Les douloureux événements qui secouent la région de Ghardaïa sont l'œuvre d'une manipulation étrangère. À cette fameuse "main étrangère" s'ajoutent des complicités internes. C'est la lecture faite par Ahmed Ouyahia, SG par intérim du RND et chef de cabinet à la présidence de la République, lors d'une réunion du conseil de wilaya de son parti, hier, à Alger. Dans son allocution, le chef revenant du RND a fait allusion à Kamel-Eddine Fekhar, militant politique de la région. Pour Ouyahia, "certains ont même demandé à l'Onu d'intervenir dans la région pour protéger une minorité mozabite". Sans aucun doute, la complicité interne ne peut venir, selon l'analyse d'Ouyahia, que de Fekhar, qu'il n'a pas cité nommément, et de son groupe qui a été, pour rappel, arrêté. Ouyahia passe ensuite à la menace. "L'Etat ne reculera pas devant les fauteurs de troubles", a-t-il dit, ajoutant que la classe politique et le mouvement associatif doivent soutenir cette orientation du chef de l'Etat qui veut faire appliquer la loi dans la région. Ahmed Ouyahia a appelé les Algériens à agir ensemble pour mettre fin à la "fitna" dans la vallée du M'zab, écartant toute idée d'un conflit "intercommunautaire" dans son analyse et son discours. Indépendamment de cette approche faite par le chef du RND, il reconnaît, néanmoins, que des zones d'ombre entourent le conflit. "D'autres raisons, actuellement inconnues, participent au marasme", a-t-il souligné en substance, soutenant qu'il faut un effort "pour expliquer tout cela". "Pour bien comprendre les dangers, rappelons-nous le début de l'année 2011, lors de la destruction de la Syrie, de la Libye et du Yémen", a encore asséné Ouyahia pour dire que "cette main étrangère" cible "l'Algérie dans le cadre du Printemps arabe". Comme solution, Ouyahia appelle "à la mobilisation" pour faire valoir "la réconciliation et l'entente" pour "contrer le discours destructeur local et extérieur". Sur un autre volet, le chef du RND a révélé que les recettes des hydrocarbures "ont chuté de 50% et que les besoins du pays restent importants". Pour faire face à cela, Ouyahia prône, d'abord, "une réforme des mentalités". Ensuite, promouvoir la culture du travail et de l'effort qui est en recul, selon lui, face à la culture de la rente. Le SG du RND a aussi désigné l'activité du tout import comme "un égoïsme". Il n'a pas manqué, par ailleurs, de qualifier le discours du gouvernement "de populiste" qui "tente de masquer les dangers futurs". À l'adresse de l'opposition, il a dénoncé "des calculs politiciens qui espèrent utiliser les difficultés financières ou sociales pour déstabiliser le pouvoir". Dans ses réponses à la presse, Ouyahia a qualifié les "assurances" sur la capacité du pays à faire face à cette chute brutale du prix du pétrole "au même discours" qui prévalait en Octobre 88, avec la suite que l'on connaissait. Ahmed Ouyahia a rappelé que le chef de l'Etat est disposé à rencontrer l'opposition à laquelle il a "exprimé sa considération". M. M.