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Mohammed VI en Tunisie
Une visite stratégique sans lendemain
Publié dans Liberté le 02 - 06 - 2014

Visite stratégique pour le roi du Maroc mais un "non-événement" pour le commun des Tunisiens. Sur le plan de la forme, la visite du roi du Maroc en Tunisie est passée inaperçue au sein de la population qui devait pleurer ses quatre policiers assassinés par les djihadistes, à la cité Ezzouhour, à Kasserine, dans le logement du ministre de l'Intérieur.
Pour des représentants de la société civile tunisienne, la visite du roi du Maroc aurait dû être reportée au nom du deuil à des policiers assassinés à la fleur de l'âge. Les proches de ces derniers se sont également demandés pourquoi ces victimes de la lutte contre le terrorisme n'ont-elles pas eu droit à des obsèques nationales ? Même chez le gouvernement qui a assumé le protocole, tapis rouge et tutti quanti, le cœur n'y était pas : si le président Marzouki a accueilli son hôte avec ostentation, le Premier ministre chargé d'organiser la Tunisie post-islamiste a respecté la douleur de ses compatriotes, se contentant de manifestations protocolaires a minima. Technocrate, très au fait de la situation économique de son pays, de ses exigences, Jomaâ est, lui, très au fait des capacités réelles du Maroc. Aux yeux des experts économiques, il n'y a pas lieu d'attendre un développement exponentiel de la coopération entre le Maroc et la Tunisie, leurs économies respectives sont, d'où qu'on les aborde, fortement "concurrentielles". Ainsi, selon des experts à Tunis, les vingt-trois conventions conclues en marge de la visite de Mohammed VI, tout autant que l'armada des ministres et d'hommes d'affaires qui l'ont accompagné, ne sont que des "pétards mouillés", et ce, pour une raison simple : le Maroc est un pays "concurrent" de la Tunisie. Les Marocains font ce que les Tunisiens font et vice-versa. Les deux pays vivent du tourisme et chassent sur les mêmes terres, les pays de l'Union européenne et les pays de l'Europe de l'Est. Dans la balance, la Tunisie marque un point avec le million de touristes algériens qui vont y chercher la quiétude, l'animation, la propreté et la sollicitude que ne leur offre pas encore leur pays, pourtant de loin le mieux loti en potentialités touristiques au Maghreb. De ce point de vue, la marge de manœuvre pour une quelconque complémentarité entre la Tunisie et la Maroc est presque nulle. En fait, la visite de Mohammed VI aura surtout été une visite politique. Personne n'a été dupe à Tunis lorsque le président provisoire a sollicité l'appui de son hôte à la révolution tunisienne. Les acteurs du "printemps du Jasmin" puis de l'éviction pacifique des islamistes d'Ennahda du pouvoir n'ont pas manqué d'évoquer la contradiction flagrante entre la politique de "notre ami le roi" et la parcours accompli par le nouvelle Tunisie sur la voie de la liberté, de la dignité, de la justice sociale, du progrès, de la modernité, malgré cette période de transition difficile. C'est le Maroc qui avait tout à gagner de sa visite. Son déplacement dans ce pays du Maghreb est inscrit dans la continuité de son récent long périple en Afrique de l'Ouest, où il n'a offert que des imams et des formations policières. L'étape tunisoise c'était pour sortir son pays de son isolement actuel au sein de la région maghrébine et chahuter l'axe géostratégique en constitution algéro-tunisien, l'autre également dans l'agenda des deux pays, avec l'Egypte, et les efforts de l'Algérie pour normaliser la situation en Libye, la soustraire aux influences islamistes pour l'intégrer dans un axe plus grand qui implique des pays du Sahel saharien. Le séjour de Mohammed VI chez notre voisin de l'Est, frontalier également de la Libye, s'est effectué alors qu'il avait été fait état d'une réunion entre Alger et Le Caire sur le sujet de l'implantation du terrorisme djihadiste en Libye, en présence du général libyen Haftar lequel aurait l'appui des Américains. Rabat, qui n'a pas réussi à obtenir l'implication de l'Afrique de l'Ouest dans ses desseins au Sahel, voit mal ce processus d'une nouvelle configuration géostratégique en Afrique du Nord dans lequel il ne jouerait pas de rôle. D'ailleurs, des observateurs à Tunis, s'interrogent, s'inquiétant que la visite de Mohammed VI fasse encourir le risque de "compromettre" les relations géostratégiques avec l'Algérie, le seul pays de la région, soulignent-ils, qui s'est précipité, dès l'émergence du terrorisme, à venir en aide à la Tunisie au quadruple plan, coopération sécuritaire, matérielle, logistique et financière. Des voix proches du palais de Carthage (siège de la présidence tunisienne) ont essayé d'expliquer que la visite du roi aura été une opportunité pour le président Marzouki d'exploiter les bonnes relations entre la monarchie marocaine et son homologue saoudienne pour persuader les Saoudiens à faire un geste à l'endroit de la Tunisie, après l'échec, dans ce sens, du chef du gouvernement Mehdi Jomaâ. Quant à l'appel de Mohammed VI à la relance de l'Union du Maghreb (UMA), s'il correspond au rêve maghrébin de Marzouki qui a toujours ambitionné de réunir, cette année, un sommet maghrébin, c'est également un coup d'épée dans l'eau. Là aussi, les analystes doutent des chances de la tenue de ce sommet, d'autant que le processus maghrébin a été bloqué par le Maroc, soucieux de sa colonisation du Sahara occidental. La preuve, sur un total de 37 conventions maghrébines, le Maroc n'a ratifié que 8, contre 29 pour l'Algérie, 28 pour la Tunisie, 27 pour la Libye et 25 pour la Mauritanie.
D. B
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