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Resserrement de la contrainte financière : de la réduction du train de vie de l'état à la rationalisation des politiques budgétaires
EN TOUTE LIBERTE
Publié dans Liberté le 21 - 01 - 2015

Avant la chute des prix pétroliers se posait déjà la problématique de la réduction du train de vie de l'Etat et de l'efficacité de la dépense publique. Il n'y a qu'à se reporter, depuis celle de 2007, aux lois annuelles portant règlement budgétaire intégrant les rapports annexés de la Cour des comptes pour le constater. On peut se reporter également à "la note de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au 1er semestre 2014" qui indiquait déjà "un déficit du compte courant de la balance des paiements de 2,3 milliards de dollars", pour la première fois depuis 15 ans. Mais depuis la crise pétrolière, qui a commencé au début du deuxième semestre 2014, la situation est devenue plus tendue et la réduction du train de vie de l'Etat ne sera, tout compte fait, qu'une solution à la marge.
Pour la seconde fois depuis celle de 1986, la problématique de l'équilibre des finances publiques réapparaît pleinement dans son contenu structurel, sachant que dorénavant "le caractère raisonnable des prévisions de recettes et de dépenses" sera une exigence difficile à réaliser sans réformes structurelles profondes. Dans cet ordre d'idées, la Banque mondiale (BM) considère qu'un prix de 130 dollars le baril est nécessaire pour l'équilibre du budget, alors que le FMI estime quant à lui que 100 dollars le baril suffirait. Retenons alors le chiffre équidistant de 110 dollars le baril avancé par les pouvoirs publics pour l'équilibre budgétaire. Mais heureusement, pour cette fois, les amortisseurs financiers mis en place (FRR, réserves de change) donnent un répit, de quatre ans pour les plus optimistes et de deux ans pour les plus pessimistes, pour allumer d'autres moteurs de la croissance. Parmi les pessimistes, Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, qui estimait quant à lui, dans une contribution du 13 janvier 2015, publiée par notre confrère El Watan, que si "le prix moyen du baril reste au prix moyen de 60 dollars, les déficits budgétaires de deux années seulement suffiront à absorber la totalité du FRR" (base budgétaire 2012, 2013). Dans les deux cas, la contrainte budgétaire se resserre inexorablement. Alors que faire tant les marges de manœuvres se réduisent pour assurer la couverture d'une demande sociale essentiellement financée par la dépense publique ? Alors que faire aussi au moment où la mise en œuvre d'une politique de l'offre passe, elle aussi, par un financement public de plus en plus contraint ? Y a-t-il alors une solution optimale à l'équation dont les deux termes ont été posés plus haut ? Et quand bien même cette solution économique et financière serait "exhibée", comme disent les mathématiciens, a-t-on préparé les conditions politiques et sociales pour l'implanter ? Les derniers mouvements sociaux et politiques contre le recours au gaz de schiste montrent bien qu'il ne suffit pas qu'une solution, énergétique cette fois, soit incontournable à terme, pour qu'elle soit acceptée par tous. Et ce n'est pas simplement un déficit de communication qui peut expliquer cela.
En partant cette fois-ci des pistes de réformes proposées par la Banque mondiale (BM) aux pays de la région MENA de façon générale et à l'Algérie de façon particulière, on peut en tirer des ajustements qui, adaptés à notre situation, peuvent s'avérer efficaces. Que propose donc la BM comme réformes budgétaires et fiscales ? D'abord la remise à plat de la politique de subventions, à commencer par celles accordées à l'énergie. Il s'agit en l'occurrence d'une révision tarifaire progressive couplée à un ciblage des groupes sociaux dont les faibles revenus les rendront éligibles à un soutien direct. On peut y ajouter des politiques plus agressives en matière d'économie d'énergie. Comme conséquence négative de ses subventions élevées de l'énergie, la BM signale opportunément que les investissements étrangers en Algérie se portent prioritairement sur les projets industriels "énergétivores" qui permettent ainsi de capter indirectement une partie de la rente procurée par les hydrocarbures. Deux ajustements sont à faire sur cette question pour corriger les distorsions constatées à notre détriment. Réajuster d'abord le prix de l'énergie et des intrants hydrocarbures de sorte que "l'avantage comparatif" des hydrocarbures ne devienne pas un robinet de transfert de rente. Prendre pied ensuite dans ces activités hautement rémunératrices par des investissements nationaux publics et privés. C'est pour cela qu'il faut regarder avec beaucoup d'attention le programme pétrochimique ambitieux de Sonatrach (world scale). De ce point de vue-là, l'idée avancée par Badreddine Nouioua, dans l'article cité plus haut, "de transformer le FRR en fonds d'investissements" me paraît tout à fait intéressante. Car, à la substitution aux importations, on rajouterait une contribution à la diminution de la pression sur la balance des paiements du fait de la captation en Algérie d'une partie (majoritaire) des dividendes provenant de ces activités industrielles hautement énergétivores. Corollairement, en réponse à la forte diminution des ressources provenant de la fiscalité pétrolière, le FRR accédera à d'autres ressources financières d'origine industrielle ou mobilière le cas échéant. On a raté, dans un passé récent, l'opportunité de placer des investisseurs algériens, en dehors de l'opérateur historique, dans la téléphonie mobile. Ce n'est pas le moment de réitérer cette erreur. Les autres pistes proposées par la BM telles que la mise en place d'un marché financier significatif ou bien le recours à l'épargne privée et institutionnelle pour contribuer notamment au financement des infrastructures semblent être déjà dans le portefeuille des actions de réformes des pouvoirs publics. La crise pétrolière actuelle va probablement en accélérer la mise en place, car nécessité fait loi. Un dernier élément que je souhaite ajouter est la réforme fiscale. Elle sera plus difficile à mener, car elle touche à des intérêts importants qui sont dans la capacité d'en retarder la mise en œuvre. Une telle réforme nécessite un large consensus politique qui n'est pas encore construit.
En conclusion, la nécessaire réponse à la crise pétrolière qui deviendra une crise financière, notamment budgétaire, n'est pas réductible à la simple diminution du train de vie de l'Etat. Elle s'inscrit dans une problématique plus lourde : celle d'un nouveau paradigme économique et social, lui-même inscrit dans des mutations internationales profondes. La réussite est la seule option pour le pays.
M. M.


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