Résumé : Mohamed finit par la mettre au courant. Elle avait senti venir ses regrets. Elle le prévint que s'il partait, c'était fini entre eux. Mohamed rentra au pays, le cœur léger. En voyant ses parents rayonner de joie, il réalisa qu'il n'aurait jamais dû les quitter. Il retourna à la firme et régularisa sa situation. En fin de journée, il appela chez Christiane. Le numéro n'était pas attribué. C'était vraiment fini entre eux... Mohamed s'y fit rapidement. Il tira un trait sur cette partie de sa vie passée en compagnie de Christiane. Il reprit son travail et consacra ses soirées à distraire ses parents. La famille passait de bons moments ensemble. Quelque temps après, une jeune fille qui habitait dans le bâtiment en face de son travail accrocha son regard. Après s'être échangé quelques coups de fil, ils convinrent d'un rendez-vous puis d'autres. Mohamed s'était attaché à Karima. Elle lui plaisait beaucoup. Il n'osait pas en parler à sa mère qui était heureuse de l'avoir à la maison. En 1982, il reçut un ordre d'appel pour passer son service national à l'école d'aviation de Tafraoui. En septembre, il s'y présenta pour l'effectuer. Karima lui fera la surprise de lui rendre visite, accompagnée de sa tante chez qui elle vivait. En fait, elle était stérile et elle l'élevait depuis qu'elle était bébé. Elle l'aimait comme sa propre fille. Quand elle lui avait parlé de Mohamed, elle avait décidé de l'accompagner. A chaque fois qu'il lui manquait, elles se rendaient à l'école militaire. Mohamed était ravi de les voir. Grâce à elles, il ne vit pas le temps passer. Les mois filèrent comme un éclair. A la fin de son service, il était sûr de leurs sentiments. Dès qu'il rentra à la maison, il prit sa mère à part pour l'informer de son projet. - C'est une fille bien. Elle est très jeune. Tu pourras lui apprendre beaucoup de choses, dit-il. Elle sera comme ta fille ! Ouacila digéra mal la nouvelle, et même s'il brossait un tableau très flatteur de sa dulcinée, elle la prit en grippe sans même la connaître. Dans le fond, ce qu'elle n'appréciait pas et n'osait pas le lui dire franchement, c'était que leur histoire durait depuis des mois et des mois et qu'elle n'en fût informée que maintenant ! - Mon oiseau, si ton choix est fait, il ne nous reste qu'à t'accorder notre bénédiction ! Mohamed embrassa sa mère sur le front. Elle s'efforça de sourire. Elle avait encore en tête son premier mariage et leur échec. - Tu vas l'appeler ?, l'interroge-t-il. Quand ? - Donne-moi du temps ! Il n'y a pas le feu ! Mais elle le fit quand même, en sa présence. Il sentit sa froideur lorsqu'elle parla à la tante de Karima. Il ne fit aucune remarque. Tout ce qui comptait pour lui, c'était qu'elle ait pris contact avec elles pour préparer leur rencontre puis les fiançailles. En novembre 1984, l'événement tant attendu fut célébré dans une grande salle des fêtes à Kouba. Ouacila, qui était connue sous l'appellation de Ouacila El-Khiyata (la couturière) avait usé de tous les moyens pour offrir le meilleur spectacle inimaginable. Et la tante de Karima, Zineb, y mit sa touche en invitant plusieurs artistes à y assister. Elle présenta sa nièce adoptive avec les meilleures toilettes ramenées de France et d'Espagne. Le mariage suivra en août 1986, avec le même état d'esprit. Toutes deux voulaient prouver à l'autre qui était supérieure et meilleure en matière de moyens et de marques. La nouvelle vie de Mohamed et de Karima se concrétisa au fameux studio, en présence de leurs parents. Les premiers mois semblaient passer difficilement. Ils purent souffler un peu lorsque Rachid les invita en Allemagne où ils restèrent tout un mois. En 1987, la famille s'agrandit avec la venue d'un petit garçon qui fit leur bonheur. Le grand-père Ali voyait son désir réalisé, il préférait les garçons aux filles. Car selon lui, les mâles sont porteurs d'espoir, de sous et de soutien qui restent au chevet des parents à l'inverse des filles qui, une fois grandes, se marient et les abandonnent... (À suivre) A. K. Nom Adresse email