Résumé : Au bureau, Samir traite les dossiers urgents. Mordjana l'appelle et lui reproche son indifférence. Il reconnaît ses torts et lui promet de la rejoindre le week-end. Elle lui dit qu'elle avait une bonne nouvelle à lui annoncer, sans donner plus de détails. À la clinique, on lui apprendra qu'Ilhem n'en avait plus pour longtemps. Il se rappelle alors des jumeaux et contacte Malika qui le rassure sur leur cas. Au moins de ce côté-là il était tranquille. Il se dit qu'il devrait penser à réserver sur le prochain vol s'il voulait partir au Sud pour le week-end. Ilhem survivra-t-elle jusqu'à son retour ? Il n'en savait rien. Il n'avait vraiment pas le choix. Il devrait faire ce voyage pour Mordjana. Elle lui avait promis une bonne nouvelle. Quelle est la nouvelle qui pourrait réjouir son cœur, alors que son esprit refusait d'admettre une réalité qui s'imposait à lui ? Il soupire et se lève pour quitter la clinique et rentrer à la maison. L'aéroport grouillait de monde. Il avait prévu de prendre un taxi, mais Mordjana lui avait assuré que son frère Laïd allait le récupérer et le ramener directement à la maison. Samir avait appelé deux fois sa femme pour lui annoncer qu'il était arrivé depuis déjà une bonne heure, mais que Laïd n'était pas en vue. Elle lui avait rétorqué qu'il était en route, et qu'il n'allait pas tarder à arriver. En attendant, Samir avait appelé la clinique pour demander des nouvelles d'Ilhem. C'était toujours la même réponse qu'on lui donnait. Etat stationnaire. Aucune amélioration. Laïd arrive enfin. Samir le suit et se cale sur le siège avant de la vieille voiture. Il faisait moins chaud que lors de son dernier voyage, et Laïd tente d'engager une conversation avec lui. Il lui parle d'Ahmed, son père, qui venait de réapparaitre, et compte reprendre les rênes de la famille. Tant mieux. La famille se disloquait, et sa mère Saléha devenait de plus en plus égoïste et agressive même avec sa propre progéniture. Il était temps de remettre le pendules à l'heure. Laïd parlait sans interruption. Samir l'écoutait d'une oreille distraite puis finit par s'endormir. Il se réveille au moment où le jeune garçon donne un coup de frein sec devant la maison de ses grands-parents. Et voilà. Nous sommes arrivés ! Ahmed accueille son gendre au portail et le serre dans ses bras : -Sois le bienvenu mon fils. Samir, qui ne l'avait rencontré qu'une seule fois, ne l'avait pas reconnu. Ahmed portait une longue gandoura, s'était rasé et sentait bon. L'ivrogne avait disparu pour céder place à un homme mûr et responsable. -Sois le bienvenu mon fils. Ma fille Mordjana a eu une chance inouïe en épousant un gars comme toi. Il le précède dans la maison et l'emmène tout d'abord saluer Mimouna. Samir s'approche de la vieille femme et l'embrasse sur le front en lui présentant ses condoléances. Emue, elle lève ses yeux larmoyants vers lui et lance d'une voix où perçait l'émotion : -Mon fils. El-Hadj Ameur nous a quittés, il t'aimait tant. -Moi aussi je l'aimais bien. C'était un brave homme. Que Dieu ait son âme. Il sentit ses yeux se mouiller devant le chagrin sincère de la vieille femme qui l'entraîne vers le salon en demandant à Laïd de servir un café. Maroua vint aussi le saluer et demander de ses nouvelles. Mais Mordjana n'était pas en vue. Il s'en inquiéta : -Mordjana n'est pas là ? Maroua ébauche un sourire : -Elle est allée récupérer les résultats de ses analyses. Amir est bien sûr parti avec elle. -Des analyses ? Mordjana est malade ? -Non. Elle est... -Samir ! Tu es enfin là ! Mordjana venait de rentrer au salon, Amir sur ses pas. Samir se lève pour prendre le petit dans ses bras et lui pincer la joue. -Papa, papa..., ne cessait de lancer l'enfant d'une voix joyeuse. Samir l'embrasse et le redépose avant de revenir à sa femme : -Tu vas bien Mordjana ? Maroua m'avait dit que tu es allée récupérer des résultats d'analyses. -Oui, c'est bien ça. Mais dans l'ensemble tout va bien. Le médecin m'a rassurée. -Qu'as-tu Mordjana ? Tu es malade ? -Pas malade. Juste un peu fatiguée. Mais dans mon état, le médecin trouve que c'est normal. -Ton état ? Laïd vint servir le café et interrompt la conversation en annonçant à son père que des amis de la famille voulaient le rencontrer dehors. (À suivre) Y. H.
