Résumé : Mohamed célébra son mariage avec Lamia. Karima finit par l'apprendre. Elle usera de tous les moyens pour la chasser mais rien n'y fit. Elle finit par se résigner à le "partager" avec une autre. De son second mariage naît une fille, Hind Ouacila. Un jour, Rachid appela Mohamed pour lui demander de louer des bungalows. L'unique absente était Karima. Ouacila était heureuse de retrouver sa famille assise à une même table. Elle préparait elle-même les repas. Elle leur mijotait les bons petits plats qu'ils aimaient quand ils étaient petits. Elle les surveillait et leur en rajoutait alors qu'ils se plaignaient d'en avoir trop pris. Le petit Yanis était toujours assis près d'elle. Ouacila lui permettait tout ce qu'il voulait faire. Même si sa mère Randheild n'appréciait pas, elle ne protestait pas, se disant qu'ils étaient en vacances juste pour quelques jours. Elle se rappelait un de ses séjours, chez eux, à Berlin. - Comme toujours, il faut qu'elle fasse comme elle veut ! - Rachid, raconte-leur comment on a fait lors de ma dernière visite ! - Alors toi ! cette anecdote mérite d'être racontée dans un livre. Je ne crois pas qu'une autre que toi ait fait un sacrifice en Allemagne ! Mohamed avait accompagné sa mère, en Allemagne. Voyant que son fils vivait dans l'opulence, elle avait proposé qu'il fasse un sacrifice. - Maman, ici, ça ne se fait pas, lui avait dit Rachid. - Lazem elwaâda ! Il faut un sacrifice et une offrande ! - Maman, ce genre de circonstance n'existe pas, avait-il insisté ; mais en voyant qu'elle était fâchée, il lui avait dit que si cela pouvait lui faire plaisir, il allait y réfléchir. - Merci mon fils ! Tu sais, en donnant une waâda, tu inviteras tes compatriotes qui vivent dans cette ville ! Cette offrande t'agrandira et permettra la prospérité à ton foyer ! Pour savoir quoi faire, Rachid l'avait interrogée. Elle lui avait parlé d'acheter de la semoule et un mouton pour l'égorger lors de l'offrande. Rachid avait beau lui dire qu'il était interdit d'égorger un mouton dans la nature, elle ne voulut rien écouter. Toute la famille en rit. - J'avais peur d'avoir à affronter une mesure pénalisante ! Mais j'avais fini par céder à son caprice, racontait Rachid avec un air de reproche. J'avais pris contact avec un turc musulman qui a accepté de m'égorger le mouton dans un champ isolé et de me le dépecer ! Tout ça, pour lui faire plaisir ! Ranheild jeta un regard vers lui. - Le jour de la waâda, elle avait mis plusieurs marmites, la vapeur de la cuisson était insupportable ! Il y avait du couscous partout ! Et le chahut des invités... J'en ai eu la migraine pendant des jours ! J'ai dû changer la moquette car elle était tachée de sauce rouge et ça ne partait pas ! - Maman, tu ne le sais pas, mais elle m'a boudé pendant des jours, car je ne l'avais pas informée ! Mais ça ne me touchait pas, car j'avais pu te faire plaisir ! Ouacila avait la poitrine gonflée d'ogueil et de fierté. - Mes oiseaux... Qu'est-ce que je ne ferais pas pour vous ? Ali, qui était dans un état de somnolence continue, manifestait de temps à autre son enthousiasme. Parfois, il passait des heures sans parler, sans bouger. Il était là sans être là. Les deux semaines passèrent trop vite au goût de la famille. Ouacila pleura beaucoup le jour du départ de Rachid et de sa petite famille. En fin de semaine, ils durent hospitaliser Ali à Rouiba. Il ne tarda pas à rendre son dernier souffle en présence de Djamil, le cadet de Mohamed. Une fois informé, il se demandait comment l'apprendre à sa mère... Il passait des heures sans parler, sans bouger. (À suivre) A. K. Nom Adresse email