Le dialogue économique national est renvoyé aux calendes grecques. Prévu initialement pour le 28 mai comme annoncé, il y a plus d'un mois, par le chef du gouvernement, M. Mehdi Jomaâ, ce dialogue a été reporté sine die à l'issue d'une réunion, mardi, du comité de pilotage qui tiendra, le 14 juin, une nouvelle réunion pour décider de la date définitive de ces assises. C'est depuis plusieurs jours que de nombreuses parties ont manifesté leur scepticisme quant à la tenue de ce dialogue qui n'a pas reçu l'aval des divers partenaires, à savoir les partis politiques et les deux grandes organisations nationales, celles des patrons et des travailleurs. Des divergences de vues se sont faits jours dès que le chef du gouvernement a annoncé que ce dialogue sera appelé à s'attaquer à des questions économiques urgentes et d'autres d'ordre structurel. A ce propos, l'Union générale des travailleurs a mis un bémol. Pour elle, le gouvernement actuel est provisoire et est mandaté pour gérer les affaires urgentes d'ici la fin de l'année en cours. Du côté du gouvernement, on entend un autre son de cloche. M. Jomaâ entend préparer le pays à l'échéance 2017, année au cours de laquelle le pays commencera à rembourser les dettes contractées. Aussi, faut-il, dès à présent, mettre en place les mécanismes qui mettront le pays sur la meilleure voie à même de lui permettre de faire face à cette échéance. Pour cela, une réorganisation de l'économie nationale est recommandée pour ériger un nouveau schéma de développement. Devant la presse, le ministre chargé des affaires économiques a la primature, M. Nidhal Ouerfelli était clair en indiquant que ce dialogue doit s'attaquer aux problèmes urgents tels que les lois de finances complémentaires de l'année 2014 et celle de l'année 2015 et aux réformes structurelles de l'économie. Lui succédant, le secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abbassi, a été tout aussi clair quand il a rejeté l'idée que se fait le gouvernement de ce dialogue justifiant ses propos par le caractère provisoire du gouvernement qui, selon lui, n'a pas à engager les futurs gouvernements. Dans le même ordre d'idées, il a insisté sur l'examen, en priorité, de la cherté de la vie, de la caisse de compensation qui doit poursuivre ses services au profit des couches déshéritées. En parallèle, le gouvernement doit renforcer la lutte contre l'évasion fiscale, le commerce parallèle et la contrebande. Autant de conditions posées par M. Abbassi pour prendre part à ce dialogue. Côté partis politiques, M. Jomaâ ne se fait pas de souci quant à leur participation, en particulier, les deux grands : Ennahdha et Nidaa Tounes qui l'assurent de leur soutien. En revanche, l'absence du Front populaire est confirmée par la bouche même de son porte-parole, Hamma Hammami. Pour ce dernier, l'ordre du jour des assises prévues ne correspond nullement aux choix de ce front qui estime que la politique suivie par le gouvernement de M. Jomaâ est dictée par l'étranger, en particulier, le Fonds monétaire international. M. K. Nom Adresse email