à trois reprises. Ouyahia intervient pour défendre le bilan du Président sortant. “Bouteflika a montré que rien n’a été construit après Boumediene�, souligne-t-il, avant de s’en prendre aux adversaires du président de la République, en particulier au candidat Ali Benflis, sans néanmoins les nommer. Ouyahia critique “ceux qui ont soutenu Bouteflika pendant trois ans� et qui “se sont retournés contre lui� par la suite. “Bouteflika est devenu pour eux un dictateur�, dit-il. À propos du groupe Khalifa qui a ouvert sa chaîne aux candidats à la présidentielle, l’orateur se demande ce qu’“ils lui ont donné ou promis�.
Ouyahia s’en prendra à “ceux que Bouteflika dérange�, en indiquant : “En 2001, ils voulaient qu’il parte... Bouteflika dérange les gens de l’import-export et les gens de la mafia.� Il fustigera la “république des journaux�, en précisant qu’il s’agit de “cinq journaux qui savent ce qu’ils mettront dans l’urne�. Puis de s’écrier : “Bouteflika a-t-il travaillé ou non ?� Les participants lui répondent : “oui�. Ouyahia leur lance de nouveau : “On sera avec lui�. La salle répond : “oui�. Les jeunes s’emballent et chantent aux sons de la derbouka. L’ambiance de stade revient avec force. Ni le Chef du gouvernement ni les organisateurs ne parviennent à ramener le calme. Ouyahia décide alors d’arrêter le meeting. Il est 16h 25. Les jeunes, dans les gradins, poursuivent leur “houl� ! Dehors, les gens sont pressés de rentrer chez eux. La population de Aïn Benian continue à bouder. Sur la route, plus d’une quarantaine de bus attendent le signal du départ.
H. A.